Des combats meurtriers ont opposé les forces de sécurité libanaises à des militants palestiniens du Fatah al-Islam ce matin à Tripoli, dans le nord du Liban. L’armée a fait état d’au moins onze morts dans ses rangs. Au moins trois activistes ont aussi été tués, tandis qu’au moins 12 civils ont été tués ou blessés au camp de réfugiés de Nahr el-Bared.
Nahr al-Bared est le bastion du Fatah al-Islam, un groupuscule composé de Palestiniens et d’autres nationalités arabes, qui avait annoncé sa création en novembre 2006. Proche de Damas, ce groupe est issu du mouvement palestinien pro-syrien Fatah Intifada, opposé au Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, le plus influent dans les 12 camps de réfugiés palestiniens que compte le Liban. Aux termes d’accords libano-palestiniens, les forces de l’ordre libanaises ne sont pas autorisées à entrer à l’intérieur des camps.
La situation reste très instable en milieu de journée, notamment aux abords du camp palestinien où les accrochages à l’arme lourde se poursuivaient. A Tripoli, la situation est redevenue globalement calme, à l’exception des abords d’un immeuble où des éléments du Fatah al-Islam sont retranchés. Le député du nord du pays, Moustapha Hachem, a accusé la Syrie d’attiser la tension "alors que le Conseil de sécurité de l’ONU se prépare à voter une résolution créant un tribunal spécial pour juger les assassins du dirigeant libanais Rafic Hariri".