Une récente étude a dressé la cartographie de la dépression en France, en se basant sur la consommation d’antidépresseurs dans la population. En première position du palmarès des régions qui consomment le plus d’antidépresseurs, on retrouve le Limousin, « la région la plus vieille de France, en tête des régions pour le célibat, le handicap et le pourcentage de couples sans enfants » précise Dominique Perrot, directeur du développement des nouvelles activités chez IMS Health. Autant de facteurs qui sont fortement corrélés à la dépression. Viennent ensuite l’Auvergne, le Poitou-Charentes, la Bourgogne et la région PACA, où les plus de 65 ans représentent pas moins de 20% de la population.
La vieillesse, le célibat et le handicap apparaissent comme des facteurs entraînant une plus forte consommation d’antidépresseurs.
L’un des facteurs qui protégeraient contre la dépression serait le fait d’avoir des enfants. Plus le pourcentage des couples avec enfants est élevé dans une région, moins les habitants consomment d’antidépresseurs. « Les enfants sont d’excellents antidépresseurs, quel que soit le niveau économique et la structure de la famille » précisent les auteurs de l’étude.
La famille ? Une valeur sûre.
nemo
La dépression est bien souvent un repli sur soi même ; il est donc évident que des enfants qui vous obligent à donner et à sortir de votre “ego” ont un coté “médicament” …
Christian
Le lien ne fonctionne pas, pouvez-vous vérifier?
[Merci c’est corrigé. MJ]
CVV
C’est comme si on disait 100 % des gens qui vont à la messe sont heureux…
Le célibat est préférable, dixit le Nouveau Testament, surtout de nos jours de traque implicite des catholiques: sur tous les plans surtout financier dans les études, les déroulements de carrière, via la maçonnerie “diffuse” surtout celle dite de droite… (sic)
DUPORT
Avec une famille nombreuse il est difficile de se payer le luxe d’une dépression il y a trop à faire.
Michèle
Les enfants ne sont pas un médicament tout de même!
Il serait plus judicieux, et plus juste aussi, de dire que l’altruisme en général, la charité, la générosité, ne laissent pas place à la dépression, en amenant à sortir de soi pour s’intéresser au sort de ceux qui ont besoin d’un coup de pouce.
A mon sens une certaine forme d’éloge de la famille est assez malvenue. Hors de la famille point de salut? C’est avec ce genre de slogan qu’on va convaincre tous ceux qui n’ont pas la chance(?) d’appartenir à une famille? Quid de Mère Teresa, au fait? Quid des célibataires, abandonnés,solitaires? Ils n’ont plus qu’à consommer des anti-dépresseurs?
En y réfléchissant, et en scrutant l’Evangile, on voit que Jésus a été essentiellement lié avec des personnes, ou avec une famille passablement atypique : Lazare, Marthe et Marie.
Ne serait-il pas souhaitable de défendre la famille en tant que milieu le plus favorable à l’épanouissement de la personne, et non en tant qu’institution, cellule (le beau mot!) de base de la société? Les esseulés et les marginaux de tous poils ne seraient-ils moins rebutés par ce discours?
Après tout il y a beaucoup à dire ( et beaucoup ne s’en privent pas!) sur cette forme caricaturale de la famille qu’est le clan, lieu d’étouffement de la personne quand elle n’est pas sacrifiée à des considérations tribales.
Ne faut-il pas y réfléchir, pour défendre efficacement la famille sans que les “sans famille” se sentent des “pas grand chose”?
nemo
à Michèle :
à propos de la famille à écouter : c’est lumineux, réaliste, drôle et profond .
https://www.youtube.com/watch?v=nlHdz55aGqU
Resurection
Faire l’éloge de la famille est tellement rare que l’on ne va quand même pas se flageller encore une fois en gémissant sur le fait que certains n’ont pas de familles. ou que les familles ne sont pas toutes idéales. On le sait tous.
C’est une forme de défense de la famille que de dire simplement les points positifs de cette dernière. Hé bien, oui,c’est évident que l’on n’a pas le temps d’avoir de dépression quand on est parents et que l’on a autre chose à faire que se regarder le nombril… Ce n’est pas faire offense aux dépressifs que de dire ça…c’est la simple réalité. Le pb c’est que l’on est à une époque où dire les choses en vérité , même quand c’est évident, devient tout de suite un souci dès lors qu’on enrobe pas tout ça dans du papier de soie.
