François Fillon n'est pas un perdreau de l'année. Son premier mandat de député date de 1981. Il a été ministre dans les gouvernements d'Edouard Balladur, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin, et, bien sûr, Premier ministre de Nicolas Sarkozy durant 5 années. C'est lui qui a d'ailleurs insisté pour que la LGBTiste Roselyne Bachelot intègre son gouvernement.
Pourtant, selon certains, il serait moins irréprochable que les gouvernements qu'il a servi toutes ces années. Comme d'habitude, nous appelons nos lecteurs à ne pas se contenter des beaux discours et des belles promesses de campagne des candidats. Leurs actes parlent pour eux. Leurs votes aussi.
Sur les principes non-négociables, son bilan comme chef du gouvernement est catastrophique :
1. Respect de la vie
- Remboursement à 65% de la nouvelle pilule abortive EllaOne, dite du surlendemain ainsi que la pilule abortive dite "de troisième génération".
- Le ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a soutenu publiquement l'avortement comme un bien (une priorité !) et l'installation de salles de shoot.
- "Revalorisation" du forfait IVG.
- Le projet de loi bioéthique a non seulement l'inconvénient de ne pas revenir sur la recherche embryonnaire, mais il aggrave la situation en matière d'eugénisme (recherche de l'enfant parfait par le DPI, extermination des trisomiques avant la naissance).
- signature d'un arrêté concernant le dépistage de la trisomie 21, contraignant les médecins et les sages-femmes à proposer le dépistage à toutes les femmes enceintes
- Roselyne Bachelot a demandé à la direction des hôpitaux de Paris (AP-HP) d'"améliorer l'organisation de ses centres d'orthogénie et garantir l'accessibilité à l'IVG".
- Militantisme gouvernemental sur la contraception.
- Aspects positifs : le gouvernement a doublé le budget de recherche sur les cellules souches issues du cordon ombilical, création d'une allocation journalière de 49 euros limitée à trois semaines qui permet à un proche d'accompagner à domicile une personne en fin de vie, possibilité d'inscrire sur les registres d'état civil les enfants nés sans vie.
2. Respect de la famille
- Commençons par souligner l'absence de ministère dédié à la famille sous le gouvernement Fillon, alors qu'elle est le noyau de la société.
- Division par trois des allocations familiales en valeur absolue depuis 1950.
- Suppression des majorations CAF à 11 et 16 ans depuis le 1er mai 2008 [perte de 600€ par famille].
- Eco-taxe ou malus écologique pour les familles depuis le 1er janvier 2008 [1.600€ pour un monospace 7 places].
- fin du droit au repos dominical.
- Suppression de l'avantage fiscal pour les nouveaux mariés.
- Fin programmée de la retraite à taux plein à 65 ans pour les femmes ayant élevé trois enfants.
- Simplification de la procédure de divorce, fragilisant encore plus la famille.
- dépsychiatrisation de la transsexualité en 2009.
- Le gouvernement laisse faire la propagande homosexualiste dans les écoles (accréditation de SOS homophobie), voire les encourage.
- Multiplication des campagnes contre l'homophobie.
- Le secrétaire d'Etat à la famille Nadine Morano s'est déclarée favorable à l'adoption par des homosexuels et réclame même un débat sur ce sujet.
- Multiplication des mesures pour que les mères fassent garder leurs enfants et non pour qu'elle puissent les garder elles-mêmes (même le dimanche !).
- Poursuite de l'alignement du Pacs sur le mariage.
- Financement du lobby gay (comme Act up) par les ministères.
- La France a reconnu les mariages homosexuels contractés à l'étranger.
- Clause de l'européenne la plus favorisée, alignant le droit français sur le droit des États membres de l'Union européenne les plus progressistes dans chaque domaine du droit de la famille.
- Obligation de mise sur le marché du travail de 67% des femmes (processus de Lisbonne).
- La France, par la voix de Rama Yade, a soutenu à l'ONU en décembre 2008 un projet de déclaration pour demander “la dépénalisation de l'homosexualité dans le monde entier". Projet contesté alors par le Saint-Siège.
3. Respect de la liberté d'éducation des parents à l'égard de leurs enfants
- L'enseignement catholique (sous-contrat) est contraint par l'Etat à fermer des classes et ne peut pas répondre aux nombreuses demandes de parents souhaitant inscrire leurs enfants.
- L'école à la maison est toujours dans le viseur de la Milivudes. En 2009, Xavier Darcos a décidé de recenser tous les enfants qui bénéficient d'une instruction à domicile.
- Mise en place de conditions drastiques pour limiter le financement par les municipalités des écoles privées d'autres communes si leurs résidents ont choisi d'y scolariser leurs enfants.
- La carte scolaire n'a pas été abrogée, contrairement aux promesses.
- L'enseignement supérieur privé est contraint de passer des conventions.
- Restriction des programmes (Lettres, Histoire…) sans possibilité de liberté pour les établissements.
- Propagande sur la contraception en classe de 4e.
- Généralisation des distributeurs de préservatifs dans les lycées.
- Il n'a rien fait pour stopper ni supprimer la circulaire de son ministre Luc Chatel sur l'enseignement du gender dans les écoles. On se souvient aussi de l'affaire du Baiser de la lune.
- Aspects positifs : le ministre de l'Education a reconnu la Fondation pour l'école en la reconnaissant d'utilité publique. Un décret du 16 avril 2009 a entériné un accord du 18 décembre 2008 portant sur "la reconnaissance des grades et diplômes dans l'enseignement supérieur" signé entre Paris et le Vatican, reconnaissance de la non-mixité, la réforme des programmes du primaire va dans le bon sens.
Sur l'Europe et la souveraineté, il se présente comme un successeur de Séguin. Mais il a milité pour l'adoption du Traité Constitutionnel européen de 2005 et, méprisant le suffrage populaire, a fait approuver le Traité de Lisbonne en 2008. Il a aussi voté le pacte de stabilité budgétaire qui donne les clefs du budget de la France à Bruxelles et à Berlin. Il a mis en œuvre l'entrée de la France dans le commandement intégré de l'OTAN.
Il s'affirme défenseur des Chrétiens d'orient et prône le dialogue avec Damas : quand il était Premier Ministre, l'ambassade de France à Damas a été fermée. Sans parler de la catastrophique gestion de l'affaire libyenne. Certes, on peut imputer ces actes à Nicolas Sarkozy. Mais il est difficile d'en exonérer pour autant son Premier ministre.
Il a voté la résolution socialiste "réaffirmant le droit fondamental à l'avortement". Ils n'ont été que 27 députés UMP à voter cette résolution.
Il a été l'un des premiers à "droite" à ne pas vouloir abroger la loi Taubira dénaturant le mariage. Il souhaite actuellement la réécrire (on demande à voir, sur le plan juridique…) pour empêcher uniquement l'adoption plénière. L'adoption simple restera légale.