Comme le souligne Jean-Marie Le Pen, "le projet de budget 2006 n’ouvre aucune perspective et ne définit aucun cap", le gouvernement "n’a d’autre politique que celle du chien crevé au fil de l’eau". Présenté comme rigoureux et sérieux, ce projet de budget n’est ni l’un ni l’autre. Les prélèvements obligatoires continuent de monter (44 % du PIB) et la dette publique aussi (à 66 %). Le déficit public est limité à 2,9 %, pour faire croire qu’on répond aux critères de Maastricht (3 %). Mais cette prévision repose sur une hypothèse de croissance de 2 à 2,5 %, qui est pour le moins surréaliste. Et selon la plupart des économistes, même si par miracle la croissance dépassait les 2 %, il serait impossible de contenir le déficit public au-dessous de 3 %, parce que les recettes de 2006 sont conditionnées par la croissance quasi nulle de 2005, que les dépenses publiques restent toujours aussi fortes et que le déficit de la Sécurité sociale est toujours à son plus haut niveau historique.
Le budget 2006 reste dans la continuité des erreurs passées :
– 59 Md€ pour l’enseignement (the winner), qui ne fait pas partie des missions souveraines de l’Etat, contrairement à la Défense (36Md€) ;
– 12 Md€ pour l’intégration : avec le succès que l’on connaît, on appelle cela du gâchis (quand on sait par exemple que les policiers de Seine-Saint-Denis vont distribuer aux ‘jeunes banlieusards’ 19000 playmobils en uniforme de flic, dans une opération ‘séduction-intégration’ plus que douteuse…) ;
– Aucun véritable budget consacré à la famille, si ce n’est quelques allocations dérisoires.