La situation au Monténégro se dégrade : après que le régime de Đukanović a imposé une loi visant à nationaliser l’Église orthodoxe et à entraver l’éducation religieuse, il intensifie désormais la répression contre ceux qui s’opposent à cette loi.
Jeudi soir, une marée humaine a défilé à Podgorica, en présence de l’épiscopat :
Le matin du 31 janvier 2020, la police du Monténégro a violemment arrêté la mère de Milan Knežević, ainsi qu’un autre membre de sa famille. M. Knežević est membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) et député de l’opposition au Parlement du Monténégro. Ces arrestations sont certainement des représailles gouvernementales, à la suite de la conférence organisée par le député Knežević et l’European Centre for Law and Justice (ECLJ) au Conseil de l’Europe (Strasbourg). Cette conférence avait pour objet la dénonciation de la loi contre l’Église orthodoxe adoptée au Monténégro le 27 décembre 2019.
Cette loi vise à affaiblir l’Église orthodoxe serbe (l’Église majoritaire locale), à la spolier de ses propriétés, à lutter contre la transmission de la foi et à promouvoir une fausse « Église nationale » en lieu et place de l’Église orthodoxe. La loi s’attaque également aux autres confessions religieuses. Par exemple, elle interdit les écoles élémentaires religieuses ainsi que l’éducation religieuse des enfants de plus de 11 ans sans leur consentement. Cette loi provoque des manifestations massives et la contestation de nombreux responsables d’Églises à travers l’Europe et le monde (Lire ici la présentation de la loi).
Les organisateurs de la conférence ont été soumis à des pressions visant à la faire annuler. M. Milan Knežević, bien qu’il soit membre de l’APCE, n’a pas été autorisé à se rendre à Strasbourg pour la conférence, car son passeport lui a été retiré par les autorités. Cependant, la conférence a eu lieu avec Slaven Radunović, député du Monténégro, Miroje Jovanović, avocat de M. Knežević, et Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ. Un grand nombre de membres de l’APCE et de diplomates étaient présents et ont été choqués par la situation. 30 membres de l’APCE ont exhorté les autorités et la Cour constitutionnelle du Monténégro à abroger la loi et à rétablir un dialogue pacifique avec les communautés religieuses.
Depuis l’adoption de la loi, des dizaines de milliers de personnes manifestent deux fois par semaine contre cette loi. Les dirigeants des principales Églises chrétiennes ont exprimé leur inquiétude et leur soutien à l’Église orthodoxe serbe.
Le Monténégro fait partie du Conseil de l’Europe et négocie son adhésion à l’Union européenne. Cette situation est inacceptable en Europe. Nous vous prions de soutenir comme nous les chrétiens orthodoxes en signant notre pétition. Cette pétition sera officiellement présentée au Parlement européen et au Conseil de l’Europe afin qu’ils se saisissent de la situation de toute urgence. L’Assemblée du Conseil de l’Europe aura l’obligation, conformément à son propre règlement, de se pronconcer. Une procédure similaire sera engagée au Parlement européen.
L’ECLJ agit en outre par toutes les voies possibles.