Le Père Jean-Baptiste, Chanoine régulier de l’abbaye de Lagrasse, fut le prêtre le plus proche du colonel Arnaud Beltrame durant les deux dernières années de sa vie, il l’a préparé au mariage et devait le marier. Dans La Nef, il revient sur l’appartenance maçonnique du nouveau converti :
Il ne m’en avait pas parlé et, après avoir fait mon enquête auprès de Marielle et de certains francs-maçons, je sais que personne ne lui avait expliqué l’incompatibilité avec la foi catholique. Le Saint-Siège l’a rappelé en 1983, mais il l’ignorait. L’excommunication prévue ne le frappait donc pas. Je crois qu’il aurait quitté la franc-maçonnerie après de solides explications, car il me faisait confiance.
Initié à la Grande Loge de France avant sa conversion, il prêtait serment sur l’Évangile de saint Jean avec des frères maçons qui lui cachaient cette incompatibilité. C’est la quête intellectuelle et les bons amis qui l’ont entraîné en maçonnerie et non le carriérisme ni l’occultisme qu’il ignorait. Il fréquentait, rarement depuis son déménagement à Carcassonne, la loge de Rueil et non celles de l’Aude, car il préférait y retrouver ses amis. Ce sont donc des liens humains et non des convictions maçonniques qui le retenaient. Ses intimes savent qu’Arnaud aimait prier saint Michel Archange et accordait une vive importance aux tactiques du diable qu’il jugeait urgent de faire connaître pour les débusquer. Il ignorait les liens de la franc-maçonnerie avec l’occultisme et le satanisme. Arnaud nous montre ici qu’une conversion sincère peut s’accompagner d’erreurs : son exemple n’en est que plus rassurant pour nous. Nous savons aussi qu’un acte ultime de charité peut effacer bien des fautes… N’est-ce pas encourageant ?
Son héroïsme du 23 mars 2018 doit stimuler le nôtre. Ne l’oublions pas dans les polémiques secondes.