Un papier prometteur d'Elie Collin, fils de Thibaud Collin, sur l'avortement, dont voici le début :
"Il était une fois un pays lointain, porte-étendard d'une grande et vieille civilisation qui rayonnait depuis des siècles sur le monde aussi bien d'un point de vue culturel qu'économique. La base de sa puissance était son exceptionnelle démographie.
Ce pays était puissant jusqu'au jour où il se mit en tête qu'il serait plus fort en éliminant ses éléments les plus faibles. Il camoufla cette volonté de faire émerger un homme nouveau en soufflant habilement qu'il était normal que les femmes aient le droit de disposer librement de leur corps. Sans demander leur avis aux femmes du pays mais poussé par une minorité d'activistes, une loi fut votée afin de rendre légal l'assassinat des éléments les plus fragiles de la société. Cette loi devint bientôt le symbole du combat pour l'égalité et pour l'émancipation de la femme. Pourtant, on ne se préoccupait guère des milliers de femmes qui gardaient encore les séquelles du meurtre qu'elles avaient commis.Bientôt, il devint impossible de contester la loi en question et tout mouvement de protestation fut répréhensible par la justice. Curieuse mesure pour un pays qui se réclame de la liberté d'expression, de pensée et d'opinion. Les quelques résistants furent malmenés par la presse et exorcisés. Celle-ci ne les laissait plus s'exprimer, méprisant les libertés individuelles les plus basiques. Par la suite, les avancées technologiques permirent de dépister plus tôt dans le ventre des mères les éléments défaillants. Au mépris de ses règles historiques, la médecine se mit au service de la mort légale. L'eugénisme devint la nouvelle idéologie dominante. Les chercheurs découvraient des moyens de transformer l'homme, de le bonifier, de le rendre plus fort, plus rapide, plus intelligent, en un mot "transhumain".Les éléments faibles de la société devinrent encore plus indésirables et leurs assassinats s'accélérèrent. Leur nombre passa bientôt à 220 000 par an. L'écrasante majorité de la population, qui croyait dur comme fer, que l'assassinat des éléments les plus faibles était un droit, que leur laisser la vie était un cadeau empoisonné et qu'il fallait donc les tuer "par humanisme".Ce pays, c'est la France. C'est le pays des droits de l'homme. Des libertés individuelles. De la justice.Règne du mensonge, hypocrisie, lois iniques, restriction des libertés individuelles et surtout, volonté farouche de créer un homme nouveau – fort, sans défaut, sur mesure, sur-humain, transhumain sont devenus la norme en France.Selon les différentes études, 8 millions de fœtus ont été assassinés dans le ventre de leur mère depuis 1975. Cela fait 8 millions de Français en moins, 8 millions d'amis, 8 millions de compatriotes, 8 millions d'êtres humains comme vous et moi. Nous en venons presque à être soulagé d'être en vie aujourd'hui.Pourquoi personne ou presque ne s'insurge de ces pratiques totalitaires ? Pourquoi l'avortement est-il considéré comme un droit ? Tuer un être humain est-il devenu légal ? Depuis quand la loi est-elle injuste ?Commençons par relever un paradoxe très instructif. Notre pays a supprimé la peine de mort, l'un des arguments étant que seul Dieu dispose d'un droit de vie ou de mort sur nous. Pourtant il autorise l'avortement, il le soutient même. En somme, la France refuse de condamner à mort des assassins, des pédophiles, des violeurs, mais promeut l'assassinat de fœtus, sûrement l'être le plus innocent et pur du monde! N'est-ce pas quelque peu problématique ? Avons-nous désormais le permis de tuer ? […]
Cela ressemble fort à la mort de la fonction historique et fondatrice de l'Etat : la sécurité. Rappelons que les théoriciens de l'Etat, parmi lesquels Hobbes, ont expliqué que la naissance de l'Etat était la conséquence du besoin naturel de sécurité des êtes humains. Aujourd'hui, tuer autrui est, au pire, sanctionné de quelques années de prison, au mieux, n'est pas sanctionné. La loi qui autorise – et désormais promeut – l’avortement n’est pas juste. Ne perdons pas de vue la phrase de Saint Augustin : “Oserons-nous dire que ces lois sont injustes, ou plutôt qu’elles ne sont pas des lois ? Car à mon avis, une loi injuste n’est pas une loi.”
