Les médecins belges seraient majoritairement favorables à l’euthanasie des nouveau-nés malades, selon une étude menée par le groupe de recherche Zorg rond het Levenseinde publiée le 25 mars 2019 dans la revue Acta Paediatrica. D’après cette étude 60% des médecins néonatologues et 74% des infirmiers en néonatologie
« estiment qu’il faut, dans certains cas, pouvoir mettre fin à la vie de ces nouveau-nés en leur administrant un produit mortel ».
Pierre Mertens, directeur de Child Help International, et lui-même père d’une petite fille née avec une spina bifida, a dénoncé :
« Personne ne veut qu’un bébé ne souffre. Moi non plus. Mais qui sait ce qu’est un handicap grave ? (…) Qui peut mieux juger de la qualité d’une vie avec un handicap que les personnes elles-mêmes porteuses de handicap? »
L’Institut Européen de Bioéthique vient modérer les chiffres avancés par cette étude en en précisant les conditions: seuls les soignants flamands auraient été interrogés et la moitié d’entre eux auraient refusé de répondre, pour des raisons qui demeurent inconnues. De plus, ces pourcentages sont ceux de leur réponse à la plus abstraite des questions de l’enquête. Quand, dans un second temps, il a été demandé aux mêmes soignants de statuer sur un cas concret lors d’une mise en situation, les médecins n’étaient plus que 29 % à prôner la mise à mort active des nouveau-nés, et les infirmiers 39 %.
Ce qui est intéressant à noter dans cette étude –et relativement logique- c’est que l’interruption médicale de grossesse (IMG) et l’euthanasie des nouveau-nés sont considérés selon un même point de vue : « dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de mettre fin à la vie d’un être humain une fois passé le seuil de viabilité ». Par ailleurs, l’étude ne fait aucune distinction éthique entre l’arrêt de traitements disproportionnés sans intention de donner la mort et l’administration délibérée d’une dose létale au bébé. Tout est classé indifféremment sous le vocable de « décisions de fin de vie ».
Aujourd’hui les Pays-Bas sont le seul pays à avoir autorisé ce type d’euthanasie, par le protocole de Gröningen, permettant la mise à mort active
« des nouveau-nés qui n’ont aucune chance de survie, de ceux qui ne peuvent continuer à vivre qu’à l’aide de soins intensifs, et de ceux pour lesquels on prévoit une qualité de vie très pauvre associée à d’intenses souffrances ».