La béatification aujourd’hui des parents de sainte Thérèse est le fruit d’un long parcours. En 1941, les lettres de Zélie sont publiées et la font connaître. En 1946, les parents Martin acquièrent une notoriété mondiale avec la publication d’Histoire d’une famille, du P. Stéphane Piat, franciscain, traduite en plusieurs langues. L’année 1957 voit l’ouverture des procès de Louis et de Zélie. En 1971, les deux causes sont réunies en une seule et étudiées à Rome. En 1994, Jean-Paul II signe les décrets d’héroïcité de leurs vertus, en tant que laïcs, père et mère de famille, les proclamant « vénérables ».
Le 10 juin 2003, le cardinal Tettamanzi, archevêque de Milan, reconnaît un miracle attribué à Louis et Zélie. Pietro Schiliro né le 25 mai 2002 avec de graves problèmes respiratoires passe 40 jours entre la vie et la mort. Ses parents décident de faire baptiser leur enfant en danger de mort imminente. Le père carme qui le baptise suggère aux parents de prier les parents Martin qui ont perdu 4 enfants. Le 29 juin, jour de la St Pierre, c’est l’annonce de l’amélioration imprévue du nouveau-né. Le 27 juillet, Pietro est rendu à ses parents, en parfaite santé. Le dossier médical comportant 1 400 pages est envoyé à Rome. Cette guérison est reconnue comme miracle le 3 juillet 2008, par Benoît XVI.
Cette béatification montre que la sainteté n’est pas l’exclusivité des religieux et religieuses, les couples y sont également invités. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face, Docteur de l’Eglise, a écrit :
"Le bon Dieu m’a donné un père et une mère plus dignes du ciel que de la terre".
Quand Thérèse Martin naît, le 2 janvier 1873, Zélie, sa mère, a déjà 42 ans et Louis, son père, 50 ans. Zélie meurt 4 ans et 1/2 après la naissance de Thérèse. Leur sainteté n’a pas commencé avec la naissance de leur plus jeune fille. Ses lettres échangées avec Louis, son mari, révèlent la profonde affection qui unit le couple. Les époux consacrent un temps quotidien à la prière partagée. Tout en conservant son engagement professionnel elle met au monde 9 enfants. Les deux époux furent confrontés à la mort en bas âge de 4 d’entre eux. Ils ont transmis à leurs 5 autres filles une foi paisible, humble et ardente. Zélie a parlé dans ses lettres de son douloureux combat contre le cancer qui l’emporte, à 46 ans, le 28 août 1877.
Louis, horloger-bijoutier à Alençon, fréquentait un cercle qui réfléchissait aux obligations sociales des employeurs. Après son mariage, il quittera son métier d’horloger pour seconder Zélie dans la direction de la fabrique. Veuf à 54 ans, il se révèle père attentif à chacune de ses filles, bientôt prêt à consentir à leur projet de vie religieuse.
A travers leur vie conjugale, familiale et professionnelle, Louis et Zélie ont fait de leur vie quotidienne quelque chose d’héroïque et de l’héroïsme quelque chose de quotidien. Ils constituent donc un point de repère pour les époux et pour chaque famille chrétienne.