"Et nous voilà, à deux jours du scrutin, avec une avalanche de ralliements au profit du candidat de gauche. Dont le dernier, celui de François Bayrou, ne peut pas être écarté d’un revers de main comme voudrait nous le faire croire l’entourage du chef de l’Etat. Ce n’est ni sans importance ni le choix d’un homme seul. Mais, si j’entends l’appel aux « valeurs » du patron du Modem, je ne suis pas sûr de le comprendre à sa manière.
Comme lui, je suis attaché aux valeurs. Comme lui, je ne veux pas qu’on joue avec l’honnêteté, la probité, l’intégrité. Comme lui, je déteste les réflexes de clans, les petits arrangements entre amis, les accords sur un bout de table, les passe-droits. Et Dieu sait que, de tout cela, nous n’avons pas manqué au cours de ce quinquennat.
Comme lui, je ne crois pas à une croissance décrétée. Comme lui, je m’inquiète d’un laxisme budgétaire largement partagé par la droite et la gauche. Comme lui, je constate que de la dette on a peu parlé, trop peu parlé. Comme lui, je crains que nos marges de manœuvre soient étroites, surveillés que nous sommes par les marchés, et contraints par nos engagements internationaux et une concurrence féroce.
Mais, à la différence de François Bayrou, au nom de ces valeurs – et en premier lieu la défense de la famille – je ne me vois pas choisir le camp de celui qui nous promet le mariage homosexuel et la possibilité d’adoption par des couples homosexuels, le camp de celui qui autorisera le vote des étrangers non communautaires ou encore, l’euthanasie… Un camp qui croit qu’en supprimant le mot « race » on supprime le racisme, qui pourrait nous fournir des ministres dont certains vomissent le défilé militaire du 14 juillet quand d’autres trouvent des vertus à Fidel Castro. Un camp qui, persuadé d’incarner la justice et la vérité, sait faire preuve, alors qu’il n’est pas encore au pouvoir, d’une intolérance, d’un sectarisme qui m’effraient.
Alors, précisément au nom des valeurs dont se réclame François Bayrou, je ne ferai pas le même choix que lui."
Au nom des valeurs, Robert Ménard votera Sarkozy
5 commentaires
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Pierrot
M. Ménard, merci. Nous avons au moins un journaliste de droite.
Bernard Mitjavile
Libération, SOS racisme,le MRAP, Tarek Ramadan, la CGT, des lobbies homosexuels et maintenant François Bayrou appelant à voter contre Sarkozy, avec ces prises de positions cette élection devient vraiment intéressante.
Marie
C’est un plaisir que d’entendre Ménard chaque matin en partant au travail : enfin une intelligence ! Il y en a si peu dans le paysage médiatique.
Dilou
Merci Monsieur Ménard, que chacun prenne ses responsabilités avec intelligence et générosité. Que les catholiques réfléchissent et relèvent la tête, que veulent-ils pour la France et pour leurs enfants en votant blanc demain? que les valeurs auxqu’elles il tiennent soient bafouées? que leurs convictions ne soient plus ni entendues ni respectées ni même considérées? S’ils continuent à s’entêter, s’ils continuent à faire l’autruche ils ne pèseront plus du tout, ils seront menottés et la porte sera bien grande ouverte au laxisme et tout ce qui va avec!!! alors il y aura des larmes.Protégeons notre France fille aînée de l’Eglise au delà des rancoeures et des déceptions.
Maïe
“Ils fourniront la corde avec laquelle nous les pendrons”, c’est ça l’idée ?
Avant il se prenait pour Henri IV, ce Béarnais, maintenant il récite Lénine.
Dieu veuille que les Français comprennent.