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Culture de mort : Avortement

Avortement : c’est un combat gigantesque que nous devons livrer tel David contre Goliath

Voici l'homélie prononcée par le chanoine Trauchessec lors de la messe des Saints Innocents, le 28 décembre, à Chantemerle-les-Blés :

"Cette année le 28 décembre est un dimanche, c’est donc la messe du dimanche dans l’octave de la Nativité qui est célébrée avec les ornements blancs, symboles de l’innocence, et non celle des Saints Innocents avec les ornements rouges, symboles du sang versé. Toutefois les deuxièmes oraison, secrète et postcommunion font mémoire de la messe des Saints Innocents.

Si nous sommes rassemblés autour de cet autel c’est pour offrir le Saint Sacrifice de la messe en réparation du «  crime abominable », selon les propres termes du concile Vatican II, le plus souvent qualifié d’IVG pour en atténuer l’horreur, soit Interruption Volontaire de Grossesse. Toutefois ne nous laissons pas abuser par ces termes impropres pour qualifier le meurtre des innocents contemporains. En effet le mot interruption laisse sous -entendre qu’il y aura une reprise. Or il n’y aura pas de reprise pour tous ceux qui auront été victimes de l’avortement. Sachons démasquer et dénoncer l’ambiguïté des termes, la subversion du langage et raison garder.

Sans doute les fidèles ici présents se tiennent-ils au courant de la gravité de la situation et savent-ils qu’en France, où l’avortement a été légalisé il y a 40 ans on dénombre, selon les chiffres officiels, près de 225.000 avortements pour l’année 2014, soit 600 avortements par jour remboursés à 100°/° aux frais des contribuables et cela dans une indifférence quasi généralisée.

Depuis la loi Veil du 17 janvier 1975, 104eme anniversaire de l’apparition de Notre-Dame de Pontmain, ce sont 8 millions d’enfants morts en France dans le sein maternel ! Plusieurs évolutions sont intervenues ensuite et toujours dans le même sens, celui de la banalisation : la loi de 1982 a introduit le remboursement, celle de 1993 a crée un délit d’entrave à l’IVG dont les sauveteurs, au nombre desquels je me range, ont fait les frais à l’issue du procès qui leur a été intenté en 1996 : 10.000 francs d’amende et 6 mois de prison avec sursis. La loi de 2001 a porté le délai légal de 10 à 12 semaines de grossesse, autorisé les médecins libéraux à réaliser des IVG médicamenteuses et la loi égalité hommes-femmes de 2014 a supprimé la notion de « situation de détresse » pour justifier d’une demande d’avortement. (Cf Présent 27 novembre 2014) Où s’arrêtera-t-on dans cette descente aux enfers ? Le 26 novembre on a célébré le quarantième anniversaire de la funeste loi Veil en faisant voter une loi qui fait de l’avortement «  un droit fondamental ». Le 27 novembre, 184eme anniversaire de l’apparition de Notre-Dame dans la chapelle du 140 rue du Bac à Paris. Satan s’est particulièrement montré à l’œuvre lors des anniversaires de deux apparitions mariales de Pontmain et de Paris. «  La force des méchants vient de la faiblesse des bons » disait Saint Pie X au début du XXeme siècle ?

Dans un communiqué diffusé le 5 décembre, Mgr Dominique Lebrun, évêque de Saint Etienne, fidèle depuis plusieurs années à la Marche pour la vie condamne la résolution votée à l’Assemblée nationale en ces termes : «  Je ne saurai jamais ce que vivent des femmes en grande difficulté ; pourtant je veux affirmer que le droit à l’avortement est un leurre. » A la suite d’un ancien archevêque de Paris ne craignons pas de rappeler que ce qui est légal n’est pas nécessairement moral telle la loi autorisant le  « crime abominable ».

Si le feu du Ciel nous a été jusqu’alors épargné ne le devons-nous pas d’une part à la miséricorde divine, qui ne veut pas la mort du pécheur mais sa conversion, et d’autre part aux âmes généreuses qui prient et se sacrifient le plus souvent  discrètement et efficacement ?

Le commandement de Dieu «  Tu ne tueras pas » doit être respecté du premier instant de la conception à la mort naturelle comme les derniers papes n’ont cessé de nous le rappeler. Nous devons mettre tout en œuvre pour qu’il en soit ainsi ! C’est un combat gigantesque que nous devons livrer tel David contre Goliath mais en gardant l’espérance qu’un jour nous remporterons la victoire de la vie sur la mort.

