On apprend que l'opération "Barkhane" doit se mettre en place au Sahara et au Sahel à la suite de "Serval" (Mali). C'est ce que François Hollande devrait annoncer lors de la mini-tournée qu'il s'apprête à faire mardi, en Côte d'Ivoire, au Niger et au Tchad. Le terme "Barkhane" désigne les dunes sahariennes qui prennent la forme d'un croissant sous l'effet du vent. Voilà qui devrait terroriser les terroristes.
Le poste de commandement de Barkhane devrait être basé à N'djamena, capitale du Tchad, dont le président, Idriss Déby, entouré de voisins peu fiables (Libye, Soudan, Cameroun, Niger, Nigeria, Centrafrique), a tout intérêt à coopérer avec la France.
"L'acte de naissance de l'opération Barkhane sera donné à Bamako, capitale du Mali, la veille de la virée africaine du président par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Car après l'opération Serval, il s'agit de « terminer le travail », selon l'expression d'une source militaire de haut rang. […]"
Serval a permis d'éradiquer les terroristes de l'Adrar des Ifoghas (Sahara), mais le danger de voir ces groupes jihadistes se reconstituer demeure, car la porosité des frontières dans la bande sahélo-saharienne leur permet de circuler à partir de leurs camps d'entraînement dans le sud libyen, zone qui n'est plus contrôlée par personne.
"A l'Elysée, on considère qu'il existe un risque de voir se reconstituer des poches de concentration terroriste dans ce secteur… d'où le lancement de Barkhane. Son approche sera régionale, et les Etats de la zone, en particulier la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad, où les forces françaises sont stationnées, seront associés. 3 000 hommes seront affectés à cette nouvelle mission, dont la plupart sont déjà prépositionnés dans le cadre des opérations Serval au Mali et Epervier au Tchad.
Barkhane résultera ainsi de la fusion de ces deux forces et de la combinaison de leurs moyens déployés dans la zone dans le but de traquer les terroristes. D'où le prochain passage de François Hollande au Niger où des moyens de renseignement sont déjà implantés depuis la base aérienne de Niamey (environ 300 hommes).[…]"
Invité du "Grand Rendez-vous" d'Europe1 dimanche matin, Jean-Yves Le Drian a déclaré :
"Maintenant, il y a le souci pour nous et pour les pays de la zone de veiller à ce qu'il n'y ait pas de recrudescence» du terrorisme" […] "Il y a toujours des risques majeurs de développement de jihadistes dans la zone qui va de la Corne d'Afrique à la Guinée-Bissau".
L'opération Barkhane «va se mettre en place dans les jours qui viennent», a-t-il ajouté […]. Jean-Yves Le Drian a précisé que cette opération allait mobiliser «près de 3.000 militaires en tout», ainsi que «des drones, des hélicoptères, des avions de chasse» pour avoir «la réactivité nécessaire»."