Dans un entretien avec le journal La Croix, l’ancien président chrétien du Liban (qui avait succédé à son frère Béchir Gemayel, fondateur des Forces Libanaises, assassiné en 1982) met en cause Emile Lahoud, actuel président libanais, inféodé à Damas et qui utilise le Hezbollah pour se maintenir au pouvoir :
"Depuis le retrait syrien, le gouvernement est le maillon faible. La Syrie a toujours des ramifications au Liban. Le président de la République, Emile Lahoud, est inféodé à Damas et, sur le terrain, son allié est le Hezbollah. […] Il est clair que le Hezbollah a engagé le pays dans un duel qui dépasse le cadre libanais. Il s’agit d’une confrontation de la Syrie et de l’Iran avec le reste du monde [Ali Larijani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité iranien, a refusé à Bruxelles le 11 juillet les propositions européennes sur le nucléaire. En repartant, il s’est arrêté à Damas avant de rentrer à Téhéran. L’opération du Hezbollah a eu lieu dans la foulée. NDMJ]. […]
Le Hezbollah a fait fi des impératifs de souveraineté nationale qui étaient nécessaires pour décider d’une initiative à caractère militaire avec un pays tiers. Il aurait du respecter le caractère souverain du Liban. […] Le gouvernement est dépassé et marginalisé par le Hezbollah. Ce dernier participe au gouvernement comme faux témoin et sa présence ne se comprend que par son désir d’être à l’intérieur du système et de le narguer. Le Hezbollah détient les moyens militaires et financiers de sa politique. […] Les prises d’otages de soldats israéliens à Gaza puis au Liban et cette déflagration dans les deux territoires sont-elles un hasard ?"
Selon la lettre d’informations TTU, l’organisation terroriste chiite a reçu ces derniers mois de grandes quantités d’armements, via la Syrie, dans le cadre d’une stratégie iranienne de riposte en cas d’attaque de ses installations nucléaires. En outre, environ 800 gardiens de la Révolution sont présents au Liban, aux côtés du Hezbollah, auxquels il faut ajouter 150 éléments de l’armée régulière iranienne, à des fins de formation pour l’utilisation des systèmes d’armes.
Montjoie
Amin Gemayel est un homme politique courageux. Ca fait du bien d’entendre la vérité de temps en temps.
l'Omnivore Sobriquet
Quoi penser de Michel Aoun ????
(ah, Liban…)
jacques
A lire sur le vrai sen de cette guerre le billet “Israël a raison” http://www.jakouiller.com/index.php/2006/07/23/388-israel-a-raison
sur le blog Jakouille la Fripouille.
Jérôme
Liban = Iran acte 1 !
Nous assistons sans doute, au Liban, au premier acte de la guerre contre l’Iran. Le dossier nucléaire iranien risque d’être trop long pour justifier une intervention directe sur l’Iran avant les élections présidentielles américaines de 2008. De la même façon, toute opération contre l’Iran nécessite de mettre Israël à l’abri. Israël, conscient de l’enjeu, met à profit l’incapacité de la communauté internationale (incapacité entretenue par la faiblesse de la condamnation américaine)pour abattre le pion iranien au Liban. Dans les prochains jours, nous assiterons à une escalade, notamment lorsqu’Israël prouvera que les missiles tirés sur son territoire sont d’origine iranienne (ce qui a commencé à être évoqué ici et là). Il y a fort à croire que les dossiers libanais et nucléaire iranien se croiseront alors (l’interview récente de Mr Gemayel relatée dans le Salon Beige est à ce titre éloquente). Le dispositif militaire américain en Irak effectuera un 180° pour se tourner vers l’Iran (les 4 porte-avions US présents en permanence dans la région permettent des frappes massives jour nuit sans limite dans la durée). Plus que la lutte contre le front anti-occidental de la sphère islamique, il s’agit pour les Etats-Unis de prendre une influence déterminante sur le premier fournisseur énergétique (l’Iran) de la Chine qui est le vrai rival de la puissance américaine des 20 prochaines années.