Coup de couteau pour un regard de travers, lacération au cutter pour une cigarette refusée, règlements de comptes gérés à la machette… Hier, une collégienne de 15 ans a été mise en examen après avoir poignardé à plusieurs reprises une camarade de classe pour un motif futile : une fenêtre ouverte en salle de cours. La fille a été poignardée dans le dos, au ventre et plus légèrement à une main. « Les agressions commises par les filles ne représentent environ que 5 % des affaires, rappelle Jean-François Pascal, procureur d’Évry. En revanche, les passages à l’acte se manifestent par un déchaînement de violence bien supérieur à celui des garçons… » Et, souvent, les armes blanches sont brandies pour des motifs dérisoires.
À Paris, les agressions «gratuites» ont bondi de plus de 12% entre octobre 2005 et septembre dernier. En moyenne, les arrondissements parisiens sont aujourd’hui le théâtre de 3 agressions à l’arme blanche par jour. «Le cutter prolifère et les délinquants n’hésitent plus à jouer du couteau au moindre différend, déplore Philippe Caron, directeur des polices territoriales. Actuellement, les secteurs des gares, de la Bastille, des Champs-Élysées ou encore du Champ-de-Mars sont sous une surveillance particulière.»
En septembre, pas moins de 128 opérations de police, ciblées anti-armes blanches, ont été menées dans la capitale et 3490 suspects ont été contrôlés. Quelque 200 voyous-criminels ont été interpellés en possession de couteaux, mais aussi de machettes, de sabres ou encore de dagues.