Les armes dont nous devons user sont d’abord les moyens surnaturels et ensuite les moyens naturels. « Qui veut la fin prend les moyens » dit-on.

Parmi les premiers recourons inlassablement à la prière.   « Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira. » Des demandes conformes à la volonté du Seigneur ne peuvent qu’être exaucées un jour. Cependant il nous faut prier avec foi et avec persévérance.

Prière personnelle certes comme l’adoption spirituelle d’un enfant en gestation. Plusieurs parmi nous ont déjà pris cet engagement et le renouvelleront à l’issue de cette messe, d’autres le prendront aujourd’hui.

Depuis 20 ans, il y a, en Pologne, un Mouvement pour la Propagation Spirituelle, dont le siège est sur la «  Montagne lumineuse » ( Jasna Gora) de Czestochowa,et qui a une visée éducative relayée par le clergé paroissial. Au regretté Docteur Christian Doublier – Villette, rappelé à Dieu en 2012, et aux Croisés du Sacré-Cœur nous devons de connaître cette initiative à propager pour sauver le plus possible d’enfants menacés de mort dans le sein maternel. Qui se refuserait parmi nous de dire chaque jour une courte prière et une dizaine de chapelet en vue de sauver un enfant à naître ?

En Pologne, le bienheureux Jerzy Popieluszko sauvagement martyrisé en 1984 , à 37 ans, a été un admirable défenseur de la vie. « Le principal de son travail pastoral parmi les communautés médicales fut de leur inspirer son propre amour de la vie. Le père Popieluszko était toujours au premier rang pour la défense des droits de la vie. Cela comprenait le refus de l’avortement. Il commença à réaliser dans le milieu médical de Varsovie un mouvement national contre l’avortement. Il rappelait souvent les promesses faites par toute la nation en 1982 à Jasna Gora, dans la capitale spirituelle de la Pologne, Czestochowa. Toute la population catholique avait alors prêté le serment de défendre chaque vie, de refuser tout avortement, et de mourir plutôt que de blesser un être humain sans défense ; on avait juré de considérer la vie comme un des plus grands trésors donné par Dieu à l’homme et comme le plus grand bien de la nation. Jerzy rappelait constamment aux médecins leur serment d’Hippocrate : sauver et non tuer. Il voyait l’avortement comme une violation des lois naturelles et universelles de la vie, et comme une atteinte au cinquième commandement de Dieu « Tu ne tueras point ». Il les persuadait que toute loi humaine qui viole les lois de Dieu est illégale ; on ne doit pas obéir à de telles lois. » écrit l’une de ses biographes Grazyna Sikorska.

Les saints sont nos exemples et nos protecteurs. Invoquons le Bienheureux Jerzy Popieluszko pour qu’il nous aide à défendre la vie auprès de ceux qui la combattent. Ecoutons la Bienheureuse Mère Teresa de Calcutta dire : «  Un peuple qui tue ses enfants n’a pas d’avenir. » Méditons cet appel de Saint Jean-Paul II, extraites de Dives in Misericordia n° 7 et C.E.C. 2270, «  Une grande prière pour la vie est une urgence. Que par des initiatives extraordinaires et dans la prière habituelle, du cœur de tous les croyants une supplication ardente s’élève vers Dieu, Créateur qui aime la vie…pour que la force du Très Haut fasse tomber les murs de la tromperie et mensonges et changer les coeurs et réparer pour ce sang innocent ». Relisons aussi fréquemment l’encyclique « Evangelium vitae » dont il est l’auteur.

Avant de donner à la Ville et au monde la bénédiction Urbi et Orbi, le jour de Noël, le Pape François a déclaré avec gravité dans son Message délivré depuis la loggia de la basilique Saint Pierre :

«  Je pense à tous ces enfants aujourd’hui tués ou maltraités, soit avant d’avoir vu le jour, privés de l’amour généreux de leurs parents et enterrés dans l’égoïsme d’une culture qui n’aime pas la vie…Encore aujourd’hui leur silence impuissant crie sous l’épée de tant d’Hérodes. Sur leur sang trône aujourd’hui l’ombre des Hérodes de notre temps. »

En plus de la prière personnelle rejoignons les groupes de prière pour la vie tels les Rosaires pour la vie, le premier samedi du mois, en principe à 17 h, dans la plupart des cathédrales de France, tels les Rosaires publics, à proximité des lieux où se pratiquent les avortements et plus récemment les Veillées pour la vie. Veilleespourlavie.com «  Là où 2 ou 3 sont réunis en mon nom Je suis au milieu d’eux » nous dit Notre Seigneur Jésus-Christ.

