Quel était le but d’Act-Up ?
A première vue, l’opération d’Act-Up de dimanche dernier a été un fiasco : loin d’avoir lancé un débat, si c’est ce que cherchaient les activistes, sur le mariage homosexuel dans l’Eglise, ils ont lancé un débat (dans les nouveaux médias cathos, dans Valeurs actuelles) sur leurs subventions.
Mais peut-être cherchaient-ils autre chose : à "créer un réflexe des catholiques contre les homosexuels", à créer un "conflit direct" avec les catholiques, d’après Gérard Leclerc.
Cette hypothèse est plausible : refusons donc le conflit direct, les mels d’insulte, et concentrons nos efforts sur la mise en cause de leurs subventions.
Je pousse plus loin la réflexion de Leclerc : on ne peut pas exclure qu’Act-Up ait voulu chauffer délibérément les esprits des cathos. Pourquoi ? Pour demain, à la Life Parade, contre-manifester et offrir aux médias de belles images de cathos en colère s’en prenant à eux. Simple hypothèse, mais qui serait bien dans les méthodes de l’officine. Prudence donc, et tempérance.
Act-Up : le garde des Sceaux a réagi
On l’apprend dans Valeurs actuelles (version papier) :
(…) Le nouveau garde des Sceaux, Pascal Clément, a très rapidement téléphoné à l’archevêque de Paris, Mgr Vingt-Trois, pour lui faire part de son émotion. A quand la fin des subventions publiques pour Act-Up ?
Act-Up : réponse de France 3 (suite)
La séquence des événements décrite par Mme Augry semble cohérente : l’équipe de France 3 couvrait une manifestation légale d’Act-Up devant l’Hôtel de Ville, avant de suivre les militants vers Notre-Dame.
Mais France 3 n’est pas pour autant dédouanée de tout reproche :
– Que l’équipe fût de mèche ou non, elle n’a pas seulement témoigné d’un événement : si elle n’avait pas été là, l’action, destinée aux médias, n’aurait sans doute pas eu lieu.
– Une équipe de la chaîne couvrait la manifestation devant l’Hôtel de Ville ? Une manifestation de 100 personnes d’après les organisateurs (attention, site de Têtu) ! Quand est-ce que France 3 déplacera aimablement une équipe pour une manifestation de 100 catholiques, pour celle de SOS-Tout-Petits demain matin à Nantes par exemple ?
Mais comme l’indique Lahire, il faut se réjouir de ce que France 3 se soit donné la peine de répondre de manière précise. La preuve que les protestations des catholiques, si elles sont persévérantes et courtoises, ne sont pas vaines !
Act-Up : communiqué de France 3
La médiatrice de France 3 a répondu à un courrier d’indignation, suite à la présence d’une équipe de France 3 à Notre-Dame de Paris lors de la profanation de celle-ci par les sbires d’Act-Up.
Les pauvres journalistes auraient été présents à l’insu de leur plein gré (!) : ils devaient couvrir la manifestation prévue à l’hôtel de ville et ont suivi le mouvement quand il s’est déplacé vers la cathédrale…
Zèle surprenant un dimanche!
Au moins, la réponse a le mérite d’exister et de ne pas se contenter de lieux communs.
La Syrie manipule le Liban
La Maison Blanche a accusé vendredi la Syrie de continuer à interférer dans les affaires du Liban et de ne pas avoir retiré tous ses agents du renseignement, contrairement à ce que prévoyait la résolution des Nations unies : "Nous sommes profondément préoccupés par l’interférence de la Syrie et ses intimidations au Liban", a déclaré le porte-parole du président George Bush, Scott McClellan. Il a affirmé que "des agents du renseignement interféraient dans les affaires intérieures du Liban".
La Syrie assure que la totalité de ses militaires et agents du renseignement ont quitté le pays du Cèdre depuis le 26 avril, après 29 ans de présence. Mais les Etats-Unis soutiennent que "la Syrie n’a pas entièrement mis en oeuvre la résolution du Conseil de sécurité et les exigences de la communauté internationale". Par voie de conséquence, "nous avons demandé aux Nations unies de renvoyer leurs équipes de vérification au Liban".
