Bachar al Assad s’est rendu le 18 mars à Abou Dhabi, où il a rencontré le prince héritier, Mohammed bin Zayed. Cette visite est importante si l’on se souvient que les Emirats soutenaient ouvertement toutes les milices anti-Assad, y compris les jihadistes, pendant la guerre civile. Le prince bin Zayed a déclaré que la Syrie est « un pilier essentiel du système de sécurité arabe » et qu’il est donc nécessaire de « renforcer la coopération ».
Le lendemain 19 mars, Bachar al Assad a rencontré les représentants des Églises et des associations qui participaient à la conférence internationale « Eglise maison de la charité » à Damas. Cette conférence s’est tenue, à l’initiative du Conseil des chefs des Églises catholiques présentes en Syrie, de la Congrégation pour les Églises orientales et du cardinal Mario Zenarii, nonce apostolique Syrie, du 15 au 17 mars au Centre des congrès de la capitale syrienne. Outre les chefs d’Eglises de Syrie il y avait aussi le patriarche chaldéen et le patriarche maronite. Le président syrien avait envoyé un message aux participants, dans lequel il disait notamment: « Nous devons défendre le tissu régional et ses différentes identités » en luttant contre ceux qui « veulent une nation d’une seule couleur » (il venait de dire que « le déplacement des chrétiens est le principal objectif » d’Israël, sous prétexte de défendre sa survie). Les chrétiens, concluait Assad dans sa déclaration relayée par l’agence de presse Sana et la télévision d’État, ne sont pas des invités en Syrie, ni même des citoyens en séjour, mais des partenaires à part entière.
Lors de la rencontre du 19 mars, Bachar al Assad a fait l’éloge du « travail d’assistance sociale réalisé par les institutions catholiques au profit de tout le peuple syrien », et a réaffirmé que « les citoyens chrétiens sont une composante originale de la société syrienne », arguant que l’identité plurielle des sociétés du Moyen-Orient doit être défendue contre les projets d’homogénéisation sectaire.
Les Etats-Unis se sont déclarés « profondément déçus et préoccupés » par la réhabilitation d’Assad à Abou Dhabi.
Joe Biden déclarait devant le Business Roundtable:
« Nous allons vers un nouvel ordre mondial, et nous devons le diriger. Et nous devons unir le reste du monde libre pour le faire. »