La mort de Jean-Paul II a été un révélateur de l’aura qu’a gagnée le Pontife parmi les protestants : il s’est acquis, en particulier par ses combats pour le respect de la vie, le respect de bien des évangéliques américains. Billy Graham a ainsi rendu hommage au Pape qui était "la voix la plus influente de ces cent dernières années en faveur de la moralité et de la paix."
Mais l’antipapisme protestant, parfois agressif, n’est pas mort.
Le Financial Times remarque (ici, v.o.) que la famille régnante des Pays-Bas est la seule, en Europe occidentale, à n’avoir pas envoyé de représentant aux obsèques du Pape : "Les guerriers protestants de la Maison d’Orange ne cèdent pas."
Une minute de silence à la mémoire de Jean-Paul II, avant un match de football en Ecosse, a du être écourtée devant les sifflets et les huées d’une partie du public (ici, v.o.) L’incident est peut-être moins "théologique" qu’il n’en a l’air : un des clubs était en majorité protestant, l’autre catholique.
Dernier exemple, le portail fondamentaliste protestant Voxdei recycle de vieilles lunes antipapistes. Il n’hésite pas à ressortir une fable adventiste qu’il est bon de connaître : il prétend que la tiare papale porte l’inscription "Vicarius Filii Dei." Puis, en affectant aux lettres de cette inscription le chiffre latin leur correspondant (I=1; V=5…), montre que le total fait (surprise !) 666. C’est convainquant, sauf que… il n’y a aucune trace d’une tiare papale portant cette inscription, et que ce titre, s’il "sonne" plausible, n’a en fait jamais été un titre officiel du Pape (Vicarius Christi), ni même été mentionné dans aucun document officiel catholique (plus ici, en anglais.)