Jeudi, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a annoncé qu’il envisageait un retour sur le terrain de l’équipe de vérification du retrait du Liban des troupes et de l’appareil de renseignement syriens. "Nous recevons des informations selon lesquelles certains éléments syriens seraient encore présents au Liban", a-t-il expliqué. Son représentant spécial Terje Roed-Larsen pour la mise en oeuvre de la résolution 1559 de la fin 2004 sur le retrait syrien est chargé de remettre un message au président syrien Bachar el-Assad, avec pour mission de faire rapport la semaine prochaine.
L’un des chefs de l’opposition libanaise, Walid Joumblatt, a affirmé cette semaine que des agents syriens avaient été repérés dans la plaine de la Bekaa, dans l’est du pays, et dans le centre.
Le Secours Catholique dans la confusion
Dans un rapport publié mercredi le Secours Catholique soutient le principe d’une fiscalisation des allocations familiales. Tombant à pieds joints dans le piège de la confusion des politiques sociales et familiales, le Secours Catholique prend une position qui privilégie une vision à court terme oubliant que le véritable liens social passe d’abord par les familles.
Il est utile de rappeler que les allocations familiales n’ont pas pour vocation de palier des inégalités mais consistent à faire en sorte que l’arrivée d’un enfant dans une famille ne soit pas source d’une inégalité supplémentaire. C’est tout l’enjeu d’une vrai politique familiale.
Or nous savons tous trop bien comment l’état confisque régulièrement les excédents de la branche famille au profit de la branche sociale, nous savons aussi que le pouvoir d’achat des allocations familiales a baissé de plus de 75% depuis leur mise en oeuvre.
Que l’Etat n’ait pas de vraie politique familiale, nous commencions à en être persuadés, mais que le Secours Catholique se fasse le complice de ce détournement, alors même que Benoit XVI rappelle le rôle essentiel des familles, nous ne pouvons qu’en être attristés.
Benoît XVI et le sida
Recevant les évêques d’Afrique du Sud en visite ad limina, Benoît XVI a rappelé l’enseignement de l’Eglise et ses conséquences sur le sida :
"L’Eglise catholique a toujours été en première ligne à la fois pour la
prévention et le traitement (du sida) … l‘enseignement traditionnel de l’Eglise (chasteté et
fidélité dans le mariage) apporte la preuve qu’il est le seul moyen sûr
de prévenir la diffusion du sida".
Benoît XVI s’inscrit dans la continuité de Jean-Paul II, n’en déplaise aux grincheux : l’enseignement de l’Eglise est éternel.
Henri a eu le nez creux puisqu’il avait posté dernièrement sur le sujet.
L’europe nuisible aux intérêts nationaux
L’Italie est prête à utiliser son véto contre le budget européen. Celui-ci a réduit les fonds structurels et le Mezziogiorno, région du sud de l’Italie, perdrait ainsi les moyens de combler le retard de son développement économique.
"Nous n’accepterons pas de laisser léser nos intérêts légitimes; et si ce devait être le cas, nous en tirerons les conséquences" annonce Berlusconi ulcéré après sa visite à Junker, président de l’union européenne jusqu’en juillet 2005. L’Angleterre qui le relève à cette date parle le même langage que lui.
Une crise de plus en Europe?
Que faire de la constitution européenne?
Dans plusieurs villes de France, des associations sont nées pour lutter contre le gaspillage de papier par les tracts publicitaires et les documents inutiles. Un grand déversement est prévu demain : profitons-en pour y apporter l’exemplaire de la Constitution reçu avant le référendum, document publicitaire reconnu comme inutile.
Otages libérés!
J’ai parlé hier de l’implication de Benoît XVI pour la libération de Clementina Cantoni retenue otage en Afghanistan. Elle a été libérée hier.
Des 8 chrétiens torturés pour leur foi et retenus dans les géôles saoudiennes, 7 ont été libérés. Le huitième est encore poursuivi pour prosélytisme, pour avoir prié et lu la Bible chez lui avec des amis.
La pilule du lendemain aux Etats-Unis
L’"Americans united for life", organisation pour la vie, a annoncé qu’elle avait porté plainte contre le gouverneur de l’Illinois (nord) Rod Blagojevich, au nom d’un pharmacien se plaignant que l’Etat l’oblige à délivrer des contraceptifs et particulièrement la pilule du lendemain. Selon cette organisation, le gouverneur a émis en avril dernier un décret violant la liberté de conscience des professionnels de santé en stipulant que tous les pharmaciens devaient délivrer des contraceptifs prescrits sur ordonnance. Au titre de ce décret, "les gens comme (le pharmacien Luke Vander Bleek) ne peuvent plus décider de ne pas participer à un acte qu’ils considèrent moralement condamnable, sauf à fermer boutique et changer de carrière", a regretté un avocat de AUL, Edward Martin.
