L’exposition des 10 commandements dans les lieux publics américains
Les autorités politiques, religieuses et judiciaires américaines se préparent à deux décisions de la Cour suprême sur l’exposition des Dix Commandements dans les lieux publics qui auront un impact sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. La décision est attendue au plus tôt jeudi.
La droite religieuse affirme que l’Amérique est un pays "chrétien" et dénonce une tentative pour renier cet héritage. Comme en Europe. A l’opposé, les laïcistes craignent qu’une vague de christianisme conservateur n’érode la séparation de l’Eglise et de l’Etat et ne mette en danger le principe selon lequel tous les Américains sont égaux.
La question la plus controversée est l’exposition, dans des palais de justice du Kentucky, de copies encadrées des Dix commandements, aux côtés d’autres documents considérés comme des fondements du droit américain. Les juges peuvent décider que "le gouvernement peut favoriser un point de vue religieux particulier et choisir le christianisme parce qu’il y a des Chrétiens dans notre héritage". L’auteur semble oublier qu’il s’agit aussi d’un héritage juif… A l’inverse, la Cour suprême peut considérer "qu’il y a des circonstances où le gouvernement ne peut pas afficher les Dix Commandements malgré leur importance dans notre histoire et qu’il faut dire clairement que tous les citoyens sont égaux devant la loi".
Dans le cas du Texas, la Cour devra décider si le parlement de cet Etat peut conserver son monument de près de deux mètres de haut représentant les tables de la Loi. Cela pourrait être moins difficile à résoudre que le cas du Kentucky car le monument est un don privé. Les juges pourraient choisir une position de compromis et faire valoir que ce n’était pas nécessairement approuvé par le gouvernement de l’Etat du Texas, un élément qui le rendrait inconstitutionnel.
Les juges de la Cour suprême sont confrontés à une décision plus délicate dans le cas du Kentucky, car les autorités du comté ont installé elles-mêmes la plaque des Dix Commandements dans le palais de justice et défendu cette décision devant les tribunaux. Il sera alors difficile de faire valoir que le gouvernement local n’a pas approuvé l’exposition des Dix Commandements.
Semblant soutenir l’exposition des Dix commandements dans des lieux publics, le juge de la Cour suprême Antonin Scalia, l’avait considéré comme un "symbole du fait que le gouvernement tire son autorité de Dieu", ajoutant ne rien voir de mal "à ce que le gouvernement reflète cela. Nous sommes une société tolérante".
Il serait utile que ce débat arrive en France, où certains lieux ont été caractérisés comme des "déserts spirituels" par un médiatique ministre qui semblait le regretter…
MAM demande des sanctions plus fortes contre ses militaires!
Qui l’eut cru! Michèle Alliot-Marie demande au Garde des sceaux de faire appel de la sanction infligée ce matin aux 12 soldats de la Force Licorne, condamnés ce matin à des peines de prison ferme.
Elle demande des peines… plus fortes!
Me Morain, avocat des soldats, a rappelé que Mme
Alliot-Marie avait écrit en octobre dernier à la mère de l’un des
soldats pour lui souhaiter "beaucoup de courage et de force", mais
indiquant par la même occasion que "l’affaire était entre les mains de
la justice" et qu’elle "ne pouvait donc intervenir".
L’avocat rajoute : "Il
semble que la position du ministre de la Défense soit différente selon
qu’elle se trouve devant la tristesse d’une mère ou dans le secret de
son bureau regrettant alors le manque de sévérité et d’exemplarité des
peines prononcées par un tribunal rendant pourtant la justice au nom du
peuple français".
La commission européenne n’aime pas les anchois
La Commission européenne a décidé de suspendre pour trois mois à partir de juillet la pêche à l’anchois dans le golfe de Gascogne à la suite de la recommandation du Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM). Les conditions de cette suspension pourraient cependant être revues lors de la réunion extraordinaire prévue en juillet du Comité scientifique, technique et économique des pêches, un organisme communautaire.
