De Robert Mestelan, Vice-président de l’Association Sauvegarde de la chapelle Saint-Hilaire à Beaumes-de-Venise, qui fête ce 17 septembre, le 1er anniversaire de la dédicace :
L’église St Hilaire est maintenant hors d’eau. Il a fallu huit ans à l’association « Sauvegarde » pour parvenir à réaliser cet exploit qui confine au miracle. Un site en altitude, où il n’y avait pas d’eau, pas d’électricité, pas de voie d’accès hormis un chemin de vigne qui ne nous appartenait pas et bien entendu, pas d’argent.
Il fallait vraiment croire en Dieu, « aide-toi, le ciel t’aidera », pour se lancer dans une pareille aventure et parvenir à rebâtir ce joyau roman, chef d’œuvre paléochrétien du 6ème siècle, qui n’était qu’un amoncellement d’arbustes et de pierres disjointes. Nous y sommes parvenus grâce à un travail inlassable, mené en toutes saisons, en dépit du mistral, de la pluie et de la canicule. Nous pouvons remercier saint Joseph, saint Bénezet et saint Hilaire, qui en liaison étroite avec Notre Dame de la Colline, nous ont donné le courage et l’énergie nécessaires pour assumer les taches, stimuler les énergies et trouver les financements. Sous la direction de Cyrille, Marc et Jean, les bénévoles ont œuvré avec constance, détermination et une rare efficacité. C’est avec leur sueur et leurs bras, que jour après jour, les murs se sont élevés et que le toit a retrouvé toutes les pierres de la voûte. Le mémorial des bienfaiteurs dressé sur la façade nord, rappelle les noms de ceux et celles qui méritent notre reconnaissance, car c’est dans la joie qu’ils ont contribué à rebâtir la Maison du Seigneur. Les Balméens et tous les randonneurs qui passent maintenant, apprennent que c’est ici que des chrétiens se sont levés, qu’ils ont uni leurs forces pour réaliser cette œuvre prophétique,
« une œuvre qui crie dans le désert de l’incroyance et du relativisme qui sévissent tellement en France, une œuvre provocante qui touche l’âme et ouvre une brèche vers la transcendance. »[1]
Ce travail gigantesque et inutile aux yeux de certains, brille maintenant comme une étoile à l’entrée des Dentelles de Montmirail. Lieu de convergences de tant d’énergies, elle constitue le point de départ réaffirmé d’une action d’évangélisation qui ne fait que commencer. Nous n’avons pas rebâti l’église St Hilaire pour faire plaisir à quelques amoureux du patrimoine ou pour que les randonneurs puissent y faire de belles photos. Non, nous l’avons rebâti parce que c’est la Maison de Dieu et que nous voulons qu’Il reprenne toute Sa place dans ce monde impie qui L’a chassé.
Bien plus que des édifices, nos églises sont le signe d’un élan missionnaire au cœur de la France, au cœur de nos vies. Non, nos églises ne sont pas mortes. Comment pourrait-on se passer de ces repères qui nous accompagnent depuis des siècles et qui renferment tant de beautés ?
[1] Extrait d’une homélie de Dom Louis-Marie, Père Abbé de l’abbaye Sainte Madeleine du Barroux