La Cour Suprême d’Argentine a émis en mars 2012 un avis qui autorise
l’avortement notamment en cas de viol. Le législateur de la
province de Buenos Aires a fixé les conditions permettant l’avortement
par 30 voix contre 29. Le maire de Buenos Aires a fait savoir qu’il opposera son veto
à cette loi. L’avortement ne sera pas hors-la-loi à Buenos Aires à la suite du veto
mais les conditions seront celles posées par le protocole de procédure
déjà approuvé par le ministère de la Santé du Gouvernement de Buenos
Aires : en cas de viol, il faut une déclaration sous serment ou une
dénonciation du viol auprès de la police. Mauricio Macri a par la même occasion annoncé le premier avortement légal de Buenos
Aires, sur une femme victime d’un réseau de traite, qui n’a donc pas eu à apporter la preuve qu’elle avait été violée.
Cette femme de 32 ans s’est ensuite vue refuser l’avortement, mardi, par une
magistrate. L’intervention a été suspendue par la grâce d’un recours en justice d’une association pour le respect de la vie, Pro Vida, au nom du droit de
l’enfant de vivre. Justifiant sa décision, la fonctionnaire de justice Myriam
Rustan de Estrada a déclaré :
“Il n’est pas juste de réparer le tort
fait à l’une des victimes en ôtant la vie de l’autre.”
L’avortement a été interrompu au dernier moment alors qu’elle se
trouvait déjà dans un hôpital de Buenos Aires, devant lequel des
manifestants brandissaient des pancartes « oui à la vie ».
La victime du viol a fait appel. Le juge Miguel Ricardo Guiraldes, qui devait en connaître,
s’est dit incompétent et a rendu l’affaire à Mme Rustan de Estrada. Du
coup les instances judiciaires devront d’abord statuer pour savoir qui,
en définitive, va devoir se prononcer, avant d’élever l’affaire au
niveau de la Chambre.
Le gouvernement de Buenos Aires a également fait
appel, estimant que ce cas entre dans le champ des
avortements non punissables. La maire
adjointe de la capitale, Maria Eugenia Vidal, a déclaré qu’elle ferait appel du refus d’avortement.
Quant au maire, il est sous le coup d’une plainte
pénale pour avoir révélé des données privées et sensibles à propos de
l’avortement qui devait être commis, donnant le jour et l’heure tout
comme la situation de la femme qui devait en « bénéficier », ce qui,
selon la plainte, a permis aux « militants anti-avortement »
d’introduire un recours.
Pour le moment, l’enfant vit encore.
Sancenay
prions pour soutenir les justes argentin qui sont au créneau sur cette affaire.
C.B.
Dans un cas de viol, il y a (au moins) trois protagonistes:
-le violeur
-la violée
-le produit du viol.
Pourquoi est-ce uniquement sur le produit du viol qu’on agit? Parce que s’il n’y a plus de produit du viol, il n’y a plus de problème?
S’il faut absolument enlever la vie à l’un des protagonistes, on pourrait peut-être tirer au sort?