Quand la loi est mauvaise, elle est illégale.
Nicolas Sarkozy, l’immigration et l’Europe
Nicolas Sarkozy a tracé hier les lignes de la politique qu’il entend mener sur l’immigration. "Il faut choisir les flux migratoires, et non pas les subir", a-t-il dit, soulignant que moins de 5% des immigrés légaux viennent au titre du travail. Ce sont en effet les chiffres officiels : 95% des immigrés réguliers viennent pour ne pas travailler, soit en 2003 129200 sur 136000. Donc, "il faut un meilleur équilibre entre l’immigration de travail et l’immigration de droit. Nous devons attirer des travailleurs qualifiés, des créateurs d’entreprises, des chercheurs, des professeurs d’université, par un système de points à la canadienne."
On remarquera que Sarkozy ne fait aucune proposition pour limiter ce qu’il appelle l’immigration de droit : il demande seulement l’application des lois existantes. L’équilibre dont il parle suppose donc une forte augmentation de l’immigration légale. C’est du reste ce qu’implique sa proposition de "fixer chaque année, catégorie par catégorie, le nombre des personnes admises à s’installer sur notre sol". En effet, ce système de quotas (appelons les choses par leur nom) n’a aucun sens lorsque moins de 7.000 personnes sont concernées.
Dans son discours de politique générale, Villepin n’a défini aucun moyen sérieux pour lutter contre le chômage. Pourquoi? Parce que tous les grands axes sont définis à Bruxelles (par la Commission) et à Francfort (par la BCE), et non à Paris. Et parce que la Commission européenne a pour dessein de mettre en œuvre une "immigration de peuplement".
Nicolas Sarkozy avait affirmé qu’il ne voulait pas qu’il y ait "des sujets prétendument tabous dans la vie politique française". S’il le pense vraiment, qu’il replace ce débat au niveau européen !
François Bayrou indigné par Act-Up
Ivan Rioufol demande fort justement dans le Figaro de ce matin, à propos de l’agression-provocation d’Act-Up, "Devant cette profanation et cette brutalité, qui s’indigne ?"
Publiquement, pas assez de monde. Mais un de nos lecteurs avait envoyé un mel courtois à François Bayrou, lui suggérant de "faire connaître sa réprobation" devant l’agression d’Act-Up. Réponse du président de l’UDF :
Bien entendu, Monsieur, je partage votre sentiment et votre indignation. Et vous pouvez le faire savoir, comme je n’y manquerai pas moi-même. Cordialement. François Bayrou
Bravo à M. Bayrou. Son souci de répondre, le contenu de sa réponse et le fait qu’il autorise son correspondant à la rendre publique sont méritoires. Mais le "bien entendu" est de trop : par les temps qui courent, ce qui va sans dire va mieux en le disant.
L’euro condamné ?
Hier soir sur France 2, Philippe de Villiers a souhaité que soit ouvert en France le débat sur l’euro, avant d’ajouter qu’à son avis, la monnaie unique est condamnée.
L’hebdomadaire allemand Stern a brisé le tabou en révélant qu’une réunion de travail entre le ministre des Finances Hans Eichel et des cadres de la Bundesbank aurait eu pour thème l’abandon de l’euro. La une du Stern du 2 juin montre l’aigle germanique en train de s’étouffer en avalant un euro : on nous avait promis la croissance, le plein emploi et la stabilité des prix ; nous avons la stagnation, le chômage et la vie chère. Les Allemands ont même créé un mot : “Teuro”, contraction de “teuer” (cher) et d’“euro”. La semaine dernière, un sondage donnait 56 % des Allemands favorables au retour du deutschemark.
Le mouvement de contestation de l’euro a gagné l’Italie : deux ministres ont vivement critiqué la monnaie européenne, Roberto Calderoli, appelant à la création d’une nouvelle lire liée au dollar et, pourquoi pas, circulant concurremment avec la monnaie européenne. Son collègue Roberto Maroni demande carrément un référendum sur le retour à la lire.
La réaction de l’establishment monétaire européen vise à empêcher tout débat : l’abandon de l’euro est une hypothèse "absurde" selon Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, et Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, suggestion démagogique et "largement déplacée" pour Otmar Issing, économiste en chef de la BCE.