ça se saurait si les français considéraient les enfants comme des médicaments,chère Michèle..Ils en auraient plus..car vous le savez comme moi, les Français sont les plus gros consommateurs de médicaments en Europe. On en est loin…
AL
Franchement, quelle surprise…
D’une part le poids de la solitude, qui contrairement à ce que vous semblez sous-entendre est souvent subie plus que choisie, peut être bien lourd.
D’autre part il est évident que l’altruisme en décentrant le regard de son petit nombril permet de diminuer souvent les risques de tomber en déprime ou dépression.
Bref je fais mienne cette partie du commentaire de Michèle, plus haut : “Il serait plus judicieux, et plus juste aussi, de dire que l’altruisme en général, la charité, la générosité, ne laissent pas place à la dépression, en amenant à sortir de soi pour s’intéresser au sort de ceux qui ont besoin d’un coup de pouce.
A mon sens une certaine forme d’éloge de la famille est assez malvenue. Hors de la famille point de salut? C’est avec ce genre de slogan qu’on va convaincre tous ceux qui n’ont pas la chance(?) d’appartenir à une famille? Quid de Mère Teresa, au fait? Quid des célibataires, abandonnés,solitaires? Ils n’ont plus qu’à consommer des anti-dépresseurs? ”
laure
Dans quel monde vivez-vous ? chez les bisounours ?
“l’altruisme, la charité, la générosité, ne laissent pas place à la dépression…Avec une famille nombreuse il est difficile de se payer le luxe d’une dépression il y a trop à faire…”
Ah bon ? non seulement c’est faux, mais ils y mènent tout droit dans certains cas (ex sentiments non réciproques, trahison).
La dépression n’est pas un luxe, effectivement, c’est un effondrement, un épuisement total, physique et psychique, dû à des coups durs répétés de la vie (figurez-vous que cela arrive), des deuils, un harcèlement, une maladie/un traitement lourd, le mépris des autres (suivez mon regard), une faiblesse physique etc. La solitude n’arrange rien, donc effectivement des parents heureux sans problème majeur la connaissent moins parce qu’ils sont deux à encaisser les coups durs, cela aide !! Cela n’a rien à voir avec l’égoisme. La dépression est une forme de désespoir. Il est aussi inutile de secouer un déprimé qu’un comateux.
D’autre part, les célibataires si décriés sont bien utiles aux familles, eux qu’on appelle si facilement en cas de besoin et qu’on oublie ensuite…
et que dire de ceux qui soutiennent/soignent un malade /handicapé/parent âgé, jusqu’à épuisement, sans soutien, pendant que les familles avec enfants, sont trop affairées avec leurs petits bonheurs et soucis quotidiens ? C’est dur d’élever des enfants dans notre monde de fous et votre temps passe très vite. Celui des malades et aidants passe lentement, toutes les années se ressemblent. On donne, on donne, on en prend plein la figure sans arrêt (ce n’est pas une critique envers les malades)et c’est encore plus difficile d’aider un ascendant qu’un conjoint car les rôles sont quasi inversés.Et dans les paroisses, on est transparent. Les familles se retrouvent entre elles, les autres n’existent pas.
Et quand vient le deuil, ces mêmes bien -pensants à familles viennent dire “allez ! la vie continue ! il faut aller de l’avant !” La vie continue pour qui ? pour vous qui avez eu la possibilité de fonder une famille. Aller de l’avant vers où quand son horizon a toujours été précisément les souffrants, ceux qui sont partis ?
Dieu vous a donné une belle vie ? profitez-en bien, et abstenez -vous de juger ceux qui s’effondrent. La dépression n’est pas un luxe, mais fonder une famille, si.
Quelle dureté vous avez !!quelle suffisance face à ceux qui n’ont pas votre chance ! traiter un dépressif d’égocentrique est tout simplement odieux.
professeur Tournesol
Certaines personnes, notamment des femmes, qui ne peuvent pas avoir d enfants, depriment pour cette raison. Plus generalement la solitude est il est vrai un terreau favorable à la depression, surtout la solitude soudaine suite à un décès ou un divorce pour le conjoint qui subit ce divorce.
À l inverse, la depression est elle forte chez les prêtres et laïcs consacrés ? Ces derniers vivant en communauté ne souffrent pas de solitude. Les prêtres diocesains vivent souvent seuls dans leur grand presbytère, il y a quelques depressifs certes mais je n ai pas l impression qu il y en ait plus que ça.
