Voici la lettre ouverte (termes en gras soulignés par nos soins) envoyée par l’UNAPEL à Monsieur de Robien à propos du scandaleux sujet sur l’avortement :
"Monsieur le Ministre,
Lors de l’entrevue que vous avez bien voulu nous accorder le 16 juin dernier, nous vous avons fait part de l’émotion légitime suscitée dans un certain nombre de familles par le sujet de l’épreuve de SVT qui a été inscrite au programme du baccalauréat 2005 en 1ère L, et en particulier par la question 4 relative à l’avortement.
Vous avez bien voulu, de votre côté, reconnaître le caractère pour le moins inopportun d’un tel sujet, et nous en avons pris acte avec satisfaction. Toutefois les propos ultérieurs de certains de vos conseillers, dont la presse s’est fait l’écho, n’ont pas semblé exprimer la même réserve. Le Bureau National de l’UNAPEL, réuni ce 18 juin, a souhaité à l’unanimité que sa position vous soit officiellement confirmée par écrit.
L’Ecole de la République peut, et doit, remplir la mission de transmission des connaissances, mais également d’éveilleur des consciences, et de gardien bienveillant mais vigilant de la liberté d’expression des convictions, et en particulier des convictions religieuses. A ce titre, elle ne saurait, sur un sujet aussi grave, aussi délicat et si profondément humain que celui qui a été abordé, imposer sous le couvert d’une approche apparemment technique, un mode de pensée unique. La question évoquée, qui nourrit toujours de nombreux débats, ne pouvait opportunément trouver sa place dans une épreuve de SVT, notamment dans la rédaction adoptée ; la confusion des registres a, sans nul doute, dérouté un certain nombre d’élèves. Au-delà de la protestation solennelle que l’UNAPEL, dont l’histoire est intimement attachée à la défense de la liberté d’enseignement et de conscience, tient à vous adresser, notre requête a deux objets.
Nous vous demandons, en premier lieu, de donner toutes instructions utiles afin que la correction de l’épreuve considérée, et en particulier de sa question 4, ne puisse en rien pénaliser les élèves qu’elle aura choqués ou surpris, et qui se seront trouvés en difficulté pour la traiter. En second lieu, nous vous redisons notre souhait ardent de contribuer au développement de la dimension éthique de l’éducation, de même qu’à l’indispensable réflexion qui doit s’engager sur le thème fondamental de l’éducation affective et sexuelle, en mettant au service de l’intérêt général les travaux que nous avons d’ores et déjà réalisés en ce domaine.
Dans l’attente de votre réponse, que nous attendons avec confiance, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de ma très haute considération.
Signé : Eric Raffin – Président de l’UNAPEL"
Nous attendons désormais la réaction du ministre…