Que la dernière campagne ait lieu dans le Pèlerin, organe du groupe pseudo-catholique Bayard Presse, n’a rien d’étonnant. Le magazine relaie les arguments d’un livre (publié chez… Bayard !) au titre explicite L’Eglise et la contraception : l’urgence d’un changement.
La campagne prend appui sur le fait que la majorité des fidèles n’appliquent pas l’enseignement dans ce domaine pour demander hypocritement "comment sortir du malaise" sur le sujet – et on devine comment : en laissant les couples faire ce qu’ils veulent tant "qu’ils décident ensemble". Cet argument appelant l’Eglise à capituler devant le "fait accompli" de la contraception est éculé et inintéressant. D’autres, destinés à jeter le trouble dans les consciences, sont plus nouveaux :
– Deus Caritas Est ne parle pas explicitement de contraception artificielle, et qui ne dit mot consent !
« La première encyclique de Benoît XVI ne condamne pas les couples qui ne parviennent pas à vivre leur amour en respectant strictement les enseignements de l’Eglise. C’est un signe important. »
L’encyclique n’a pas non plus "condamné" la mauvaise foi – Le Pèlerin y voit-il un encouragement ? Plus sérieusement, Benoît XVI ne laisse bien sûr planer aucune ambiguïté sur son rejet de la "mentalité contraceptive".
– La condamnation de la contraception serait liée au contexte historique d’Humanae Vitae
"Le contexte n’est plus aujourd’hui le même qu’en 1968, où pesait la menace de politiques « contraceptives » autoritaires dans certains pays du monde."
Comment, d’abord, laisser dire froidement que ces politiques appartiendraient au passé ? Ensuite, le contexte historique est évoqué au début de l’encyclique (§2), mais la condamnation de la contraception repose sur des "points fondamentaux de la conception humaine et chrétienne du mariage" (§14):
[N]ous devons encore une fois déclarer qu’est absolument à exclure […] comme le Magistère de l’Eglise l’a plusieurs fois déclaré, la stérilisation directe, qu’elle soit perpétuelle ou temporaire, tant chez l’homme que chez la femme.
Est exclue également toute action qui […] se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation.
– Abandonner l’enseignement de l’Eglise sur la contraception renforcerait celui sur l’avortement
« Le malentendu rend fragile le discours, pourtant nécessaire, de l’Eglise sur d’autres sujets liés à la morale sexuelle, comme les recherches sur la bioéthique, la procréation médicalement assistée ou l’avortement. »
Mgr Vingt-Trois rappelait il y a un an le lien entre contraception et avortement : "une mentalité contraceptive insinue l’idée qu’il est impossible d’accepter une grossesse non voulue".
Bob
Et dans le même temps le Supérieur Général des Assomptionistes (Bayard Presse) déclare à Zénith (www.zenith.org) :
“Nous sommes plus que jamais fidèle à notre fondateur et au Saint Père”
Eux aussi pratiquent le double langage ?
DEVIC Lionel
Et pourquoi un groupement du type la Nef – Edifa – Tequi ne publierait-il pas un ouvrage dans un sens opposé, pour montrer la joie des couples chrétiens qui ont compris la beauté et les bienfaits de l’enseignement de l’Eglise dans ce domaine ?
Nous aussi, nous pourrions faire appel à des sociologues, psychologues, et autres compétences pour réduire l’ouvrage de Bayard à un petit opuscule de ronchons…