Après le Pacs, l’adoption
Profitant du débat sur la réforme de l’adoption internationale, la députée Verte Martine Billard a déposé mardi un amendement permettant aux couples homosexuels d’adopter des enfants. Selon elle, aucun refus d’agrément «ne peut être motivé par la constatation de l’orientation sexuelle du demandeur ou de sa situation conjugale». Soutenu par les élus de gauche présents dans l’hémicycle, ce texte a finalement été repoussé par la droite. Mais le 2 avril, le socialiste Patrick Bloche, qui préside la mission parlementaire sur la famille et les droits de l’enfant, a promis à l’Inter-LGBT (lesbienne, gaie, bi et trans) de soumettre ses revendications à ses collègues parlementaires…
Le combat continue.
Si vous voulez tout savoir
Sur le projet de Constitution européenne, rendez-vous sur la page référendum. Les analyses de juristes s’y succèdent et sont plus facilement lisibles que le traité, lequel a finalement pour objectif d’éloigner les curieux, d’enlever tout pouvoir aux Parlements nationaux et européen, et d’instaurer un régime digne de l’Union soviétique…
Si vous ne lisez pas Présent
… ou ne l’achetez qu’au numéro, ne manquez pas l’édition de demain: je n’ai pas d’action dans la boutique, mais quel autre quotidien consacre : un article à la promotion de l’avortement par Le Parisien; un autre aux stupéfiantes attaques contre Jean-Paul II de la présidente du Fonds pour la population de l’ONU; une pleine page à Marcel Clément; et reproduit les principaux extraits de l’homélie du Cal Ratzinger aux obsèques de Jean-Paul II ? (Sans parler de mises au point sur Bayrou et le cardinal Stepinac.)
“Escroquerie”
C’est ainsi qu’Olivier Figueras, dans Présent de demain, qualifie le "n’ayez pas peur" de Chirac hier soir:
Escroquerie, car ces mots de Jean-Paul II étai(en)t une exhortation à ouvrir toutes grandes les portes au Christ.
La Constitution défendue par Chirac n’ouvre la porte qu’aux droits de l’homme, à la laïcité, au refus de Dieu, et aux difficultés sociales les plus diverses.
Les ambiguïtés de la loi sur la fin de vie
… adoptée mardi sont apparues bien plus clairement lors du vote du Sénat que lors de son passage à l’Assemblée. Mgr Ricard les constate et réitère clairement les positions de l’Eglise.
On attend la protestation de Mgr Hippolyte Simon
En 2002, Le Pen avait, au soir du 1er tour de l’élection présidentielle, repris le "n’ayez pas peur !" de Jean-Paul II, et s’était attiré les foudres de l’évêque de Clermont, qui trouvait que
"(…) la manière dont M. Jean-Marie Le Pen a repris une expression célèbre du pape Jean-Paul II : "n’ayez pas peur… Entrez dans l’espérance" est bien significative. C’est la récupération d’une référence chrétienne à des fins partisanes."
Le scandale a été réitéré par un autre homme politique hier soir :
" ‘N’ayez pas peur’, a-t-il lancé à plusieurs reprises aux jeunes, en référence à la formule du pape défunt Jean-Paul II."
Le caractère déplacé de cette récupération n’est rendu que pire par la mort récente du Pape, et le mépris dans lequel Chirac tenait les vues du Saint-Père sur l’Europe:
"Interrogé par Philippe de Villiers sur son refus de voir mentionner les racines chrétiennes de l’Europe, le président Chirac avait répondu :
‘C’est un débat clos, les évêques nous rejoignent, seul le Vatican s’y accroche.’ " (Présent du 30/03/05.)
Chesterton
… disait du monde moderne qu’il était
"(…) plein des vieilles vertus chrétiennes devenues folles. Les vertus sont devenues folles parce qu’elles ont été séparées les unes des autres et errent isolées." (in Orthodoxy)
Dernier exemple en date : Eric Rudolph, un terroriste qui a blessé ou tué des dizaines d’innocents, et est jugé en ce moment aux Etats-Unis. Il se disait animé par le désir de s’opposer au massacre des enfants à naître, mais ce désir est devenu fou, n’étant plus pondéré ni par la charité, ni par vertus de prudence et de tempérance, ni par les strictes règles que met l’Eglise à l’usage personnel de la violence.
