L'ex-député communiste a écrit à François Hollande, juste avant le dernier attentat. Extraits :
"[…] Le délitement de la société que l’on a tous constaté, contient des germes de guerre civile. Il ne faut pas non plus exclure un séisme d’une ampleur inconnue que la crise politique et sociale peut provoquer.
Un big-bang politique s’impose de toute urgence. C’est une initiative inédite qui vous appartient et dont vous pouvez avoir l’autorité. Elle doit être solide et durable sur cinq ans sur la question du terrorisme, avec la mise en commun d’un diagnostic partagé et l’apport de réponses politiques prépondérantes. […]
Nous le savons, l’ennemi est immergé au sein de la population et dans nos villes. Le terreau sur lequel les terroristes islamistes nourrissent leur violence est lié aux trafics de drogue, d’armes et à la misère endémique.
Je l’affirme haut et fort : Oui la France est gangrenée par l’islamisme. Depuis les années 1990, nous savons où se loge la radicalisation qui s’est développée et n’a cessé de se renforcer. C’est dans les banlieues que les idéologies islamistes et salafistes se sont implantées. Cette période a connu l’arrivée en masse, d’anciens islamistes algériens du Front islamiste de salut, mais également celle du Groupe islamiste armé (GIA), époque où ils ont quitté l’Algérie en pleine guerre civile (Nice et ses environs sont apparus comme des destinations géographiques évidentes). Personne dans le Rhône, n’a oublié Khaled Kelkal, membre du GIA, impliqué dans plusieurs attentats meurtriers au cours de l’été 1995 dont celui du métro Saint-Michel – huit morts et 117 blessés.
A partir de cette période, une véritable idéologie de rupture et de haine de la France s’est développée, pourrissant la tête de nos gamins et la vie de nos quartiers. Elle s’est insinuée tel un virus idéologique, communautariste, antisémite, complotiste, anti France et anti-blanc, diffusant en continu sa haine de la France. En 2004, j’ai fait expulser de France, l’imam Bouziane de Vénissieux, l’un des responsables salafistes au plan national. Rappelons-nous les trois semaines d’émeute en novembre 2005, sous influence des islamistes. Leur cible prioritaire : brûler des voitures et frapper les symboles de la République. 800 communes touchées. Des milliers de voitures incendiées et des centaines de symboles de la République visés.
Reconnaissons-le honnêtement : Oui, il y a des territoires perdus de la République.
Quand les ghettos sociaux deviennent des ghettos ethniques, le constat est clair : le quartier n’est plus black, blanc beur, c’est le communautarisme qui prédomine et la loi de la charia qui devient la norme dans l’espace public. Certes avec effroi, nous observons que ceux qui applaudissent les crimes et la barbarie à Charlie Hebdo, l’hyper casher et Nice, ont pour héros Kelkal ou Mérah.
Certains de nos adolescents ne se considèrent pas comme étant français. Ils sont d’abord et avant tout musulmans. Ils l’affirment avec arrogance et nous distillent les discours préformatés et victimaires qui leur ont été inoculés. Ce sont les mêmes qui contestent violemment les cours d’histoire, de biologie ou de sciences naturelles. Dans de nombreux territoires de notre pays, sévissent enfermement et endoctrinement qui révèlent la dimension prégnante de l’islam politique. Cette emprise idéologique, culturelle et spirituelle est une entrave à l’intégration républicaine. Elle est toujours sous-estimée, voire ignorée et pèse lourdement sur la communauté musulmane.
[…] Refusons sans ambages les postures désarmantes encore vivaces à gauche, relayées par des médias et des intellectuels, au nom de la culture de la tolérance et du doute, et condamnons les discours gauchistes anti-flics et anti-Etat qui écœurent les classes populaires, dégoûtées par ce catéchisme moral et anti raciste. […]"