Sur son blog, l’abbé Bernard Pellabeuf rappelle l’importance, pour les prêtres, de célébrer la messe chaque jour :
Mes chers frères prêtres
Certains de nos confrères ne célèbrent pas la messe chaque jour.
Vous trouverez ici quelques arguments que j’aimerais leur donner.
Bien que longtemps l’Eglise n’ait pas parlé de la messe quotidienne, elle a cependant remarqué récemment que cet usage est excellent.
Il est difficile aujourd’hui aux mentalités occidentales de comprendre les symboles.
Mais les symboles sont très utiles pour comprendre les réalités spirituelles.
Je propose donc le symbole suivant.
Il s’agit de la sanctification du temps.
Dans l’histoire de notre monde, contenue entre l’Alpha et l’Oméga, il n’y a qu’une seule voie conduisant au monde de Dieu, et c’est le sacrifice du Seigneur.
Mais l’année est le symbole de l’histoire du monde : elle a un commencement et une fin, et en elle il n’y a qu’une célébration de la Pâque.
Le jour aussi, avec le lever et le coucher du soleil, est le symbole de l’année tout comme de l’histoire du monde : il faut donc que la célébration du sacrifice de la messe soit quitidienne.
Or il y a des grâces qui ne sont pas données parce qu’elles ne sont pas demandées : « Demandez et vous recevrez », dit le Seigneur.
La messe est célébrée « à la louange de gloire du Seigneur, pour notre bien et celui de toute sa sainte Eglise » : quel grand progrès y aurait-il, si tous les prêtres répartis sur la terre célébraient la messe quotidiennement, pour l’Eglise et l’évangélisation, pour la paix et la santé du monde !
Les prêtres ont un immense pouvoir en vue du bien : pourquoi ne pas l’employer ?
Mais certains diront : « Et si je suis seul ? »
En effet beaucoup pensent que la célébration eucharistique par un prêtre seul n’a pas de sens
C’est vrai que pendant longtemps l’Eglise ne voulait pas qu’un prêtre célèbre la messe seul, si personne d’autre que lui n’était présent. Mais aujourd’hui cette discipline n’est plus tenue.
D’abord la faculté de célébrer ainsi a été donnée personnellement, par exemple au Bienheureux Charles de Foucauld. Ensuite elle a été accordée à plusieurs à la fois, comme ce fut le cas pour les aumôniers militaires.
Aujourd’hui le code de droit canon, dans son édition récente, rappelle l’ancienne disposition (c. 906), mais ajoute qu’il est permis à tout prêtre de célébrer la messe seul, pour qu’il puisse la célébrer quotidiennement (C. 904).
Cette disposition de l’Eglise est confirmée cette année. En raison de l’épidémie, l’autorité romaine a décidé de permettre aux prêtres de célébrer la messe sans peuple le jeudi de la semaine sainte (décret du 25 mars) : on parle là d’exception, non parce que les autres jours ce ne serait pas permis, mais parce que ce jour-là de l’année ce n’est pas autorisé (cf. Missale Romanum MMII, p. 291 n° 1).
Donc que personne ne dise dénué de sens ce que l’Eglise permet ou même recommande !
Alors, mes frères prêtres, encourageons-nous les uns les autres à célébrer la messe chaque jour, même seuls, particulièrement en nos temps calamiteux !
Notes :
Canon 904 – Que les prêtres célèbrent fréquemment, ayant toujours présent à l’esprit le fait que l’oeuvre de la rédemption se réalise continuellement dans le mystère du Sacrifice eucharistique; bien plus, leur est vivement recommandée la célébration quotidienne qui est vraiment, même s’il ne peut y avoir la présence de fidèles, action du Christ et de l’Église, dans la réalisation de laquelle les prêtres accomplissent leur principale fonction.
Canon 906 – Le prêtre ne célébrera pas le Sacrifice eucharistique sans la participation d’un fidèle au moins, sauf pour une cause juste et raisonnable.
Commentaire de Angel Marzoa : Il est évident qu’il y a une cause juste et raisonnable dans le simple fait de suivre la vive recommandation du c. 904 de la célébration quotidienne, quand on aura fait tout son possible pour essayer d’obtenir l’assistance d’un fidèle et qu’on y sera malgré tout pas parvenu. (Commentaire préparé sous la responsabilité de l’Institut Martin de Azpilcueta, édition française de Wilson et Lafleur Itée, Montréal 1999.)
Pour continuer la réflexion, je vous propose :
FGJV2
Qu’enfin cesse ces idioties de concélébrations, qui sont autant d’Offrande du saint Sacrifice atrophiées.
Que le peu de prêtres restant retourne au sommet de la Vie de l’Église, leur véritable vocation qui est avant l’Offrande du Saint Sacrifice Eucharistique, avant de se fourvoyer dans telle ou telle commission.