Auteur du livre 'Dieu des chrétiens, Dieu des musulmans' évoqué ici, le père François Jourdan vient d'accorder un long entretien au Figaro sur les impasses du dialogue interreligieux tel qu'il est pratiqué aujourd'hui. Extraits :
"Nous ne sommes pas prêts au vrai dialogue, ni l'islam très figé depuis de nombreux siècles et manquant fondamentalement de liberté, ni le christianisme dans son retard de compréhension doctrinale de l'islam par rapport au christianisme (…). L'ignorance mutuelle est grande, même si on croit savoir: tous les mots ont un autre sens dans leur cohérence religieuse spécifique. L'islamologie est en déclin dans l'Université et dans les Eglises chrétiennes. Le laïcisme français (excès de laïcité) est handicapé pour comprendre les religions. Alors on se contente d'expédients géopolitiques (histoire et sociologie de l'islam), et affectifs (empathie sympathique, diplomatie, langage politiquement correct) (…)
Les erreurs comme sur Abraham qui serait le premier monothéiste et donc le père d'un prétendu abrahamisme commun au judaïsme, au christianisme et à l'islam ; alors que, pour les musulmans, le premier monothéiste de l'histoire est Adam. Mais chut! Il ne faut pas le dire! Pourtant l'islam est foncièrement adamique, «la religion de toujours», et non pas abrahamique puisque l'islam ignore totalement l'Alliance biblique faite avec Abraham et qui est la trame de l'histoire du Salut pour les juifs et les chrétiens où Dieu est Sauveur. En islam Dieu n'est pas sauveur. L'islam n'est pas une religion biblique (…)
On fait accréditer que l'islam est ‘abrahamique', que ‘nous avons la même foi', que nous sommes les religions ‘du Livre', et que nous avons le ‘même' Dieu, que l'on peut prier avec les ‘mêmes' mots, que le chrétien lui aussi doit reconnaître que Muhammad est «prophète» et au sens fort ‘comme les prophètes bibliques' et que le Coran est ‘révélé' pour lui au sens fort «comme la Bible» alors qu'il fait pourtant tomber 4/5e de la doctrine chrétienne… Et nous nous découvrons, par ce forcing déshonnête, que «nous avons beaucoup de points communs»! C'est indéfendable (…)
Ces approximations sont des erreurs importantes. On entretient la confusion qui arrange tout le monde: les musulmans et les non-musulmans. C'est du pacifisme: on masque les réalités de nos différences qui sont bien plus conséquentes que ce qu'on n'ose en dire, et tout cela par peur de nos différences. On croit à bon compte que nous sommes proches et que donc on peut vivre en paix, alors qu'en fait on n'a pas besoin d'avoir des choses en commun pour être en dialogue. Ce forcing est l'expression inavouée d'une peur de l'inconnu de l'autre (et du retard inavoué de connaissance que nous avons de lui et de son chemin). Par exemple, la liberté religieuse, droit de l'homme fondamental, devra remettre en cause la charia (organisation islamique de la vie, notamment en société). Il va bien falloir en parler un jour entre nous. On en a peur: ce n'est pas «politiquement correct». Donc ça risque de se résoudre par le rapport de force démographique… et la violence future dans la société française (…)
L'islam est globalisant. Les musulmans de Chine ou du sud des Philippines veulent faire leur Etat islamique… Ce n'est pas une dérive, mais c'est la cohérence profonde du Coran. C'est incompatible avec la liberté religieuse réelle. On le voit bien avec les musulmans qui voudraient quitter l'islam pour une autre religion ou être sans religion: dans leur propre pays islamique, c'est redoutable. De même, trois versets du Coran (60,10; 2,221; 5,5) obligent l'homme non musulman à se convertir à l'islam pour épouser une femme musulmane, y compris en France, pour que ses enfants soient musulmans. Bien sûr tout le monde n'est pas forcément pratiquant, et donc c'est une question de négociation avec pressions, y compris en France où personne ne dit rien. On a peur (…)"
Michel de Notre-Dame
Merci. Beaucoup de cathos n’entendent pas l’appel de saint Jean-Paul II : « n’ayez pas peur ».
