Hervé Kempf vient de quitter le quotidien Le Monde en raison de son traitement "engagé" sur l'affaire de l'aéroport Notre-Dame des Landes. Sur son blog il explique :
"la censure mise en œuvre par sa direction, qui m’a empêché de
poursuivre dans ce journal enquêtes et reportages sur le dossier de
Notre Dame des Landes.
Au terme de l’histoire que je vais ici retracer, il ne me restait
qu’une issue, si je voulais conserver la liberté sans laquelle le
journalisme n’a pas de sens : abandonner le confort d’un salaire assuré
et de moyens de travail avant que soit étouffée la dernière marge
d’expression qui me restait, la chronique Ecologie."
Sa direction lui avait écrit :
« Bonsoir,
En effet Hervé tu as bien noté que je ne souhaite pas que tu suives ce dossier pour le journal (ni pour le M d’ailleurs). Et j’ai bien noté que tu irais sur le terrain en tant que Hervé Kempf chroniqueur ’engagé’. Tout est clair
Merci
Didier ».
Il a répondu :
« J’irai sur le terrain en tant que journaliste. Je ferai mon travail, qui est de témoigner de mon époque, en relatant honnêtement un moment important de l’histoire du mouvement écologique.
Dans le contexte actuel, le terme de chroniqueur ’engagé’ me paraît injurieux – à moins que l’on parle des ’éditorialistes engagés’ quand trois éditoriaux avalisent le Traité TSCG, ou de ’chroniqueur engagé’ à propos de notre camarade assurant la chronique Europe, aux vues très tranchées. J’en reste à ces exemples. »
Et la suite :
"Je ne détaille pas les mois suivants, qui ont été pénibles. On
voulait me transformer en coupable. Les événements prirent une telle
tournure que le délégué du personnel me conseilla de consulter le
médecin du travail, qui m’orienta vers une psychologue. J’allais bien,
heureusement, même si le choc était rude. Je découvris alors que
plusieurs de mes collègues étaient en dépression nerveuse, qu’une
mission sur les risques psycho-sociaux était menée dans l’honorable
journal, qu’une plainte pour harcèlement moral était engagée par une
collègue. […]
Sa chronique sur l'écologie gênait visiblement des financiers du journal :
"Le Débat national sur la transition énergétique, peu traité par le
journal, trouva soudain une vive expression, le 17 mai, sous la forme de
quatre pages axées sur « la compétitivité des entreprises » et
majoritairement rédigées par des journalistes économiques extérieurs à
la rédaction. On expliquait que l’enjeu essentiel d’une nouvelle
politique énergétique était la compétitivité des entreprises, que le gaz
de schiste réveillait l’industrie américaine, que la politique
énergétique allemande produisait maints effets pervers. Un colloque
organisé par l’Association française des entreprises privées (les cent
plus importantes) et le Cercle de l’Industrie (fondé naguère par
Dominique Strauss-Kahn) avec Le Monde accompagnait cet exercice
de communication, qui remerciait Alstom, Areva, GDF-Suez, Arkema,
Lafarge, etc. Ces partenaires avaient-ils apporté 35 000 euros au
journal pour prix de ces quatre pages, comme me l’indiqua un collègue
bien placé pour le savoir ?
Gertrude
Merci, j’aime ce genre d’articles avec sources et argumentation.
Maurice
En clair : vous ne devez faire QUE ce qui est autorisé !
Les mêmes vont nous donner des leçons de morales par la suite.
Ils ne sont pas beaux nos faux derches écolos de salon ?!
senex
Les journalistes de gauche(libération le monde et tutti…) sont payés par le “grand kapital” et en plus ils veulent la liberté d’expression…Cherchez l’erreur
Stephe
Que le Monde soit un journal de désinformation nul ne l’ignore, qu’un des journalistes commence à le dire haut et fort c’est un tournant! Qu’il rejoigne les veilleurs, son témoignage sera bien accueilli.
Yvon
“Au monde,il faut être engagé dans le bon sens” et donc ne pas être inverti ?
Estoc
Encore une preuve si besoin était que le “journal de référence” n’est qu’une feuille de chou propagandiste. Rappelons-nous le traitement du “débat” sur la loi Taubira par ce canard indigne.
PK
Soyons compatissant… c’est difficile de prendre une baffe dans la figure quand on a l’habitude d’en distribuer…
Mais la route est longue : il n’en est qu’au début. Souhaîtons-lui bonne chance pour la suite…
isabelle
Au risque de paraître cynique : quelques suicides au Monde et ses lecteurs finiront peut-être par ouvrir enfin les yeux.
Guy
Ce sont les articles de ce monsieur qui m’ont décidé à ne plus acheter ou lire ce journal il y a déjà bien longtemps.
olive
Tiens, enfin un qui vient de comprendre que Le Monde est immonde… Au fait, qui finance le dit journal ? De quel berger ses lecteurs se font-ils les indolents moutons ?
Manonsol
Monsanto peut donc nous empoisonner, tuer les abeilles pour accélère la dépendance aux OGM véritables agents destructeurs de la planète, les programmes de géo-ingénierie continueront à financer les avions émettant des chemtrails bourrés de produits toxiques. Apparemment les multinationales, goldman sachs ont privatisé le vivant, la terre leur appartient par brevets interposés. tout ceci est vérifiable et exact !