Extrait d’un article d’Aude de Kerros paru dans Les Echos :
"la France a perdu tous ses marchés de l’art, excepté celui du dessin et des arts premiers, ses artistes officiels ne sont pas acceptés sur les places internationales malgré les efforts financiers considérables déployés par le ministère de la Culture.
Cet hiver, les institutions ont désespérément cherché des solutions. Afin d’en trouver, le commissaire général de la Fiac, Martin Bethenot, a été missionné. […] Au cours de cette année, les mêmes institutions ont organisé, avec force subventions, trois événements […] Au Grand Palais, c’est Richard Serra, produit financier américain haut de gamme. Au Louvre, c’est le Hollandais Ian Fabre avec un one-man-show dans les salles de l’école du Nord. A Versailles, c’est Jeef Koons, trader new-yorkais. […] Ainsi, avec l’argent du contribuable français, les institutions pendant trente ans ont détruit consciencieusement la place de Paris. On estime qu’environ 60 % des sommes consacrées par l’Etat français aux achats d’oeuvres d’art contemporaines ont été dépensées, surtout à New York, pour acheter des oeuvres d’artistes étrangers. […]
[C]omment nommer ce phénomène des one-man-show, présentés comme gratuits et sans contrepartie, dans trois sites parmi les plus prestigieux de la planète ? […] Sont-ce des délits d’initié à l’oeuvre dans la fabrication d’un produit financier ? Sont-ce des trafics d’influence ? Sont-ce des « détournements d’intérêt public au profit d’intérêts particuliers »? Depuis plusieurs années le débat sur l’art contemporain n’apparaît dans les médias qu’à la faveur des procès. […] Sur de multiples affaires semblables, mais moins médiatisées, on retrouve des chefs d’accusation qui vont contre le droit de propriété artistique ou morale des oeuvres. […] Enfin, ces tribunaux ont aussi beaucoup à faire avec la violation du droit administratif, très rigoureux sur la transparence des marchés : combien a coûté chaque oeuvre ? achetée à qui ? où ? comment ?"
Pascal G.
Lumineux, comme son livre sur l’art contemporain et les vrais artistes qui refusent le conformisme nihiliste de l’ “Art officiel” :
Aude de Kerros,
L’Art caché, les dissidents de l’art contemporain
Editions Eyrolles, 2007, 288 p., 24 €
présenté par Liberté Politique :
http://www.libertepolitique.com/public/decryptage/article-2028-%93L%92Art-cache%94-un-livre-d%92Aude-de-Kerros-chez-Eyrolles.html