Au même moment où le frère du président afghan Hamid Karzai est soupçonné d’être impliqué dans un trafic de drogue, le commandant du corps expéditionnaire britannique en Afghanistan, le général Mark Carleton-Smith, jette un pavé dans la mare non seulement en jugeant impossible pour les forces occidentales de gagner la guerre mais également en évoquant la possibilité de négocier avec les talibans :
"Nous n’allons pas gagner cette guerre. Il s’agit de la réduire à un niveau d’insurrection contrôlable, ne constituant pas une menace stratégique et pouvant être géré par l’armée afghane (…) Si les talibans sont prêts à s’asseoir à une table et à discuter d’un accord politique, alors c’est précisément le genre de progrès qui met fin à des insurrections comme celles-là (…)
Le Pentagone a refusé de commenter l’interview de l’officier britannique, renvoyant au dernier briefing du général David MacKiernan, commandant des troupes de l’Otan en Afghanistan, qui s’était dit mercredi dernier "plus convaincu que jamais que les taliban n’auraient pas le dessus". En revanche, le représentant spécial de l’Onu en Afghanistan, Kai Eide, s’est dit lundi d’accord avec le commandant des troupes britanniques sur place pour estimer que la guerre contre les taliban était ingagnable militairement.
On remarquera au passage la liberté de parole du général Carleton-Smith, chose impensable en France…