A chaque étape du délitement moral et doctrinal de la communion anglicane, les branches africaines de l’église ont protesté, mais n’ont pas su rompre. Elles se rendent bien compte que l’Evangile est trahi au profit du "politiquement correct", mais sont souvent dépendantes financièrement des branches les plus riches et les plus décadentes de la communion, particulièrement de celle des Etats-Unis. Fallait-il risquer la fermeture de telle école, de tel hôpital, simplement parce qu’une autre branche bénit des unions homosexuelles ou ordonne des femmes "évêques" ?
L’église anglicane du Nigéria vient courageusement de franchir ce pas, et fait le choix de la conscience : elle a modifié ses statuts, en retirant la mention de la communion avec "l’archevêque de Canterbury." Elle se déclare maintenant en communion avec les seuls Anglicans "qui maintiennent la Foi, la Doctrine, les Sacrements et la Discipline historiques de l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique."
Une conséquence de cette évolution est que l’église anglicane du Nigéria s’autorise à créer des paroisses sur le territoire de branches anglicanes qu’elle ne reconnaît plus. Aux Etats-Unis, elle dessert déjà des milliers d’immigrés Nigérians qui ne pouvaient plus en conscience fréquenter les églises anglicanes américaines.