Rami est un jeune chrétien arménien d’Alep. Il répond à Christianophobie Hebdo :
"Vous vivez à Alep. Pourquoi parlez-vous de libération de la ville aujourd’hui ?
Mais parce que c’est une évidence: la moitié de notre ville était tombée entre des mains isla mistes en juillet 2012 ; nous en sommes main tenant débarrassés. Comment voulezvous que nous parlions d’autre chose que de libération ? Nous aurions tous préféré éviter cette guerre, aucun d’entre nous – civils – ne l’a voulu, et nous avons souffert le martyre pendant ces cinq dernières années, mais maintenant les canons se sont tus, et nous pouvons à nouveau parler d’avenir. Cela va être difficile car la reconstruction sera longue et la réconciliation difficile, mais nous y arriverons, j’en suis certain.
Mais cette libération s’est accompagnée de bombardements massifs par les armées syrienne et russe…
Mais comment vouliez-vous faire autrement? La guerre est une chose atroce que tout homme devrait avoir à cœur d’éviter. Mais lorsque des ennemis redoutables vous la déclarent, il faut réagir! Nous recevions tous les jours des obus terroristes, nous étions privés d’eau et d’électricité par ces sauvages qui réclamaient l’instauration de la charia… Il fallait bien que quelqu’un vienne à notre secours. Vos médias n’ont cessé de pleurer pendant les quelques jours de l’offensive finale. Mais où étaient-ils pendant cinq ans? Beaucoup d’Occidentaux ont pris parti pour cette opposition armée (qui a, pourtant, tué aussi chez vous), comme si nos vies n’avaient aucune importance. Je peux vous assurer que, pour quiconque a vécu à Alep pendant ces années de guerre, le soulagement est immense depuis quelques jours. Les destructions nous arrachent le cœur, mais il y a parfois un prix à payer pour retrouver sa liberté. […] Cherchez la vérité sur cette guerre. Les médias occidentaux ont fait preuve d’une partialité dramatique ces dernières années. Certains viennent sur le terrain et rapportent ce que nous vivons : écoutez-les !"