On ne peut redresser la situation catastrophique actuelle que en s’engageant publiquement, en confessant ses convictions, en assumant d’être qualifiés par des ignares obnubilés par l’idéologie de « rétrograde », « réactionnaire », voire « fasciste ».
La dictature du prolétariat, de l’intelligentsia de gauche, d’un scientisme positiviste étriqué ringard, d’un rationalisme sec, de l’internationalisme du profit, par leur position radicale dogmatique, ne sont ils pas bien plus dictatoriaux, attentatoire à la Liberté et à la Dignité de l’Homme ??
morin
N’est il pas curieux de ne jamais entendre un seul prêtre,un seul évêque,un seul cardinal,voire un seul pape,parler de CONVERSION des juifs ou des musulmans .
Ils parlent tous d’entente et de dialogue et de Dieu comme s’il était commun à toutes les religions.
Les musulmans parlent de Jésus comme d’un simple prophète et les juifs l’ont mis à mort refusant de le reconnaitre comme fils de Dieu ,le Messie qui leur était promis,qu’avons nous de commun avec avec ces deux religions ?
Exupéry
@ morin
Je comprends bien votre remarque. La cause en revient à certaines interprétations tendancieuses de Nostra aetate.
Les textes du Concile doivent être interprétés à la lumière de la tradition millénaire de l’Église ; malheureusement, de facto, c’est loin d’être toujours le cas…
Certaines formules complexes, voire floues ou même ambiguës, des textes conciliaires, deviennent pour beaucoup de théologiens des “test projectifs” où ils lisent ce qu’ils ont envie de lire, ce qui n’a alors, parfois, plus grand chose à voir avec l’enseignement pluriséculaire de l’Église…
citoyen français
Nous avons au moins une chose en commun: nous sommes”eux” et nous à l’image de Dieu.
Et la chrétienté, le fait de croire en Jésus mort sur la croix pour le pardon de nos péchés, nous oblige.
Prions pour la conversion de leurs âmes.
Et pour garder la nôtre en sainteté.
lève-toi
Nous n’avons rien en commun mais tout en opposition, l’islam est un piège judéo chrétien, Mahomet est une invention pratique ( nécessaire pour bluffer les gens).
Ils ne croient pas à la Sainte Trinité, Marie est soeur de Moïse et d’Aaron ( ils avaient une soeur de ce prénom mais 13 siècles avant la Venue de Notre-Dame).
Le Père Pagès a bien compris qu’il ne faut pas chercher directement à leur parler du Christianisme, mais de les interroger sur l’Islam avec des questions embarrassantes pour eux, d’où sont livre ” Interroger l’islam ”. (outil indispensable)
felipe
Prudence… Le Salon beige ne les a pas reproduites, mais les grosses sottises que profère (avec constance et opiniâtreté) le P. Jourdan à propos de la doctrine catholique de la “guerre juste” jettent beaucoup de discrédit sur ses méthodes de travail. Et de fait, une lecture un peu rigoureuse de cet entretien donné au Figaro invite à nuancer voire à contester bien des affirmations qui y sont tenues (par exemple celle selon laquelle “l’islamologie est en déclin dans l’Université et dans les Églises chrétiennes”).
mekontan
Exupéry
Vous avez raison.
Quand l’Eglise veut être claire, elle sait l’être.
Si ses textes sont ambigus, c’est que les fumées se sont infiltrées en elle, particulièrement lors de Vatican II.
On reconnait l’arbre à ses fruits, Vatican II n’en porte aucun.
pauzie
Bonjour,
Chrétien de naissance ,j’aie découvert l’islam en Afrique (Tchad notamment),je suis tombé de haut ,l’on vendait sur le marché les femmes les enfants.Pour moi l’islam a été créée pour assouvir la soif de pouvoir d’un illuminé Mahomet qui a notre époque serait interné comme fou dangereux!
Avec l’islam l’humanité fait un grand pas en arrière,nous passons du siècle des lumières a celui des ténèbres!Partout ou sévit cette religion ,les libertés disparaissent et règne la terreur(Charia)!! D’ailleurs l’islam est un permis de tuer avant tout!Le tué et le tueur vont tous les deux au paradis CQFD.