Fortifiés par la contemplation, le recours aux sacrements, à la pénitence nous pourrons alors mettre en œuvre les moyens naturels.

Intervenons auprès des élus ou auprès de ceux qui sollicitent nos suffrages pour leur dire que notre attachement au respect de la vie, du premier instant de la conception à la mort naturelle, conditionne l’obtention de notre voix car, en conscience, nous ne pouvons être complices des partisans de la culture de mort.

Sans doute faudrait-il aussi commencer par assainir les médias : presse, radio, cinéma, télévision, internet qui propagent des images, des commentaires incitant à la licence des moeurs, à la débauche, en faisant respecter la loi qui interdit de diffuser de telles choses. Les péchés de luxure sont ceux qui conduisent le plus d’âmes en enfer déclarait Notre-Dame du Très Saint Rosaire de Fatima, le 13 juillet 1917. Avec raison nous luttons contre la pollution de l’air, soyons encore plus vigilants pour lutter contre la pollution des âmes ! Eduquons les enfants et les jeunes à la pureté, à la maîtrise de soi, au respect de l’autre et apprenons-leur que nos corps sont le temple du Saint Esprit.

Soutenons les œuvres admirables qui viennent en aide aux femmes en difficulté et faisons-les connaître à celles qui pourront trouver auprès d’elles le soutien dont elles sont besoin. Que d’enfants leur doivent d’avoir vu le jour ! Que de femmes sont heureuses d’avoir gardé leur enfant ! Là encore il ne faut pas que les «  fils de lumière soient moins habiles que les enfants des ténèbres ».

Apportons notre contribution aux mouvements Pro Vie.

Non seulement participons aux Marches pour la vie pour montrer notre détermination envers ce sujet non négociable mais faisons-les connaître en diffusant affiches et tracts pour pallier au silence de la plupart des grands moyens de communication sociale. Ainsi prouverons-nous que nous ne lâchons rien ! La 10eme Marche pour la vie aura lieu à Paris le dimanche 25 janvier. Puissions-nous nous y retrouver nombreux et entraîner le plus possible de personnes de bonne volonté ! Pourquoi chacun d’entre nous ne prendrait-il pas l’initiative de mettre en service un autocar spécial pour faciliter le déplacement ? « La foi sans les oeuvres est une foi morte » !

L’heure n’est pas au découragement mais à l’espérance ! Les petites croix que nous avons apportées vont s’ajouter à la centaine de croix blanches qui entourent la chapelle depuis 17 ans ; chacune d’elles représentaient déjà, en 1997, dix millions d’enfants avortés, soit un milliard comme le rappelle l’inscription sous la grande croix auprès de laquelle nous nous rendrons en procession à l’issue de la messe.

A la suite du pèlerinage organisé par « La Route de l’Europe chrétienne » à la colline des Croix, près du sanctuaire marial de Siluva, en Lituanie, son Président a demandé à Madame Doublier-Villette, si l’on ne pourrait faire de même ici pour la France. Aussitôt l’accord reçu l’annonce en a été faites avec celle de cette messe annuelle. Cette initiative intervient au moment de la neuvaine pour la France du 15 novembre 2014 au 15 août 2015.

La croix nous rappelle la victoire du Christ sur le monde, la victoire de l’Auteur de la vie sur la mort. «  Par ce signe tu vaincras » a dit le Seigneur à l’empereur Constantin. Au pied de la croix se trouve la Très Sainte Vierge Marie, la «  Virgo fidelis » à laquelle nous adressons, comme à Rome, le 24 octobre, au cours du pèlerinage international Populus Summorum Pontificum,  cette prière

« Notre-Dame de l’Enfantement, donnez à l’Eglise votre sagesse et votre attention maternelle afin que la divine institution de la famille puisse toujours, en ces temps de confusion où elle est très souvent rejetée et tournée en dérision, trouver en Elle son inflexible défenseur et avocat. »

                                                  Ainsi soit-il

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