Quatre députés au Parlement européen, dont le Français Patrick Louis, ont co-signé une courageuse déclaration écrite, inscrite au registre du parlement, demandant un traité international "visant l’interdiction totale de l’avortement et de l’euthanasie." La déclaration cite différentes références, dont Evangelium Vitae. 29 autres députés ont rejoints les députés à l’initiative du texte.
Cette initiative est bien sûr loin d’avoir été adoptée, les signataires représentant 5% des députés européens. Euro-fam dit avec optimisme qu’il s’agit d’un "bon point de départ."
Certains pourtant, dans le mouvement pro-vie, doutent de l’efficacité de revendications abolitionnistes : ils pensent (on se souvient de Philippe de Saint-Germain en janvier dernier) que ce genre de revendications tiennent de la prophétie plus que de la politique, et doivent céder le pas à des actions visant plus modestement à enrayer la banalisation de l’avortement.
Pourtant, l’exemple américain dans l’action pro-vie montre qu’il est inutile d’opposer ceux qui chercheraient à faire progresser la cause un pas à la fois, et ceux qui revendiquent l’abolition pure et simple de l’avortement.
La stratégie des pro-life est à plusieurs étages : au quotidien, un réseau dense de centres pro-vie aident les femmes enceintes en détresse. Sur le plan politique, et dans le cadre de l’arrêt Roe contre Wade, les pro-life font voter des lois allant dans le bon sens, même à portée limitée, que ce soit au niveau des états ou à l’échelon fédéral. A un horizon plus lointain, ils espèrent faire nommer par le Président des juges à la Cour suprème qui reviennent sur le désastreux arrêt Roe et rendent aux états le droit de légiférer sur l’avortement. Et plus loin encore, ils visent l’adoption d’un amendement constitutionnel, le Human Life Amendement, abolissant l’avortement sur l’ensemble du territoire des Etats-Unis.
Le mouvement pro-vie français doit lui aussi avoir le sens du possible pour les objectifs immédiats, tout en visant explicitement des buts plus lointains. C’est à dire soutenir les initiatives modestes allant dans le bon sens, tel l’amendement Garraud; réfléchir à ce que pourrait être une loi pour remplacer la loi Veil; et plaider pour l’abolition universelle de l’avortement, comme les 33 membres du Parlement européen.
Bravo donc à Patrick Louis et à ses co-signataires.