De Christophe Geffroy dans La Nef :
"Avant une élection présidentielle, il peut être intéressant de prendre les programmes des candidats et de les analyser pour juger lesquels sont les plus proches ou les plus éloignés des enseignements de l’Église, et notamment de sa doctrine sociale. Autant le dire d’emblée, nous ne nous prêterons pas à cet exercice, car nous estimons que chaque lecteur est bien assez grand pour le faire lui-même et en tirer les conclusions qu’il jugera en conscience les plus justes. Il y aurait au reste beaucoup à dire sur la pratique qui consiste à préparer des programmes bien trop détaillés qu’aucun élu n’a jamais été capable d’appliquer. Ce que l’on attend d’un Chef d’État est sa capacité à diriger et à faire face à l’imprévu qui ne manque jamais de survenir et dont la solution ne peut donc être écrite dans un programme préétabli. Ce que les électeurs sont en droit d’attendre, c’est la philosophie politique d’un candidat, ses grands axes d’action, sa position sur les grands problèmes de l’heure, avec au mieux dix, voire vingt mesures fortes et symboliques illustrant ses engagements.
Mais il y a une autre raison, plus essentielle, qui nous gêne pour établir un comparatif des programmes vus sous un angle chrétien : c’est que la politique est l’art du possible, les choix relevant d’un jugement prudentiel, si bien que, le plus souvent, rien ne permet d’affirmer péremptoirement que telle solution de tel candidat est plus légitime d’un point de vue chrétien que celle de tel autre candidat. […]"