Une constatation s’impose : ni le Royaume-Uni, ni le Danemark, ni la Suède ne participent à l’Union monétaire. Le taux de chômage y est pourtant moitié moins élevé qu’en zone euro. Le Danemark et la Suède sont en excédent budgétaire, et le Royaume-Uni peut se permettre un déficit supérieur à 3% du PIB, car son endettement n’est que de 45 % du PIB. Il dépasse 65% chez nous. Ces trois pays connaissent un niveau de vie supérieur à celui de la France, de l’Allemagne et de l’Italie, les trois grandes économies de la zone euro.
Le débat est désormais ouvert en France. Il aura évidemment une incidence déterminante dans la conduite de la politique intérieure.
Le procès de Jean-Paul II
La procédure de béatification du pape Jean Paul II débutera le 28 juin, a annoncé Mgr Camillo Ruini, vicaire de Rome, lors d’une conférence sur la famille. Un office sera célébré en la cathédrale Saint-Jean-de-Latran pour l’ouverture du procès, qui constitue la première étape vers une éventuelle canonisation. En mai, le diocèse de Rome avait officieusement ouvert le processus en invitant les catholiques à fournir des preuves en faveur ou en défaveur de la sainteté présumée du pape polonais.
Selon les règles normales, la procédure de béatification n’aurait pas dû commencer avant 2010, soit cinq années après le décès du candidat. Mais son le pape Benoît XVI a accordé une dispense, comme Jean Paul II l’avait fait pour mère Teresa, la religieuse albanaise des bidonvilles de Calcutta.
Gianfranco Fini contre le Pape
Le leader de l’Alliance Nationale et ministre italien des affaires étrangères prend parti pour la culture de mort, à l’occasion du référendum de lundi. Non seulement il appelle à voter, contre les consignes de Benoît XVI, mais il votera pour supprimer la reconnaissance de l’embryon en tant qu’être humain et éliminer les limitations aux recherches sur les embryons. (Via Présent de demain.)
Lundi de Pentecôte : une victoire à l’horizon ?
Le député Jean Léonetti, chargé de l’évaluation de la journée "de solidarité", a semblé enterrer le lundi travaillé, avant de revenir en partie sur ses déclarations.
La mauvaise nouvelle, c’est qu’il prévoit de remplacer le lundi par un nouvel impôt. Mais si cela sauve la Pentecôte fériée, on est preneurs !
Les fruits du “non”
Après Barroso se déclarant contre une "pensée unique européenne", Hubert Védrine dit vouloir "sortir du dogme européiste." Dans une remarquable tribune du Monde d’hier, l’ancien ministre socialiste des affaires étrangères torpille les dogmes qui ont conduit l’Europe dans le mur :
(…) (I)l est urgent d’abandonner explicitement la logomachie déresponsabilisante et anxiogène de l’intégration européenne sans fin. C’est-à-dire, comme la métaphore de la bicyclette qui doit toujours avancer faute de tomber, l’annonce permanente d’un nouveau traité, les "ce n’est qu’une étape", le mythe des "Etats-Unis d’Europe" qui seraient seuls à même de faire le poids…
(…) Il faut mettre un terme à une autre source d’inquiétude : l’élargissement sans fin. L’Europe est géographique autant que politique. Elle doit avoir des limites. (…) Un peu de bon sens ! Cela sera dur pour ceux qui ont fait de la fuite en avant dans l’intégration européenne la dernière idéologie de substitution. Mais voilà : il y a des peuples, qui ne se laissent pas dissoudre. Il faut libérer le projet européen du dogme européiste.
Un autre fruit bénéfique du "non" ? Le commissaire européen Günter Verheugen a déclaré à un journal polonais qu’ "après le fiasco des référendums constitutionnels en France et aux Pays-Bas, il n’y a pas le climat politique pour poursuivre l’élargissement. La fenêtre d’opportunité pour les nouveaux entrants est fermée."
De quoi rassurer ceux qui, à droite, craignaient que le "non" fasse plus de mal que de bien : l’adhésion turque n’est plus très à la mode, et l’européisme irrationnel est enfin dénoncé. "L’Europe ne sera plus jugée sur sa rhétorique, mais sur ses résultats" disait le Times : si cette prédiction se réalise, elle valait bien un "non" !