En fait, cette loi remet en cause la paix, pourtant promue par tous, car comme le disait Mère Térésa : “Je sens que le plus grand destructeur de la paix dans le monde aujourd’hui, c’est l’avortement, car c’est une guerre déclarée contre l’enfant, un meurtre pur et simple de l’enfant innocent, un assassinat de l’enfant par sa mère elle-même. Si nous acceptons que la mère ait le droit de tuer même son propre enfant, comment pourrons-nous dire aux autres de ne pas se tuer les uns les autres ?” L’avortement rétablit le droit du plus fort, il menace la paix et la justice, fondements de notre existence.
Les défenseurs de l'assassinat des fœtus arguent souvent à ce moment du débat que le fœtus n'est pas un être humain. À cette question, je souhaite répondre que le fœtus est un être humain dès sa conception. Il parait ridicule qu'il soit considéré comme humain à partie de 12 semaines – date à partir de laquelle l’IVG ne peut plus être pratiquée. Comme si le passage à la vie pouvait se déterminer comme on détermine le jour de notre prochain rendez-vous de dentiste. La seule option qu'il nous reste est logiquement de considérer le fœtus humain dès le commencement. Certes il n'est pas encore doué de raison, mais, 3 mois après sa naissance, sa raison demeure encore extrêmement limitée. Pourtant chacun considère comme inhumain et atroce de tuer un bébé de 3 mois. Alors pourquoi tuer un fœtus serait-il autorisé ?
Les pro-avortements donnent ensuite l'exemple de la femme violée, qui n'a jamais voulu ce bébé et risque de conserver les séquelles de son viol toute sa vie si elle conserve le bébé. Cet argument parait déjà plus solide que le précédent. Pour commencer il ne faut pas perdre de vue que l’enfant n’appartient pas à la mère – malgré ce que proclamaient les slogans féministes – et qu’il en est seulement l’hôte. Il est indéniable que les grossesses issues d'un viol sont une tragédie. Pourtant, est-il pour autant nécessaire d'assassiner l'enfant à naître ? Il existe depuis le Moyen-Âge des orphelinats où sont placé les enfants dont les parents ne veulent plus. Peut-être Oliver Twist a-t-il profondément marqué les mentalités, il n'en demeure que l'orphelinat est loin d'être la prison maintes fois décrite par la littérature et le cinéma. Les demandes d'adoptions étant bien supérieures au nombre d'orphelins disponibles, l'enfant né d'une femme violée trouvera sans problème une famille qui l'a désiré et l'aimera comme il le mérite. Finalement cet argument est hypocrite et injuste puisqu'au nom de la défense de la femme, on lui inflige une double peine. Le viol l'a déjà profondément blessé, mais on y ajoute consciemment une souffrance supplémentaire : celle de voir la vie qu'elle porte s'évanouir, être assassinée avec le plus grand des mépris. Un être humain, qu'il ait été voulu ou non, conserve la même valeur.
Le pire reste qu'on a présenté l'avortement comme un progrès pour la femme, alors qu'une fois de plus, c'est elle qui a tout à perdre. La responsabilité de l'homme – ou plutôt son irresponsabilité – dans un avortement est pitoyable. L'avortement lui offre un échappatoire fabuleux. Alors que le XXème siècle aurait du permettre l'égalité des sexes, l'avortement a permis à l'homme de se dégager de sa responsabilité. Puisque l'avortement est la décision de la femme, il est couvert, il n'a pas à en assumer les conséquences. Pourtant, il est autant en tord que sa compagne, si ce n'est plus. Étant donné qu'il est dans l'incapacité de comprendre le problème de sa compagne, la seule attitude respectable qu'il se doit d'adopter est d'être présent pour elle, de la soutenir contre vents et marées. On ne cesse d'entendre que la décision d'avorter est celle de la femme, pourtant l'homme a également son mot à dire. Il est de son devoir d'assumer ses actes et de prendre ses responsabilités. Que dire des lâches qui abandonnent leurs compagnes tombées enceintes parce qu'ils ne veulent pas assumer leur enfant ? Ils la condamnent à la solitude, et la seule solution qu'entraperçoit la femme est d'avorter, poussée le plus souvent par sa famille, ses amis, son médecin, tout le monde en fait. Pour autant, le geste accompli par la femme, qui contrairement à ce qu'on peut entendre, a évidemment le dernier mot, ne se trouve pas excusée par l'irresponsabilité masculine – elle peut toujours confier l'enfant à un orphelinat, comme je l'ai rappelé précédemment.