Quant au “luxe” de la dépression, quel manque de charité. Pourquoi pas le luxe du cancer ??? Beaucoup de luxueux depressifs tentent de se suicider et parfois succombent. Il ne faut pas confondre depression et vague spleen.
Des mères de famille sont parfois depressives, la semaine dernière Arte ou F5 proposait un doc. sur les maniaco depressifs; une mère disait que durant ses phases de depression elle ne pouvait pas faire grand chose et les enfants d une dizaine d année se debrouillaient tout seul.
Je pense que les personnes qui n ont pas subit et souffert de la depression peuvent difficilement se rendre compte de ce que c est, et c est encore plus dur pour eux d être considérés comme des malades imaginaires et des fainéants, et que d aucuns considèrent que c est un luxe.
Prions pour ces personnes, et que chacun s occupe un peu de son viel oncle celibataire, de sa voisine veuve et autres personnes plus fragiles.
Michèle
Bien sûr la dépression n’est pas un luxe, Laure, et avoir une famille est, sinon un luxe, au moins un privilège. C’est pourquoi, même s’il est nécessaire de défendre la famille, il n’est pas bon à mon sens de mettre à ce point les projecteurs sur elle comme si c’était la seule valeur.
Ce que l’Evangile nous enseigne, ou je n’ai rien compris, c’est la personne comme “valeur” sans prix aux yeux de Dieu, avec ou sans famille terrestre.
Quant à l’équation dépressif = égocentrique, je crois qu’elle ne vient à l’esprit de personne. D’une part il faudrait savoir de quoi on parle : de déprime, ou de dépression, maladie qui peut être mortelle, comme chacun ne sait que trop. Un dépressif, ou déprimé, est momentanément au moins égocentré en raison de sa souffrance, du malheur, de circonstances parfois terribles, parfois aussi par disposition naturelle ( caractère, système endocrinien…) qui font qu’aucune énergie n’est disponible à la périphérie
Mais c’est un autre débat.
Le constat que l’on a pu faire, à l’occasion des guerres, des grandes catastrophes, ou des épreuves de la vie, c’est qu’elles “sauvent” bien souvent ( mais pas toujours ) de la déprime parce qu’elles entrainent une mobilisation de toutes les ressources, et un oubli de soi, (pas toujours salutaire quand il est excessif !)
Avec des enfants, c’est plus ou moins la “mobilisation générale” chaque jour, certes, mais on ne peut pas en tirer gloire, ni faire de cela un système thérapeutique, qui a d’ailleurs ses limites, témoin la tragique histoire de ce malheureux effondré après avoir tué sa fillette handicapée…après des années passées à soigner un père infirme et les années suivantes aux côtés de la mère de la fillette, elle-même maniaco -dépressive.
Et puis combien de familles correspondent au tableau idyllique qu’on veut nous en faire?! Mieux vaudrait être un peu modeste pour rester crédible quand on veut défendre quelque chose.
En parlant de la charité, du souci des autres, qui peuvent être par surcroit une sorte d’antidote à la dépression, et il vaudrait mieux dire la déprime, je crois, je veux souligner le fait que ce souci des autres, et son” bénéfice secondaire”, ne sont pas le monopole des familles, justement.
Vous le soulignez vous-même en mentionnant les célibataires qui prennent soin d’un proche malade ou handicapé, peut-être en savez-vous quelque chose, et c’est vrai qu’on ne braque pas les phares sur ces obscurs, même dans les paroisses, que les familles sont portées au pinacle, et “se retrouvent entre elles, les autres n’existant pas”, je suis d’accord avec vous et cela me choque profondément.
Reste que la famille est gravement menacée…raison de plus pour revoir tout cela avec un éclairage vraiment évangélique
professeur Tournesol
On peut defendre la conception chretienne de la famille sans faire pour autant du couple et de la procreation un ideal. Sinon il faudra remettre en cause le celibat sacerdotal ou consacré. Soyons cohérent. Contairement au judaïsme et à l islam, le christianisme, surtout catholique, met en valeur le célibat. Si on regarde le martyrologe, il y a une forte proportion de celibataires.
On pourrait aussi faire des statistiques sur l esperance de vie des prêtres et des religieuses pour montrer les bienfaits du celibat.