Il n’est pas étonnant que la multiplication des commissions et autres comités sur-multipliant les décisions favorise ensuite la multiplication des non…
Des militaires français condamnés pour des vols en Côte d’Ivoire
Les douze militaires jugés pour des vols commis dans la banque de Man en Côte d’Ivoire ont été condamnés à des peines de prison ferme. Les faits se sont passés en mai 2004.
Ils faisaient partie de la Force Licorne qui depuis septembre 2002, mène la difficile mission de rétablissement puis de maintien de la paix. Celle-ci s’est soldée en novembre 2004 par la mort de 9 d’entre eux, tués par les forces loyalistes du président Gbagbo et l’évacuation de milliers de ressortissants français dans un climat anti-français délétère et dangereux pour nos soldats.
Depuis le début de la mission, c’est plus de 50 000 soldats français qui ont été engagés sur ce théâtre d’opération.
Prochains synodes
Lors de son audience générale de ce matin, Benoît XVI a maintenu la décision de Jean-Paul II de réunir un synode spécial pour l’Afrique.
Un synode général des évêques du monde entier est prévu au Vatican du 2 au 23 octobre prochain. Il existe des synodes de plusieurs niveaux : diocésains, continentaux, généraux. Ils peuvent être ordinaires ou extraordinaires.
Ethymologiquement, "synode" signifie " faire route ensemble". Tout un programme.
L’Europe de Benoît
L’Europe de Benoît dans la crise des cultures : le cardinal Joseph Ratzinger est devenu Benoît XVI avant d’avoir publié ce livre de 143 pages, en italien, édité par la Librairie éditrice vaticane et les éditions italiennes Cantagalli. Il a été présenté par le cardinal vicaire du pape pour Rome, Camillo Ruini, et par le président du sénat italien, Marcello Pera. Une initiative soutenue par la fondation de Subiaco "Vie et famille".
Le livre rassemble trois interventions du cardinal Ratzinger : "L’Europe a développé une culture qui, de façon inconnue jusqu’ici de l’humanité, exclut Dieu de la conscience publique". Joseph Ratzinger y analyse la "crise des cultures" face à l’enseignement et à l’action de saint Benoît de Nursie.
Pour le cardinal Ruini, "le christianisme a reçu en Europe son empreinte culturelle et intellectuelle historiquement la plus efficace et il reste par conséquent lié de façon spéciale à l’Europe elle-même. Un lien qui est cependant remis en question aujourd’hui et qui risque d’être tranché par la logique interne du rationalisme qui semble dominer l’Europe : une rationalité scientifique et fonctionnelle". Dans ce contexte, "Dieu n’existe pas ou il ne peut pas être prouvé et donc toute référence à Dieu est exclue de la vie publique".
"De façon analogue, continuait le cardinal Ruini, la conscience morale disparaît, en tant que catégorie en soi ; mais étant donné qu’une morale est de toute façon indispensable pour vivre, elle est d’une certaine façon récupérée, sans référence à ce qui est en soi bien ou mal, mais seulement en tant que calcul des conséquences, utiles ou nuisibles, de nos comportements".
"Une telle rationalité prétend à l’universalité et en tant que telle, elle exclut que le christianisme puisse être à son tour un élément déterminant de la construction de l’Europe d’aujourd’hui".
L’avortement au BAC : le débat est bien lancé
Le Figaro rebondit aujourd’hui sur ce sujet controversé. En effet, la direction diocésaine de l’enseignement catholique de Paris a condamné très officiellement le sujet du bac portant sur l’avortement. La semaine dernière, la Fondation Jérôme Lejeune, l’Association pour la Fondation de service politique et l’Alliance pour les droits de la vie, avaient envoyé une lettre au ministre de l’Education nationale, Gilles de Robien, pour lui demander de ne pas noter ce sujet sur l’avortement. Un avocat contacté par des parents aurait déjà entrepris des démarches.
Les associations estiment que le sujet n’a pas été présenté de façon «neutre» et présente des «contrevérités». La justification de l’avortement «est un sujet irrecevable, impossible à soutenir pour beaucoup, croyants ou non», dénonce Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme-Lejeune dans un communiqué. Aude Dugast, responsable de la communication pour cette fondation, est choquée que l’on demande aux élèves un avis sur un débat de société alors qu’il s’agit d’une épreuve scientifique. La jeune femme dénonce le «terrorisme intellectuel» de l’épreuve qui «prend les candidats en otage».
