Lu sur le blog de Jeanne Smits :
"La presse argentine se passionne depuis la fin mai pour l'histoire d'une adolescente de 16 ans qui, soutenue par ses parents, demandait l'avortement à la suite d'un viol, dans la ville de Calafate (province de Santa Cruz). Une récente décision de la Cour suprême de justice a posé que désormais, le seul fait de se trouver dans l'un des cas visés à l'article 68 du code pénal fédéral, dont la grossesse à la suite d'un viol est estimée faire partie, ouvre droit à l'avortement sans qu'il soit nécessaire d'obtenir un ordre de la justice. […]
Mais pour cette jeune fille, l'avortement n'aura pas lieu. Tout simplement parce qu'elle n'avait pas été violée. Cela a été constaté au cours de l'examen de sa plainte contre son supposé agresseur qui a, malgré tout, permis de judiciariser l'affaire : interrogée d'abord lors du dépôt de plainte, puis filmée derrière un miroir sans tain, on a pu constater des contradictions dans ses récits. Elle a vite avoué avoir menti sur le viol ; voyant qu'elle était enceinte, elle avait eu peur de tout avouer à ses parents et avait inventé le viol. Dès qu'ils ont que leur fille était enceinte à la suite de relations sexuelles consenties et suivies avec un adulte de son entourage familial avec lequel elle n'avait pas de liens de sang, les parents ont tout arrêté : les poursuites, et surtout la demande d'avortement."
Quand bien même elle aurait été violée, ou si son mensonge n'avait pas été éventé, l'avortement n'aurait pas été aussi simple :
"les sept gynécologues qui travaillent à l'hôpital local de Calafate ont tous fait connaître par écrit à leur direction qu'ils refusaient de pratiquer l'intervention, avançant leur objection de conscience à l'avortement. Tous motivèrent leur décision par des raisons religieuses ou de conscience, aucun n'avait soulevé un doute quant à la réalité du viol – de fait, si l'on se refuse à tuer l'innocent, la manière dont celui-ci apparaît sur la scène n'est pas ce qu'il y a de plus important. […]"