Dans une note détaillée, l’ESISC (European Strategic intelligence & Security center) revient sur les émeutes de novembre 2005. Extraits :
"L’augmentation croissante des incivilités, des crimes et délits, le rajeunissement de la population délinquante et la détérioration constante du marché de l’emploi pour les personnes les moins qualifiées (statistiquement surreprésentées dans les banlieues en crise) permettent d’avancer l’hypothèse de la prévisibilité des émeutes de l’automne 2005. De même, ces différents paramètres laissent présager une aggravation de la situation, qu’elle prenne ou non la forme spectaculaire de violences urbaines généralisées. […]
Lors des émeutes de l’automne 2005, les bandes guerrières ont démontré leur intention de régner sans partage sur leurs territoires. […] Cette particularité territoriale a été, il nous semble, sous-évaluée. [I]l faut s’attendre dans les prochaines années à l’apparition de «guerre des gangs » de même nature que celles qui se sont imposées dans les mégalopoles sud ou nord-américaines. De même, si comme nous le pensons, la guerre […] s’installe dans les banlieues, les guets-apens tendus aux forces de l’ordre et aux services de secours se multiplieront et gagneront en violence. […]
Rien ne permet de considérer que cette situation, banale en banlieue, s’améliorera dans les années à venir. Au contraire, les indicateurs de ces dernières années démontrent l’aggravation de la situation. […] Manifestement, les politiques de prévention et de répression mises en place par les gouvernements successifs de gauche et de droite, se sont avérées inopérantes. Cette inefficacité n’est pas à mettre, comme c’est si souvent le cas, sur le compte du chômage et de la précarisation des travailleurs les moins qualifiés. De 2000 à 2005, le marché de l’emploi est resté relativement stable alors que les crimes et délits contre les personnes augmentaient de 40%. Une croissance logique en regard de l’impunité accordée aux délinquants : dans 96% des cambriolages, 94% des vols de voitures et 88% des vols avec violence, le délit ou le crime reste impuni. Autrement dit, une poignée de délinquants ultrarécidivistes exerce en toute impunité sa loi sur les citoyens. […]
Les forces de l’ordre sont confrontées à la stratégie redoutable déployée par les bandes d’adolescents et de très jeunes adultes. Leurs adversaires, de plus en plus violents et de mieux en mieux organisés, leur imposent de «venir au contact» suite à leurs provocations délibérées. Dans ce scénario, l’initiative appartient aux bandes et pas à la police. […].
[S]i l’Etat se défausse de ses responsabilités en matière de maintien de l’ordre, c’est-à-dire de l’obligation qui lui incombe d’assurer la sécurité de tous les citoyens, il perdra le peu de la souveraineté incontestable qu’il lui reste."
Sancenay
le gouvernement par la Terreur est une vielle tradition républicaine.
Papon
…et le citoyen recuperera la souveraineté dont il a été depouillé.