Discours d'Agnès Marion, Conseillère régional Auvergne – Rhône-Alpes et Conseillère municipale Front National de Lyon, hier à La Manif Pour Tous :
Voilà 4 ans déjà que nous battons le pavé avec constance pour dénoncer la loi Taubira.
La destruction de la famille semble à son paroxysme sous le quinquennat Hollande mais c’est bien le fruit mûr de 40 ans de renoncement de la droite et volonté délibérée de la gauche. Nos élites ont renoncé à la défendre au plan symbolique comme dans ses conditions matérielles d'existence. Pire, ils s’emploient à la détruire méthodiquement !
Pourtant, s’ils croyaient encore dans la France, ils auraient le souci de cette cellule fondatrice de la société, foyer de la transmission, lieu de la filiation, source du lien social désintéressé. Ils sauraient que, dans une société juste et décente, la Nation se pose en protectrice de la famille, parce que la famille est elle-même un rempart pour la Nation.
La famille est le lieu de la transmission. A ce titre, elle est une cheville ouvrière de la nation pour lutter concrètement contre la mondialisation et le déracinement dont elle se nourrit. C’est avec l’histoire de sa famille, de sa lignée, que chaque Français peut s’inscrire dans la grande histoire de France. La France comme une personnalité héritée des siècles, vivante, incarnée, loin d’une conception abstraite de la Nation. Prendre soin des familles françaises c’est donc renouer avec la longue durée dont parle Marine Le PEN, cette mémoire française venue du fond les âges dont nous sommes dépositaires et que nous devons défendre pour la transmettre à notre tour à nos enfants.
Lieu de la gratuité par excellence, la famille est aussi un rempart contre l’ultralibéralisme où tout est marchand
On voit bien que la destruction des acquis sociaux ET familiaux voulu par le social-libéralisme, qui n’est qu’une autre facette de l’ultra libéralisme, précarise les français en rognant les protections qui leur permettent de se projeter dans l’avenir. Or la famille est par définition le lieu où les logiques de marché ne rentrent pas. Abîmée financièrement, dégradée symboliquement, la famille offre donc moins de résistance à l’ultralibéralisme : c’est pourquoi, la famille mérite d’être défendue économiquement mais aussi symboliquement et institutionnellement.
Protéger le lieu de la filiation, préserver le foyer de la transmission et soutenir la source du lien social désintéressé, voilà la triple raison de l’opposition absolue du Front national au Mariage Pour Tous : à l’intérêt supérieur de l’enfant d’avoir un père et une mère se lie une position antilibérale (refus du marché partout, des logiques de marchés pour tous, de la marchandisation des corps (celui de la femme, celui de l’enfant, celui de chacun d’entre nous) que sont la PMA et la GPA.
Une famille française sûre matériellement et solide symboliquement, c’est la France qui continue ! C’est la raison pour laquelle l’abrogation de la loi Taubira sera au programme présidentielle de Marine Le Pen ! C'est la raison pour laquelle cette loi ne sera pas réécrite, elle sera abrogée !
Dans le sillage du Front National, nous avons lancé hier Le Cercle Fraternité. Ce cercle veut porter un vrai projet de civilisation, de ceux qui donnent un souffle à une nation et à son peuple ; un projet qui lui permette de renouer avec la longue durée.
Nous voulons nous réemparer de ce mot magnifique mais galvaudé, dénigré, vidé de son sens : La fraternité. Ce lien de parenté entre frères et sœurs, ce sentiment d'appartenance et de solidarité, la devise républicaine l’élargit à la nation tout entière. Elle fait des citoyens les fils d’une même mère symbolique la France, les héritiers d’une histoire commune, les acteurs d'un destin partagé. Elle nous donne à nous, Français, entre nous, des droits et des devoirs spécifiques, une bienveillance et une attention particulières.
Au delà de l’abrogation du mariage pour Tous, il nous faut désormais réfléchir à refonder une société du don et de l'entraide contre toutes les logiques de prédation. Marcel Mauss définissait ainsi le cycle du don qui fonde toute société décente : « donner, recevoir, rendre ». Or, on voit croître aujourd'hui le mauvais esprit qui, selon Beaumarchais, caractérisait déjà au XVIIIème la Cour finissante : « prendre, recevoir, demander ». Elle est à l’œuvre dans les hautes strates sociales, avec l'évasion fiscale et l'économie financiarisée ; elle est à l’œuvre en bas avec le développement d'un assistanat qui fait perdre le sens de la responsabilité et de la réciprocité. Ce sont les deux forges de l'individualisme que nous devons combattre inlassablement.
A tous les bien-pensants qui vous reprocheront de vouloir renouer avec une vision traditionnelle du corps social, répondez sans cesse, à temps et à contretemps, que vous défendez une idée éminemment moderne. Et n’oubliez jamais que notre combat est juste puisque pour nous « la tradition n’est pas la vénération des cendres mais bien la passation du feu » !"