Dans l’entourage de Gilles de Robien (ministre UDF – soit disant démocrate-chrétien…), on répond que cette épreuve d’enseignement scientifique «n’interroge pas les élèves sur leurs opinions personnelles». L’IVG est abordée dans les programmes, ce n’est donc pas une question philosophique ! (morale peut-être ?…) «Nous n’estimons pas que la formulation de la question soit antidéontologique, explique un conseiller du ministre. On demandait aux élèves de restituer le cours sur l’IVG en se souvenant qu’elle est légale.Ce débat a été tranché par les représentants de la nation il y a trente ans.»
C’est bien ce que nous récusons : il y a trente ans, ce débat a été idéologiquement tranché par des représentants qui n’étaient pas mandaté pour ça et contre la volonté du peuple.
Ce sera le seul texte…
Monsieur Giscard d’Estaing a affirmé ce matin à monsieur Delay que la constitution n’était pas morte. Au contraire "c’est le seul texte qui reste sur la table". Affirmant qu’il n’y aurait pas de renégociation ou de réécriture, l’initiateur du traité nous précise que "le texte restera le même" car "vraisemblablement les Français n’ont pas dit non au texte".
Il est quand même curieux de constater cette épidémie de surdité qui touche un certain nombre d’élus. Une question a été posée aux Français, ils y ont répondu, mais comme cette réponse ne convient pas, on affirme qu’ils ont répondu à une autre problématique.
Celà permet à monsieur Giscard d’Estaing de nous dire que ce texte sera à nouveau soumis, en l’état, à la France…mais les modalités ne sont pas encore fixées et le référendum ne semble pas privilégié. Le "peuple inculte" ne doit pas dévier du chemin préalablement tracé !
Retour sur le lundi de Pentecôte
Mieux vaut sacrifier un jour des vacances de la Toussaint que le lundi de Pentecôte, c’est l’opinion majoritaire au sein du comité d’évaluation de la journée de solidarité, dont le rapport doit être remis à Dominique de Villepin début juillet. Cette instance, installée le 12 mai par Jean-Pierre Raffarin pour tirer le bilan du premier lundi de Pentecôte travaillé, juge nécessaire d’instaurer plus de souplesse et de liberté dans le choix du jour de congé consacré au financement de la dépendance. Un jour des vacances de la Toussaint viendrait remplacer le lundi de Pentecôte comme journée de solidarité par défaut, c’est-à -dire si les partenaires sociaux n’ont pas déterminé d’autre date.
Il est déjà mieux de supprimer une journée de vacances qu’un jour férié chargé d’histoire… Mais n’aurait-il pas été plus simple bien que plus radical de supprimer les 35 heures ? A l’heure où le ministre de l’économie appelle à travailler plus…
L’Amérique désire une Europe solide…
Le Président américain a souligné lundi, lors de la venue des représentants de l’Union Européenne qu’il "souhaitait une union européenne solide". Cette déclaration a pu surprendre certains qui auront peut-être mis un peu vite cette déclaration sur le compte de la diplomatie.
Dans un excellent article paru dans la revue "Permanence", Pierre Hilard nous invite à ne pas être naïfs :
Dans son ouvrage "Le vrai choix" monsieur Brzezinski, membre du CSIS (Center for Strategic and International Studies) insiste sur la volonté d’établir une "communauté mondiale d’intérets partagés" sous le leadership américain au nom d’une "hégémonie de cooptation". Cela afin de pallier le gouvernement mondial du "meilleur des mondes" qui n’est pas encore "une perspective crédible pour encore quelques générations".
Lors de sa visite au Royaume-Uni en novembre 2004, Jacques Chirac s’est plu à affirmer : "Ceci étant, je voudrais tout de même, (…),rappeler que les Etats-Unis et l’Europe ont une vocation naturelle à être ensemble face aux grandes évolutions du monde de demain. Pour une raison simple, c’est que face à ce monde que nous voyons, (…), L’amérique du Nord et l’Europe sont deux pays…".