Finalement le plus scandaleux avec l'avortement est la pression de la société toute entière sur la femme enceinte. L'avortement a été tellement banalisée depuis sa dépénalisation qu'il est devenu un acte tout à fait anodin – en théorie. Car, en pratique, le sentiment d'intense culpabilité pour la femme demeure bien réel. Elle ne peut en parler à personne tant la société ne peut guère comprendre la blessure que l'avortement a provoqué en elle. Et pourtant, c’est bien la femme qui subit de plein fouet les conséquences physiques et psychiques de l’avortement. Culpabilité, perte de l’estime de soi, dépression, désirs de suicide, anxiété, insomnies, colère, troubles sexuels, cauchemars sur son bébé qui l’appelle… Tels sont les syndromes post-abortifs que peut connaître une femme qui a tué son bébé à naître. Allez voir sur Internet le nombre de forums qui existent consacrés aux témoignages des femmes ayant avorté et regrettant leur geste. Je vous le déconseille mais vous pouvez cliquer ici pour retrouver des images de fœtus avortés. Tant de violence exercée sur un être si pur et innocent… Rien n'est plus atroce.
Qu'on l'aime, qu'on le déteste ou qu'on en soit indifférent, remarquable est le titre de Colonel Reyel "Aurélie" (voir Colonel Reyel – Aurélie (clip). Il raconte l'histoire d'une jeune fille de 16 ans, tombée enceinte et abandonnée par son petit ami – irresponsable au possible – à qui "ses amis et sa famille lui conseillent l'avortement". Toute la force de la chanson réside dans la réaction d'Aurélie qui accepte l'enfant et refuse d'avorter malgré les pressions extérieurs. Y est dépeinte son angoisse de devoir quitter le lycée pour construire un foyer, mais surtout l'attitude déplorable de ses proches, qui la renient purement et simplement. Car tel est le drame des femmes aujourd'hui : après avoir été un droit, l'avortement est devenu un devoir.
La morale de l'histoire est courageuse, et vaudra plusieurs critiques à Colonel Reyel : "On a tous connu une fille dans le cas d’Aurélie pour qui grossesse est synonyme de délit, rejeté par ses amis et surtout sa famille, qui n'acceptent pas qu'elle veuille donner la vie. Mettre un enfant au monde ne devrait pas être puni, c'est la plus belle chose qui soit, et si tu le nies, c'est que tu n'as rien compris."
Face à l’avortement, acte atroce, scandaleux et injuste, qu’avons-nous comme opposition ? Là encore la France semble totalitaire. Depuis la loi Neiertz en 1993, l’entrave à l’IVG est un délit passible de deux à trois ans de prison. Critiquer l’avortement est devenu impossible. Qui est contre ? Qui a le courage d’en parler ? Même la maison d’édition Albin Michel a pressé Philippe de Villiers de retirer son chapitre sur l’avortement de son best-seller Le moment est venu de dire ce que j’ai vu. C’est dire à quel point c’est un sujet tabou, interdit. L’Eglise catholique en premier lieu. De Saint Jean-Paul II au pape François, tous les papes ont eu à cœur de défendre la vie, face à la “culture du déchet”. Le premier, grand ami du professeur Jérôme Lejeune, a tout particulièrement pris position sur la question dans son encyclique Evangelium vitae. Il réitère dans Mémoire et identité en 2005 : "L'extermination légale d'êtres humains qui ont été conçus mais ne sont pas encore nés est toujours en cours. Et cette fois, nous parlons d'une extermination qui a été autorisée par rien moins que des Parlements démocratiquement élus où l'on entend normalement des appels aux progrès de la société et de l'humanité."
Déplorable est le silence assourdissant des féministes. Déplorable est la pratique totalitaire qui bâillonne les opposants. Déplorable est le tabou de notre société. Déplorable est ce retournement injuste de la loi naturelle. Déplorable est la perversion de nos valeurs. Déplorable est l'injustice & l'eugénisme. Déplorable est l'avortement."