Non, il ne s'agit ni d'une bonne bouteille, et encore moins d'un régime politique, mais de ce qui, seul, tient la durée en ce bas-monde : les moines bénédictins de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes (Sarthe) célèbrent cette année son millénaire.
Pour l'occasion, les religieux ont enregistré un disque, "Solesmes 1010-2010 – Le millénaire" et édité un livre, "Mille ans d'histoire à l'abbaye de Solesmes". La communauté s'apprête également à participer au printemps à des rendez-vous religieux et culturels, consacrés au chant grégorien. Le père Paul-Alain Rochon explique :
"La règle de Saint-Benoît est pleine de sagesse et de modération et le goût de la performance n'est pas proprement chrétien."
Le monastère, logé aux confins du Maine et de l'Anjou, a été fondé par Geoffroy Le Vieil, seigneur de Sablé. A la Révolution, les moines sont dispersés. Mais en 1833, Prosper Guéranger, un jeune prêtre, redonne vie au monastère mais aussi au chant grégorien. Aujourd'hui, 60 moines et six novices vivent à Saint-Pierre de Solesmes, entre prière, travaux domestiques, offices chantés sept fois par jour, recherche sur les manuscrits grégoriens et études des textes saints. L'abbaye auto-édite disques et livres de chant et de spiritualité, activité dont elle tire l'essentiel de ses subsides
A l'occasion du millénaire, les fidèles peuvent bénéficier jusqu'au 12 octobre de l'indulgence plénière. Elle exige de se rendre en pèlerinage à l'abbaye, d'y recevoir la communion, de se confesser, de n'avoir aucune attache au péché même véniel et de prier à l'intention du pape Benoît XVI. "Cette grâce est gratuite, mais les gens n'aiment pas les choses gratuites, car un don de Dieu oblige et humilie. Et ça, les hommes n'aiment pas beaucoup", regrette Dom Rochon.
Boris
Détails supplémentaire : l’Abbaye est l’organe officiel de l’Eglise Catholique Romaine pour la fourniture de partition grégorienne.
Ce n’est l’éditeur officiel, mais lorsqu’une partition “n’existe pas”, c’est à Solesmes que revient la tâche de travailler sur les manuscrit pour en fournir une version officielle.
Nous leur devons récemment :
– Graduale Romanum post-conciliaire (1974, donc pour la forme ordinaire)
– des tirer à part des différentes parties du Graduale (kyriale, offertoriale, …)
– Hymnaire pour l’Office Divin (forme ordinaire) et une version Latin-français, avec traduction française “chantable” sur la mélodie grégorienne
– la fourniture des partitions pour le bréviaire de la Commuanuté Saint Martin (forme Ordinaire)
– l’Antiphonaire Monastique, restauré à la suite du Concile (édition 2005, en 3 ou 4 tomes)
– l’Ordo Missae in Cantu (forme ordinaire)
– le livre d’accompagnement pour orgue
…
Et cela ne représente qu’une partie des “livres liturgiques officiels”, utilisable à l’Autel ou “au chœur”.
(La forme ordinaire est avant-tout prévue pour être célébrée en latin-grégorien, tout comme la forme extraordinaire.)
Jacques
Coïncidence ! Je cherchais justement le Salve Regina qu’on répète en ce moment dans ma chorale (anglaise) et je suis tombé sur une page qui fournit des PDF scannés de livres de grégorien. C’est un anglais mais le deuxième document a une table des matières qui se lit facilement (titres en latin).
http://www.scholasaintmaur.net/Technique/Voir_categorie.html
http://www.scholasaintmaur.net/Telecharger_document/36_Taxt_book_of_gregorian_chant.html
http://www.scholasaintmaur.net/Telecharger_document/8_Manuel_d_aprentissage_du_chant_gregorien.html