Lors d'une visite en Pologne, le cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, a tenu une conférence à Torun, sur le thème L'Evangile du mariage et de la famille. Jeanne Smits en a traduit un extrait :
« L'herméneutique de la continuité et le développement présenté par le pape Benoît XVI comme un cadre pour le ministère des théologiens dans l'Église est toujours valide. Aucun d'entre nous a le droit de rompre avec l'enseignement constant de l'Église depuis le début, enseignement qui a été rappelé par le premier synode de l'histoire de la famille de l'Église en 1980, et présenté par saint Jean-Paul II, dans l'Exhortation post-synodale Familiaris consortio. »
Soulignant que l'on avait trop tendance à aborder la question du mariage et de la famille du seul point de vue du droit canonique, notamment en ce qui concerne l'accès à la communion, le cardinal Müller a demandé que l'on cesse de se focaliser sur les règles juridiques :
« Le droit canonique est important et nécessaire, mais on en reste à un pur formalisme, privé de profondeur, si l'on ne considère par le mariage à travers le prisme de la théologie spirituelle. »
L'Eglise est témoin de toute la vérité – même des vérités impopulaires. L'évangélisation exige de ne pas de brouiller la vérité révélée, pour trouver le “plus petit dénominateur commun”, acceptable par un monde sécularisé. Pour évangéliser, l'Évangile doit pénétrer tous les domaines de la vie personnelle, conjugale et familiale, sociale, culturelle, économique et politique ».
Le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi a rappelé que la velléité de « séparer la vie de la doctrine » est une « tentative indigne de manipulation intellectuelle de la théologie » :
« l'ethos du mariage découle de sa vérité ontologique. Cet ethos n'existe pas pour lui-même, dans un monde d'idées platonicien, mais s'applique dans la praxis. L'une des préoccupations pastorales les plus élémentaires de l'Eglise est et reste la préservation de l'unité vitale entre la doctrine et la vie de la foi. Preuve en est cette règle ancienne : Lex orandi, lex credendi. »