D'Aymeric Pourbaix dans Famille chrétienne :
"École et médias, même combat. À la suite de l’École, c’est désormais au système médiatique de se remettre en cause, après les attentats qui ont endeuillé la France. Pas seulement parce que la course à l’audience a failli mettre d’autres vies en danger, signalant la présence d’autres otages aux terroristes islamistes. Mais surtout du fait de son pouvoir « spirituel », c’est-à-dire son influence sur les esprits.
École et médias façonnent la culture populaire, pour le meilleur lorsqu’il s’agit de transmettre et d’éveiller au vrai, au bien et au beau, et parfois pour le pire lorsque l’actualité devient le seul maître à penser de l’École et de la société. C’est pourquoi l’on est en droit de se demander si les mesures pour l’École annoncées après les attentats suffiront à empêcher l’émergence d’autres djihadistes… En positif, s’y dessine pourtant le grand retour de l’autorité, après des années de pédagogisme où il fallait écouter l’élève plutôt que de lui transmettre un savoir. Mais la question du contenu de ce savoir, elle, reste entière : sortira-t-on enfin de ce multiculturalisme où tout se vaut, et donc rien ne vaut vraiment ?
Il n’est pas sûr non plus que les grandes incantations médiatiques sur la « laïcité » et la mixité sociale soient d’une grande aide. Surtout s’il s’agit de traquer les déviants, comme l’a dit la journaliste d’une chaîne de télévision : ceux qui ne sont pas Charlie.
Depuis longtemps investie dans l’éducation, l’Église, quant à elle, s’est saisie très tôt des moyens de communication naissants – livre imprimé et journal – pour transmettre la foi et la culture au plus grand nombre. C’est le cas d’un saint François de Sales, déclaré patron des journalistes pour avoir défendu avec charité la vérité catholique en pleine Réforme protestante.
Au XIXe siècle, un Don Bosco, dont on fête le bicentenaire de la naissance, a compris avant tout le monde l’utilité des médias de masse, non pour en tirer profit, mais pour le salut des âmes. Le saint du Piémont lança un bimensuel, Les Lectures catholiques, afin de répondre aux objections de l’hérésie vaudoise. Vinrent ensuite des manuels scolaires, des livres d’Histoire, des pièces de théâtre, de la littérature, et même une imprimerie ! Bref, une véritable vie culturelle et industrielle à l’échelle de sa région, dans le prolongement de son œuvre d’éducation.
Au XXe siècle encore, l’essor de la bande dessinée s’est appuyé sur l’Église, comme le montre Jijé, l’un des pères de la BD, formé par l’école d’art de l’abbaye belge de Maredsous.
La contestation radicale par l’islamisme de notre civilisation nous ramène ainsi à un défi de taille : raviver le cœur chrétien de notre culture et redéfinir une ligne claire, condition sine qua non pour renouer avec la transmission à tous. « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, disait Boileau, et les mots pour le dire viennent aisément.»"
EROUANI
Malheureusement on ne décrète pas l’autorité.
Comment vont s’y prendre des gens pour qui le laxisme est précisément une religion depuis le berceau ?
Il ne faut pas oublier ce que disaient les parents de nos “éminents” gouvernants en mai 68 sur les barricades et dans les universités “Il est interdit d’interdire”.
Julien
Il y a tout de même un caricaturiste digne de ce nom ! C’est le belge Philippe Geluck. Pour lui la liberté s’arrête là où commence celle des autres. On leur doit le respect, on ne doit pas les insulter !
–http://www.dailymotion.com/video/x2fh6tm
Shimon
@ erquani:
C’est bien ce libertarisme qui est liberticide jusqu’au totalitarisme absolu du relativisme intégral. C’est le dogmatisme de l’adogmatisme.
Des “dogmes”, des postulats indémontrables il y en a partout. Ceux du christianisme sont moins contraignants, plus naturels, plus féconds, plus rationnels.
Souvenir Chouan de Bretagne
Et la première des B.D, inventée par l’Eglise dès les XIème et XIIème siècles : le vitrail, vrai diaporama de l’époque permettant par les personnages, les paysages, les teintes, la lumière en fonction de l’heure et des périodes, d’édifier le peuple en lui faisant connaître de façon imagée la culture.
gautier
@ Julien
Certes ce qu’il dit est plein de bon sens. Mais il ne faut pas oublier non plus qu’il fait la promo de son livre (en avez-vous lu le titre et sous-titre ?) De plus, faites un petit tour sur google image en tapant Geluk religion, certains dessins-commentaires du chat ne sont pas si respectueux que cela…
Et si vous cliquez sur l’image “l’humour sous haute protection”, vous pouvez voir qu’il “est Charlie” (http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/arts_et_spectacles/2015/01/27/003-bd-album-collectif-hommage-charlie-hebdo.shtml)
Si on peut rire de tout, les quelques photos où il se prend pour le Saint Père ne me font pas spécialement rire car elles me donnent l’impression qu’il s’en moque. Mais je dois manquer d’humour probablement !
ODE
MERCI pour cet édito! J’ai eu quelques ennuis pour avoir répondu à la lettre envoyée par l’enseignement catholique, en proposant comme réponse aux questions suscitées par les attentats, deux choses:
– parler de Jésus, annoncer la Bonne Nouvelle
– restaurer des programmes où on apprend l’Histoire et la grammaire et l’orthographe.
Eh bien cela n’a pas été apprécié du tout!
On m’a dit que je “raisonnais comme l’école hors contrat” et que “il fallait s’adapter à tous, Jésus a prêché à tous”.
J’ai eu l’impression d’avoir fait une énorme faute fasciste. Je me suis auto flagellée, tout…
Et voilà que je tombe sur cet édito! Alors merci de me redonner le moral!!!