Déjà le principe de gouvernance mondiale est parfaitement établi par la Commission Européenne. Il faut lire à ce sujet la résolution du parlement européen adoptée le 13 janvier 2005 lançant le projet d’établir "une communauté d’action transatlantique" touchant les domaines politiques, économiques et militaires. Cette résolution précise entre autre que "les échanges interparlementaires existants devraient être graduellement transformés en Assemblée transatlantique de fait" (art.7).
Au regard de ces éléments la déclaration de monsieur Bush, prend tout son sens : il y a un réel désir d’une union européenne solide mais quand le parlement européen charge son président de transmettre la résolution citée au Président et au Congrés des Etats-Unis, peut-on encore croire au mythe d’Europe puissance ?
Saint-Suaire : C’est reparti!
Science et vie, revue de pseudo science pour de vrais ados, sort un nouvel article qui "prouve" que le Saint Suaire est un faux. Un article de plus sur lequel il n’est même pas intéressant d’épiloguer tant le niveau est bas : un "scientifique" d’aujourd’hui a reproduit un suaire avec des "méthodes" de "faussaires" du moyen-âge, "méthode" qui permet de faire des photos (positif négatif)! Ca se saurait et ça se verrait dans les arts de l’époque et d’après si de telles techniques avaient été découvertes.
Bref, un nouveau coup, bas et mesquin ce coup-ci contre le Saint Suaire de Turin. L’occasion de se tourner vers des gens plus sérieux :
– Ce qu’en a dit Jean-Paul II,
– le site officiel,
– "101 questions sur le Saint Suaire" de Pierluigi Baima Bollone (tapez "suaire" dans le moteur de recherche)
Ce qu’en a dit le Cardinal Saldarini, archevêque de Turin en 1988 : "Le suaire n’est pas une donnée de foi. Chacun est libre de se
former une opinion. L’Eglise appelle à vénérer un signe, une image, une
icône qui, justement parce qu’elle ravive en nous la Passion et la mort
du Christ, conserve sa valeur comme objet de piété et mérite donc le
respect. La vénération catholique envers le suaire n’est pas du tout
déterminée par le problème de l’authentification.
La bonne attitude
face au suaire est de ne pas s’arrêter à l’image gravée sur la toile,
mais de remonter par l’esprit et par le coeur vers la Personne que
l’image rappelle".
Justice et islamisme : l’alliance anti-française
Le tribunal correctionnel de Lyon a relaxé mardi l’ancien imam de Vénissieux (Rhône), Abdelkader Bouziane, poursuivi pour ses propos favorables au châtiment corporel des épouses infidèles. Bouziane "est un homme de religion qui s’est limité à expliquer ce que dit sa religion au travers du Coran", a expliqué le président du tribunal lors du rendu du jugement. Agé de 53 ans, l’iman salafiste, polygame et père de 16 enfants, était poursuivi pour "provocation directe, non suivie d’effet, à commettre l’infraction d’atteinte volontaire à l’intégrité d’une personne".
Cette complaisante complicité de la justice face aux problèmes de l’islam comme de l’immigration ne présage rien de bon. Les affrontements ethnico-religieux de quartiers dits ‘difficiles’ augmenteront inéluctablement si la justice ne fait pas son métier.
Le cas du quartier de la Courneuve est exemplaire : la bagarre aurait eu lieu entre un Tunisien et un Comorien qui "sortait" avec la soeur du premier. "Le Tunisien n’a pas supporté que sa soeur soit avec un "Renoi" (Noir). Il a voulu le tuer. Mais le "Renoi" a tiré le premier et le Tunisien s’est caché derrière l’enfant." La mort de Sidi-Ahmed délie les langues sur une vérité taboue : la haine opposant dans la cité les beurs et les Noirs, les "Rebeus" et les "Renois" , les immigrés anciens et les plus récents. "Depuis que les "Renois" sont arrivés, c’est le bordel" , disent en choeur les "Rebeus" de la cité. "C’est culturel, explique l’une d’eux. Les "Renois" ont plusieurs femmes et des familles de 10 à 15 enfants. Comment peux-tu surveiller les devoirs de tes gosses quand tu en as une dizaine ? C’est une machine à délinquance."
