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France : Société

Angers : l’Alvarium menacé d’expulsion

Angers : l’Alvarium menacé d’expulsion

Un immeuble de la rue Thiers, à Angers, doit faire l’objet d’une décision de justice pour occupation illégale, lundi 21 septembre, après un renvoi décidé ce mercredi matin. Le mouvement affirme organiser dans le bâtiment des actions sociales depuis deux ans, et aurait été identifié il y a quelques jours seulement par la société publique de gestion propriétaire des lieux, Alter Cités, après une visite d’huissier.

Après la première audience mercredi 16 septembre, l’avocat de l’Alvarium s’est montré surpris :

«J’ai rencontré mes clients hier soir pour une audience ce matin. Cette procédure d’urgence absolue ne se justifie absolument pas, pour plusieurs raisons. D’abord, il y a certes des banderoles et un engagement politique, mais il y a aussi des gens socialement précaires abrités dans cet immeuble. Pourquoi la Ville est-elle si pressée dans ce cas particulier ? Le squat de la Grande Ourse, non loin, est sous procédure depuis juillet… Ensuite, la société de gestion a un permis de démolir depuis trois ans déjà, et n’aura aucun mal à le faire prolonger l’année prochaine».

Cela fait en effet 2 ans que le bâtiment est occupé. Il a non seulement été entretenu, mais aussi rénové :

Jean-Eudes Gannat, porte-parole de l’Alvarium et candidat aux prochaines élections partielles dans le Maine-et-Loire, réfute le terme de «squat».

«Ce n’en est pas un, cela renvoie aux pratiques de l’extrême gauche, avec des immeubles systématiquement dégradés. Nous parlons ici d’une occupation : nos militants ont réalisé bénévolement des travaux dans le bâtiment, qui héberge plusieurs personnes dans le besoin».

Le militant compare son appropriation avec celles des associations d’extrême gauche, «vite détruites et qui deviennent des lieux de vente de drogue». Les images parlent d’elles-mêmes :

Jean-Eudes Gannat ajoute :

«Nous avons également pu organiser des activités sociales comme le Noël des malchanceux, ou héberger des gens de passage».

Dans une tribune, il précise :

Pour nous, occuper cet immeuble ne se résume pas à « squatter pour faire comme les gauchistes » ou pour « copier Casapound ». Oui, la jeunesse et la bohème y ont leur part. Une part importante, rafraîchissante, indispensable même lorsque, les traits tirés et perclus de fatigue, nous balayons d’un sourire nos inquiétudes sur l’avenir de tout cela. Lorsque nous voyons nos camarades ressortir rigolards du tribunal alors qu’ils ont frôlé la détention et qu’ils viennent de passer 48 heures ubuesques en geôle. Mais ceci n’est pas une provocation d’étudiants en crise ; certains d’entre nous travaillent, ont des enfants. Nous ne jouons pas. Nous luttons contre un projet qui va défigurer notre ville – et donc notre pays – encore un peu plus. Là où par nos efforts et nos sacrifices nous avons créé secrètement un lieu propre et accueillant pour des compatriotes – dont un enfant de 8 ans – en difficulté, ils veulent spéculer, bétonner, installer des logements sociaux dont nous savons qu’ils seront occupés en priorité par des immigrés. Logements sociaux flattant leurs bonnes consciences, mais qui n’empêcheront pas avec leur spéculation immobilière en parallèle, de pousser encore plus de gens dans la rue.

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