Caroline Parmentier appelle à l'aide :
"Nous sommes usés physiquement et moralement de toujours courir après trois sous pour en faire quatre. Des économies de tout et même de sachets de thé… Nous ne rêvons pas de la richesse, vous le savez bien, mais disons d’une décente pauvreté pour exercer notre métier correctement. Juste correctement. Sans recourir dix fois par jour au système D parce que nos ordinateurs ou les tiroirs de nos bureaux (j’ai pris le mien hier sur le pied) tombent en miettes. Ce métier, ce journal, nous l’aimons passionnément et cette très belle aventure vieille de vingt et un ans (en ce qui me concerne) continue de me faire battre le cœur quand je grimpe les escaliers au petit matin. Nous ferons tout pour qu’elle ne s’arrête pas là.
C’est plus que de vagues espoirs désormais qui se profilent pour nous à la fin de cette année : les liquidations de retraite dont nous ressentirons le soulagement financier dès 2009. Et la subvention aux quotidiens nationaux à faibles ressources publicitaires (couplée avec les tarifs postaux bonifiés) à laquelle nous avons de bonnes raisons de croire comme jamais […] allons-nous enfin toucher cette subvention 2008, alors que nous viendrons juste de mourir ? La fin de l’année est très dure pour Présent. Nous puisons dans des réserves qui touchent le fond.
Aidez-nous à tenir jusque-là. Donnez-nous cette respiration financière, vitale. […] Nous voulons juste arriver à faire vivre notre quotidien dont les abonnements sont légèrement à la hausse aujourd’hui. Nous sommes sur le point d’y arriver. Dans l’effondrement de ce système capitaliste et des forces financières qui contrôlent le flot monétaire et celui de l’information, nous sommes les autres, nous avons toujours été les autres et nous disons autre chose. Aidez-nous à rester en vie. A tenir encore un peu."
MJ
tonio
On ne fait pas un journal simplement pour se faire plaisir. Et une aventure aussi belle soit-elle doit prendre fin si elle ne se renouvelle pas.
Quelles que furent les justes réalisations et méritées gloires passées, ne faut-il donc pas à un moment envisager de réformer son modèle économique et/ou sa ligne éditoriale pour rencontrer (aller à la rencontre de) son lecteur (client) ?
Que vaut un très bon journal s’il n’est pas lu ?
Antoine
Pour ma part, j’essayerai d’aider Présent. Défendre un journal libre.
Pascal G.
Annoncer ”l’effondrement du système capitaliste” en demandant aux lecteurs ou abonnés de PRESENT d’augmenter le capital du journal présente une légère contradiction dans les termes. C’est la question qui fâche : pourquoi reproduire par décalque les mêmes raisonnements sur tout depuis 21 ans, comme si la pensée économique de droite n’avait pas évolué dans le monde et pouvait se résumer à de l’anti capitalisme façon altermondialiste ?
Si Présent analyse la crise actuelle comme le font BESANCENOT, le PS et LIBERATION, il y a peut-être une explication à son manque d’abonnés.
Ullrich
@ Pascal G : certes Caroline Parmentier parle de “l’effondrement du capitalisme”, et ce n’est pas très heureux (Cf Jacques Garello sur le salon beige il y a quelques jours), mais elle parle aussi des “forces financières qui contrôlent le flot monétaire et celui de l’information”, c’est déjà plus réaliste.
cela dit, la question est juste : quelle pensée économique pour ce journal ? se référer à la doctrine sociale de l’Eglise est malheureusement insuffisant, celle-ci est fluctuante et peu homogène. et au-delà du domaine économique, comment rendre le journal attractif, intéressant, percutant, bref, indispensable ?
“Présent” a-t-il une réponse ?
[La DSE n’a rien de fluctuant. Encore faut-il faire l’effort de la connaître. MJ]
Pascal G.
PRESENT demeure indispensable, sur beaucoup de sujets et parce que c’est le seul quotidien de nos idées qui a réussi à à se maintenir en FRANCE depuis 60 ans, et c’est de plus le seul même en FRANCE qui ait réussi à perdurer depuis la création de LIBERATION.
Mais, sans abandonner ses fondamentaux, PRESENT se devrait d’être plus professionnel en ce qui concerne l’économie et le social, traités souvent selon l’angle idéologique de la gauche. Il faut sortir du préjugé paresseux selon lequel tout ce qui est financier et économique est moralement inférieur, parce que ”capitaliste” et ”libéral”.
Il lui faudrait se référer plus à la doctrine sociale de l’Eglise, qui n’est pas une doctrine économique, mais une partie de la doctrine morale de l’Eglise, et qui a déjà, outre les textes du Magistère, été à l’origine de nombreuses oeuvres personnelles et de réflexions, en France et à l’étranger, depuis plus d’un siècle.
Or cette doctrine n’est pas fluctuante, elle est même extraordinairement éclairante, en ce sens que face à une problématique, elle oblige à revenir tjrs à des principes qui respectent l’homme comme personne et comme membre de la société. Elle laisse le débat ouvert sur les questions techniques, de la même manière que l’Eglise ne défend pas un type de constitution ou de régime particulier mais repousse tous ceux qui rabaissent la nature humaine.
Un journal n’est pas une école de pensée, mais on attend de PRESENT qu’il informe ses lecteurs selon un angle catholique, en reprenant les idées et réflexions d’universitaires, philosophes, penseurs etc….qui ne contredisent pas la DSE voire qui l’expriment naturellement. Le texte récent de Jacques GARELLO en était un exemple. Je n’ai pas le sentiement que PRESENT lui ait accordé une grande importance.
Pour conclure, PRSENT, pour gagner des lecteurs, pourrait peut-être sortir de son ghetto ”d’extrême-doite catholique”. En s’adressant au noyau dur des convaincus, lesquels n’attendraient rien de nouveau (mais est-ce vraiment certain ?), PRESENT se condamne à demeurer dans un cercle restreint. Et donc à piétiner en nombres d’abonnés et financièrement.
Margay
“PRESENT demeure indispensable, sur beaucoup de sujets et parce que c’est le seul quotidien de nos idées qui a réussi à à se maintenir en FRANCE depuis 60 ans, et c’est de plus le seul même en FRANCE qui ait réussi à perdurer depuis la création de LIBERATION. ”
Merci pour ton enthousiasme Pascal mais Présent a été crée en 1982…
Pascal G.
@ Margay
Merci pour cette remarque. En bon français, j’aurais du écrire en effet : ”seul quotidien de nos idées qui, depuis 60 ans, a réussi à se maintenir en FRANCE”.
Cela signifie qu’en 60 ans, date de la fin de la guerre et de l’épuration/confiscation de la presse de droite, PRESENT est le seul quotidien de droite qui ait pu perdurer. ”J’INFORME”, créé disait-on avec le soutien de grands industriels de droite contre ”LE MONDE” a très vite disparu.
Le plus ancien périodique est RIVAROL (années 50) et encore plus ancien, ”La France Catholique” (le titre lui-même date des années 30).
Mais espérons que PRESENT atteigne les 60 ans.
[Et l’Homme Nouveau, qui date de l’après-guerre. MJ]