Vendredi dernier, le chef du Hezbollah a annoncé que 2 membres de son organisation terroriste ont avoué avoir collaboré avec la CIA. Un porte-parole de l'ambassade américaine à Beyrouth a qualifié ces accusations de "creuses" et sans aucun fondement. Selon Maroun Charbel dans Présent, il pourrait s'agir d'une manoeuvre liée à la prochaine publication de l’acte d’accusation du Tribunal Spécial pour le Liban, dans l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri en 2005 et la longue cohorte d’assassinats qui l’ont suivi :
- L’intérêt vital du Hezbollah était que le Liban soit sans gouvernement et que toutes ses institutions régaliennes soit paralysées au moment de la publication de l’acte d’accusation. En clair qu’il n’y ait personne de légalement qualifié au sein de l’Etat libanais pour recevoir cet acte d’accusation et coopérer avec le TSL.
- Or le puissant allié du Hezbollah, la Syrie est en très grande difficulté. Face aux sanctions internationales, la Syrie fait le compte de ses amis. Il lui faut donc un gouvernement aux ordres au Liban. Donc Damas a ordonné la formation du gouvernement libanais. Ce qui fut fait en quelques heures.
- Le Hezbollah veut bien rendre service à la Syrie mais tient à sauvegarder ses intérêts propres. Que faire face à un acte d’accusation qui ordonnerait la comparution de certains membres du parti ? Il restait donc au Hezbollah d’annoncer que le parti avait été infiltré par la CIA – et dans son discours l’annonçant, le secrétaire général du Hezbollah a dit : « Là où le Mossad a échoué la CIA a malheureusement réussi. »
Ainsi, le Hezbollah pourra annoncer que c’est la CIA qui a fait assassiner Hariri et a acheté des hommes du Hezbollah pour faire porter au parti la responsabilité du meurtre ! L’acte d’accusation est annoncé pour le mois de juillet.