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Dans une note interne, l'APEL fait le point sur la théorie du genre :

"Qu’est ce que le Genre ou Gender ?

Le concept de genre, apparu aux Etats-Unis (Gender) dans les années 60, est issu de recherches autour de la sexualité et des rapports hommes/femmes par des psychologues et des sociologues. Il a ensuite été repris par les mouvements féministes, à partir des années 70.
Pour les promoteurs de ce concept, il n’existe pas de réelle correspondance entre le genre (masculin/féminin) et le sexe (homme/femme). L’identité sexuelle ne serait donc pas naturelle mais plutôt le fruit de constructions socio-culturelles. A partir de là sont nées, non pas une, mais des théories du genre.
C’est la théorie la plus extrémiste, la Queer theory apparue dans les années 90, qui a été la plus présentée en France dans les médias. Elle prône une déconnexion totale du biologique et du culturel afin de renverser la domination masculine et remet en cause toute norme, qu’elle soit de sexe ou de genre.

Qu’en pense l’Apel ?

Certains enseignements tirés des études sur le genre ont constitué des apports positifs, en particulier pour lutter contre des préjugés qui perdurent et lutter contre l’inégalité entre les femmes et les hommes.
A l’inverse, les idées extrémistes parfois véhiculées par les défenseurs de cette théorie peuvent être déstabilisantes et dangereuses pour des jeunes en construction.
Par ailleurs, l’Apel soutient le projet éducatif spécifique des établissements catholiques d’enseignement, fondé sur une conception chrétienne de l’homme, de l’éducation et du sens de la vie. Nous sommes donc attachés à la reconnaissance et à la défense de l’altérité, source d’équilibre et fondement de notre société, qui ne s’oppose pas, bien au contraire, à la recherche d’une plus grande égalité entre les femmes et les hommes.

Quelles actions l’Apel nationale a-t-elle menées sur ce sujet ces derniers mois ?

L’Apel a été active et a pris tous les contacts politiques nécessaires. Elle a ainsi rempli fidèlement la mission qui a toujours été la sienne.
C’est ainsi qu’en 2011, l’Apel est intervenue auprès de Luc Chatel, alors Ministre de l’Education nationale, pour dénoncer l’introduction de la théorie du genre dans les manuels scolaires de 1ère ES et L.
Au mois de juin dernier, dès l’introduction d’un amendement à ce sujet dans le projet de loi de refondation de l’école, l’Apel a rencontré des parlementaires, le rapporteur du texte de loi au Sénat et des représentants du cabinet du Ministre pour leur faire part de ses interrogations. Elle a également écrit à Vincent Peillon, Ministre de l’Education nationale. Après avoir demandé des explications sur le sujet, elle a jugé opportun de demander le retrait de cet amendement pour éviter toute polémique inutile.

Aujourd’hui quelles sont les lois ou programmes scolaires à dénoncer ?

Aucun.
La loi de refondation n’en parlait pas à l’origine et l’amendement qui avait introduit une phrase ambiguë sur ce sujet a été retiré à la demande du Ministre lui-même. Vigilante sur la question, l’Apel a fait un travail de sensibilisation auprès des élus de la République. Enfin, les nouveaux programmes scolaires ne sont pas encore écrits : leur rédaction s’échelonnera jusqu’en 2017. Quand ils le seront, l’Apel en prendra connaissance et donnera son avis lors des débats qui auront lieu au Conseil supérieur de l’éducation (CSE) dont elle est membre : elle sera donc en mesure de réagir si besoin.
L’Apel a connaissance de quelques textes tendancieux, rédigés par des associations qui proposent d’intervenir en classe et par des syndicats d’enseignants du public. Il faut cependant savoir que ces documents ne seront pas distribués dans l’Enseignement catholique et que toute intervention extérieure nécessite l’accord préalable du chef d’établissement.

Y a-t-il des risques d’amalgames ?

Les débats souvent très enflammés autour de la question du genre ne doivent pas nous faire oublier qu’il est important de faire progresser l’égalité entre filles et garçons. En particulier, les réflexions autour du projet personnel du jeune et de son orientation scolaire et professionnelle doivent être abordées sans tabou, ni préjugés sexistes.
De la même façon, la lutte contre l’homophobie [?] doit être clairement menée.

Que sont les « comités de vigilance Gender » ?

Créés par l’association La Manif Pour Tous, ces comités veulent « veiller à ce que l'identité sexuelle homme/femme ne soit pas remise en cause auprès des enfants et éviter que la question des pratiques sexuelles ne soit évoquée à l'école, à un âge bien trop précoce ». La Manif Pour Tous souhaite éviter l'intervention malvenue de l'Etat dans un domaine intime et la déconstruction de repères élémentaires pour les enfants.

Comment réagir au sein des Apel d’établissement face aux sollicitations de ces comités ?

L’Apel remplit déjà cette mission de vigilance et, étant donné le rôle spécifique du chef d’établissement dans l’Enseignement catholique, les « comités de vigilance Gender » n’y ont pas de raison d’être.
Le département éducation du SGEC a mis à la disposition des chefs d’établissement une large série d’outils de réflexion et de travail sur ce sujet. Par ailleurs, le nom même de « Comité de vigilance » pourrait être mal perçu, en ce qu’il semble instaurer une certaine défiance vis à vis des autres membres de nos communautés éducatives, alors même que l’Apel défend un travail d’étroite collaboration, dans un climat de confiance.
De surcroît, nous devons veiller à éviter toute récupération politique.
Les responsables Apel n’ont donc pas à créer de comités de vigilance. En revanche, ils peuvent demander aux chefs d’établissement de mettre à l’ordre du jour du conseil d’établissement la question de l’éducation affective et sexuelle, pour que les représentants de la communauté éducative réfléchissent ensemble aux améliorations à apporter.
Si des militants des comités de vigilance contactent certains présidents d’Apel, ces derniers doivent les rassurer en leur expliquant la situation particulière des établissements de l’Enseignement catholique et les actions menées par l’Apel dans ce domaine."