Sarkozy peut bien promettre de faire son travail. La police sans la justice ne résoudra rien sur le long terme.
La Turquie et le “non” européen
Un article dans la Gazette du Maroc explique d’abord comment la Turquie a manoeuvré pour ne pas influencer sur les votes européens, puis la réaction de la Turquie face aux "non" de la France et des Pays-Bas et enfin, la position agressive qu’elle va devoir adopter vis à vis de l’UE en se rapprochant des Etats-Unis diplomatiquement (par le Moyen Orient) et économiquement (en concurrençant l’UE).
Intéressant.
La laïcité selon les évêques de France
Jean-Paul II avait adressé une lettre aux évêques de France sur la laïcité en France. La semaine dernière, ces derniers ont édité un document de 6 pages sur le sujet, donnant leur position vis à vis de la loi de 1905.
Il est sans doute des passages difficiles à comprendre, parce qu’ils paraissent trop simples, voire simplistes, et que, par conséquence, ils sont ambivalents.
Exemple 1 : "Disons-le clairement : L’Eglise catholique en France ne cherche pas à faire pression sur les esprits" (16). Qu’est-ce que cela signifie? Qui veut-on rassurer? Et comme nulle part, dans cette déclaration, il n’est question d’apostolat et d’évangélisation, certains catholiques pourraient se rebiffer par ce qu’ils ne comprennent pas ( et moi non plus!) : L’apostolat est-il une forme de "pression sur les esprits"?
Exemple 2 : "Refusant toute attitude sectaire, elle (l’Eglise catholique en France) désire contribuer à maintenir vivantes les valeurs religieuses, morales et spirituelles qui font partie du patrimoine de la France… si elle intervient dans les débats de notre temps, c’est pour faire entendre sa conception de l’homme… elle ne souhaite pas s’enfermer dans la défense de ses intérêts communautaires… Elle apporte avec d’autres sa participation dans des domaines divers…" (16) etc. L’Eglise catholique, une et sainte au même rang, au même niveau que les autres religions?
L’ayant lu dans son intégralité, je me suis demandé in fine ce qui voulait être dit, puis à qui tout cela était adressé. Il n’y a pas de destinataires à cette déclaration.
A qui a t-elle était faite? A des politiques? A des laïcs? On ne parle pas de la même manière à des croyants, à des fidèles, qu’à des politiques ou des athées ou des hommes d’autres religions.
Quel est donc la cible, le message et sa portée?
Il me semble que ce texte se voulait consensuel et malheureusement, il n’apporte rien de concret et de solide à celui qui a déjà un tant soit peu réfléchi au sujet. Cette déclaration est aussi moins nette que celle de leurs prédecesseurs.
Sur le sujet, je préfère lire directement la lettre de Jean-Paul II .
Nicolas Sarkozy chrétien ?
Nicolas Sarkozy a estimé que "les religions sont un plus pour la République" car elles permettent "d’espérer" et a invité ceux qui croient à "prendre part au débat public". "Nos quartiers sont devenus des déserts spirituels, je ne pense pas que nous ayons quoi que ce soit à y gagner", a dit le ministre lundi soir lors d’une réunion interreligieuse au Théâtre de Neuilly, organisée par l’association Bible à Neuilly sur le thème "Dieu peut-il se passer de la République?".
"Si personne n’explique que la vie n’est pas un produit de consommation, il ne faut pas s’étonner que le sens de la vie ne soit pas le même à La Courneuve qu’à Neuilly". "Quand on voit des choses pareilles on comprend que choisir l’espérance soit une nécessité (…) en quoi le fait d’espérer serait-il un danger pour la République ?", a observé le ministre qui s’est affirmé "chrétien et homme politique".
"Je regrette la frilosité d’un certain nombre d’hommes d’Eglise : vous n’avez pas à vous excuser de croire en ce que vous croyez". "La laïcité n’est pas la privation d’une liberté, ce sont les sectaires qui en ont fait une laïcité de combat", a-t-il ajouté, plaidant pour "une laïcité apaisée". "Je n’accepte pas qu’on vienne bafouer un prêtre dans une église, ni qu’on n’ait pas le droit, parce qu’on est musulman, de vivre sa foi et de la transmettre".
