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L'Eglise : Le Vatican

Agenda pour un nouveau Pape

Agenda pour un nouveau Pape

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:

À l’approche d’un Conclave, il est important d’exprimer certaines suggestions que l’on espère voir considérées comme pertinentes par les Cardinaux appelés à élire le successeur de Pierre. En réalité, étant donné l’importance et la centralité de ces sujets, on ne devrait même pas douter qu’ils soient tenus pour essentiels pour un futur Pontife ; mais vu les temps que nous vivons, repetita iuvant.
Dieu.
Le discours sur Dieu doit redevenir central dans la prédication. Le mal dans le monde, qui rend difficile pour certains de croire en un Dieu miséricordieux et infiniment bon, doit être vu dans la perspective de Dieu lui-même, et non à travers des catégories sociologiques, anthropologiques ou psychologiques. Ces disciplines peuvent aider à la réflexion, mais uniquement si elles sont éclairées par la lumière de la foi, et non suivies avec soumission. Il faut remettre Dieu au centre de tout.
Liturgie.
Il faut avoir le courage d’affronter la profonde crise de la liturgie et de la musique sacrée. Il faut reconnaître où l’on a échoué et chercher à reconstruire à partir des ruines. Nous ne devons pas, comme beaucoup le font malheureusement aujourd’hui dans l’Église, glorifier les ruines comme si elles étaient notre demeure naturelle. Elles sont le signe d’un échec qui, comme le montrent les chiffres, n’a certainement pas retenu les fidèles dans l’Église. Ne blâmez pas les jeunes qui cherchent un réconfort spirituel dans les formes liturgiques traditionnelles ; demandez-vous pourquoi.
Tradition.
La “tradition” doit redevenir un beau mot, et non être associée à des troubles mentaux ou à des problèmes psychologiques. Elle est l’une des sources de la Révélation et nous donne accès à l’éternité. Il ne devrait même pas être nécessaire d’ajouter ce mot à “catholique”, car un catholique est, par définition, “traditionnel”. Le mauvais usage du mot “tradition” découle de la crise du concept de “catholique” et de l’identité catholique. Tout simplement, un catholique contre la tradition cesse d’être catholique.
Argent.
Attention aux dangers du paupérisme. Dans notre civilisation, l’argent est nécessaire, et il l’est aussi pour l’Église, qui sans lui ne pourrait pas accomplir correctement sa mission dans le monde, ni entretenir ses églises, écoles, hôpitaux, etc. Il faut comprendre que l’argent est nécessaire, qu’il peut être une tentation, et qu’une éducation à son usage est donc indispensable. Ne diabolisons pas l’argent ou le sexe, mais leur abus.
Apologétique.
Nous devons revenir à une apologétique saine ; nous devons être capables de rendre compte de l’espérance qui est en nous dans une société de plus en plus indifférente au Christ. Reconsidérons la catéchèse, qui est devenue dans bien des cas de la sociologie. Il faut revenir à l’enseignement des fondements de la foi et pouvoir les défendre dans une société de plus en plus hostile.
Identité.
Nous devons redécouvrir en quoi consiste l’identité catholique, qui a été de plus en plus diluée ces dernières décennies. Il faut retrouver le courage de suivre la via pulchritudinis, le chemin de la beauté. C’est par la grande art que l’Église a construit son identité, que le monde nous enviait. Reprenons sans complexe notre identité catholique.
Mission.
La mission ne consiste pas à se faire des amis, mais à amener de nouvelles âmes au Christ. Les grands missionnaires ont tout quitté non pas pour admirer d’autres cultures, mais pour convertir les peuples et les pousser à suivre le Christ. Il faut retrouver un sens fort de la mission.
Sacerdoce.
Il faut affronter la crise du sacerdoce, la crise d’identité du prêtre, qui en a fait une sorte de conseiller psychologique plutôt qu’un pasteur d’âmes. Et ces dernières années, la crise s’est également accentuée au niveau des évêques et de leur rôle dans le gouvernement de l’Église universelle en communion avec le Souverain Pontife. Revenons à une saine ecclésiologie.
Monde.
Nous sommes dans le monde mais non du monde. Nous devons être dans le monde comme le sel ; nous ne devons pas diluer le potage servi par les puissances de ce monde. Il faut avoir le courage de nos convictions et ne pas craindre le jugement des autres. Le seul jugement qui compte est celui de Dieu.
Fins dernières.
Il faut parler de la mort, de la vie éternelle, de l’espérance chrétienne. N’ayons pas peur d’effrayer les gens : ils le sont déjà. Il est nécessaire de rappeler à tous la vérité de notre existence et d’expliquer pourquoi l’espérance chrétienne n’est ni irrationnelle ni vaine.

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