Acte de foi ou manoeuvre électorale ? "Les premiers temps étaient ceux de la persécution, les derniers seront ceux de la séduction," avait écrit Bossuet. Nous attendons donc des actes. Notamment quant aux subventions d’Act Up.
L’économie catastrophique de la France
Le ministre de l’économie a fait une déclaration choc ce matin annonçant que "la France vit au dessus de ses moyens". Rien que la charge de la dette du pays estimée à 1100 milliars d’euros absorbera la totalité des impôts sur le revenu en 2006.
La croissance prévue pour l’année prochaine atteindra un maximum de 2%. A titre de comparaison, le Maroc est à 4%, le Ghana à 6%!
Oui, l’économie française est à l’agonie, engluée dans sa dépendance européenne, un euro sans valeur, son chômage structurel et ses acquis sociaux défendus bec et ongles par un syndicalisme surpuissant absolument pas représentatif des salariés.
Breton avait parlé de la démographie comme facteur de croissance. Mais aujourd’hui, quelle solution préconisée? Pour atteindre 3% de croissance (quelle ambition!), Breton précise que les Français doivent "travailler plus tout au long de leur vie".
Il ne manquait plus que ça : plus de travail = plus d’impôt. C’est tout et pas grand chose…
Mais pas de réduction des dépenses inutiles ou d’assistanat, pas d’amélioration dans la formation et l’instruction de la jeunesse, pas de développement de la recherche dans laquelle les français ont toujours excellé dès qu’ils avaient les moyens, etc…
Un indicateur supplémentaire : pour la première fois depuis 20 ans, le marché de l’alimentaire est négatif cette année (-2%). Signe que si les Français commencent à moins consommer pour manger, c’est qu’ils ont arrété de consommer depuis longtemps dans tous les autres domaines.
Avec l’annonce de l’approfondissement du déficit de la Sécu, l’économie française a beaucoup de soucis à se faire, et les Français avec…
L’Eglise catholique et les Philippines en deuil
Le Cardinal Sin est décédé ce matin à l’âge de 76 ans. Souffrant de problème de reins et de diabète depuis plusieurs mois, il n’avait pu se rendre à l’enterrement de Jean-Paul II dont il était très proche et au Conclave.
Il fut un homme d’Eglise particulièrement engagé en politique pour promouvoir le bien commun.
En apprenant la nouvelle, la présidente Gloria Arroyo, catholique fervente, a dit qu’il avait été un "grand libérateur du peuple philippin et champion de Dieu… un homme béni qui n’a jamais manqué d’unir les Philippins dans les batailles les plus cruciales contre la tyrannie et le mal".
Au milieu de tant de choses, il laisse cette phrase prononcée pour son pays mais qui a un caractère universel : "la politique sans le Christ est le plus grand fléau de notre nation".
Les Philippines est le pays le plus catholique de l’Asie.Quand Jean-Paul II, qui a présidé des JMJ à Manille, disait que "le troisième millénaire sera celui de l’évangelisation de l’Asie", il savait pouvoir s’appuyer sur ce pays. L’occasion nous est donnée de lire ou de relire l’exhortation apostolique de Jean-Paul II, "ecclesia in Asia", document magnifique sur la situation de ce continent, les peuples qui le composent et le type d’évangélisation qui lui convient.
Le Cardinal Sin : le courage d’un prélat
Le cardinal Jaime Sin est mort mardi après une longue carrière politico-religieuse qui culmina avec le renversement de Ferdinand Marcos. Mgr Sin, victime d’une attaque cardiaque en octobre dernier, a succombé des suites de problèmes de reins et de diabète à l’âge de 76 ans. Ancien archevêque de Manille, il était à la retraite depuis 2003. Depuis son retrait, il vivait reclus dans sa villa d’une banlieue de Manille. Son état de santé ne lui avait pas permis de se rendre à Rome participer au conclave qui avait élu le pape Benoit XVI en avril, ni aux funérailles de Jean Paul II.
Mgr Sin restera dans l’histoire pour avoir joué un rôle crucial dans le renversement de Marcos en 1986, en jetant le poids de l’église dans la révolte populaire qui mit fin à 20 ans de dictature, sans effusion de sang, le "people power". Il avait été un des rares critiques de l’instauration de la loi martiale par le président Marcos en 1972. Son courage à attaquer ouvertement le régime dans ses lettres pastorales lui avait valu une grande popularité et avait renforcé l’influence de l’église.
Quinze ans plus tard, il avait également soutenu les classes moyennes appuyées par l’armée dans leur mouvement contre le président Joseph Estrada, chassé du pouvoir pour corruption en 2001. Les présidents Marcos et Estrada avaient été remplacés par deux catholiques ferventes, Corazon Aquino et la dirigeante actuelle, Gloria Arroyo, qui toutes deux ont bénéficié de l’appui et des conseils du cardinal.
Ce fils d’un immigré chinois et d’une Philippine qui avaient eu seize enfants, il était le 14è, se moquait ainsi de son nom, qui signifie "pêché" en anglais, en disant que jamais l’église ne nommerait un "cardinal Sin".
Défenseur de la démocratie en politique, il se montra conservateur en matière de foi. Lorsque que Fidel Ramos, un protestant, fut élu à la succession de "Cory" en 1992, Mgr Sin s’en prit à une administration qui voulait promouvoir le contrôle des naissances pour réduire la pauvreté. Bien qu’il eut été déjà malade à l’élection de Joseph Estrada en 1998, il en fut un des critiques réguliers et appela à son départ après l’éclatement d’un scandale de corruption en novembre 2000 qui devait balayer son administration quelques mois plus tard.
Le cardinal avait déclaré lors de son retrait en 2003, que "la politique sans le Christ est le plus grand fléau de notre nation."
Un exemple pour ses pairs.
Conseil Français du Culte Musulman (suite)
Philippe de Villiers a demandé, dans une interview au Figaro, la dissolution du Conseil français du culte musulman (CFCM), devenu une "puissance publique parallèle au coeur de l’Etat". Le CFCM a une "vocation politico-religieuse contraire à tous nos principes de laïcité" et c’est une "instance sous influence étrangère directement reliée aux consulats de l’Algérie, du Maroc, de la Turquie et des mouvances fondamentalistes du Moyen-Orient".
En créant le CFCM, "nos dirigeants ont installé en France le communautarisme, contraire à notre vision traditionnelle et républicaine de l’unité fondée sur la citoyenneté". Le président du MPF réclame donc "la dissolution de cette instance et son remplacement par une charte concordataire dans laquelle la création de mosquées serait soumise à trois conditions : pas de financement étranger, reconnaissance de l’égalité femmes-hommes et refus de la polygamie, reconnaissance de la laïcité".
L’Europe pleurniche à Washington
Ce sont des dirigeants européens pleurnichards et déchirés qui se sont présentés devant George Bush qui en a bien sûr profité pour donner des leçons et présenter sa vision de l’Europe, celle dont il a besoin.
"Nous ne voulons pas d’une Europe qui serait plongée dans
l’introspection, tournée sur elle-même aux dépens des défis qui se
présentent à l’extérieur" dira son sous secrétaire adjoint. Il rajoutera un peu plus tard : "Nous ne nous réjouissons pas de l’échec du référendum. Non
pas parce que nous avons une position sur la Constitution, mais parce
que nous avons une position sur l’Europe. Personne ne souhaite un
partenaire affaibli".
Une occasion révée pour Bush de donner ses consignes à son chien fidèle, l’anglais Blair qui prend actuellement la présidence de l’union européenne et qui n’a jamais caché ses préférences américaines.
L’Europe s’enfonce de jour en jour : il y a 3 semaines, les Français ont refusé la Constitution européenne. Mais faisant fi de ce "non" doublé de celui des Hollandais, c’est auprès de Bush que les dirigeants européens vont glaner la bonne parole et chercher un moyen de relancer leur Europe.
On n’est pas sorti de l’auberge, la vigilance s’impose encore davantage…