Cette affaire montre tragiquement l’effet de contagion du mal, ici de l’avortement. On peut citer Martin Luther King :
"Assurez-vous toujours de combattre avec des méthodes chrétiennes et des armes chrétiennes. Ne succombez jamais à la tentation de devenir aigris. En luttant pour la justice, soyez sûrs d’agir avec dignité et discipline, en n’usant que des armes de l’amour." (source, v.o.)
Et quelle arme est plus chrétienne que le chapelet de SOS Tout-Petits ?
Si, désespéré, vous vous demandez
… "mais pourquoi ne parle-t-on plus du référendum constitutionnel sur le Salon Beige ?", c’est parce que les posts sur le sujet sont regroupés sur un blog spécial ici (aujourd’hui : la grève à Radio-France; un rapide aperçu de positions de laïcs catholiques sur le référendum; l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie.)
Jean-Paul II et Karl Marx
En Allemagne, suite au décès du Souverain Pontife, le représentant du PDS (parti ex-communiste de la RDA), Gregor Gysi, un brin démagogique, a proposé qu’une rue soit rebaptisée Jean-Paul II, idée saluée et reprise par toute la classe politique allemande. Attrappant la balle au bond et risquant de prendre l’auteur à son piège, la CDU a proposé de débaptiser la symbolique Karl-Marx Allee…
Grève de Pentecôte
Le Collectif des Amis du Lundi appelle à la grève le 16 mai prochain, pour faire reculer le gouvernement sur la journée dite de solidarité, pendant laquelle les Français devront travailler. La CFTC indique que cette journée est contraire au principe stipulant que "tout travail mérite salaire". Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs d’établissements pour personnes âgées (ADEHPA), est également contre cette journée : "L’été 2003 a été un cataclysme pour la société française. Les crédits débloqués pour faire face au vieillissement de la population sont très insuffisants. De plus, sur la journée supplémentaire travaillée, seule une demi-heure sera consacrée aux personnes âgées."
Une centaine de députés de la majorité ont fait part de leur opposition à la mesure gouvernementale. "Avec ces députés de l’UMP, ceux de l’UDF, et ceux de l’opposition, nous avons la majorité à l’Assemblée", lance Jean Dionnot, président du CAL.
Des chiffres mirobolants
Monsieur Navarro-Valls a fourni des statistiques relatives aux médias et au flux de personnes enregistrés à Rome lors de la mort et des funérailles de Jean-Paul II.
"A ce jour, la Salle-de-Presse et le Conseil pontifical pour les Communications sociales ont délivré plus de 6.000 accréditations (journalistes, photographes, reporters de radio-télévision) pour la couverture de l’événement.
Le nombre exact de chaînes TV et de radios ayant diffusé en direct, intégral ou partiel, les funérailles papales est impossible à établir tant elles étaient nombreuses. Radio Vatican et le CTV ont permis à toutes les sociétés le demandant de reproduire leurs signaux. A la seule EUR-EBU se sont connectées 80 télévisions diffusant en mondio-vision. 137 chaînes TV (81 pays) ont signalé au Conseil pontifical avoir diffusé la Messe de funérailles, tandis que Radio Vatican a transmis la cérémonie en 7 langues, de nombreuses autres stations étant reliées en Amérique et en Europe.
Pendant la même période, le site Internet du Saint-Siège a reçu 1.300.000 visites, avec des pointes de 54.000 connexions contemporaines.
La Messe de funérailles a été concélébrée par 157 Cardinaux, en présence de 700 archevêques et évêques, 3.000 prélats et prêtres. Les délégations officielles étaient au nombre de 169.
Du 2 au 8 avril, plus de 3 millions de personnes sont arrivées à Rome : 21.000 entraient à l’heure en la Basilique vaticane, 350 à la minute. L’attente allait de 13 à 24 h, avec une queue maximale de 5 km. Le jour des funérailles 500.000 fidèles se trouvaient Place-St.Pierre et Via della Conciliazione, 600.000 dans les sites urbains dotés d’écrans géants. Sur le parvis de St.Pierre se trouvaient 400 handicapés.
Le nombre des volontaires a été de 8.000, dont 1.300 à Tor Vegata, 1.500 au Vatican, 450 dans les gares, le reste sur les sites dotés d’écrans. Plus 2.000 Scouts, 11.900 Agents de sécurité dont 530 frontaliers et 8.963 à Rome (4.500 ordre public, 1.640 à la protection des 1.800 personnalités, 1.763 agents spéciaux, 2.400 dans les provinces voisines), 1.000 pompiers, 6 hélicoptères des forces de l’ordre, 400 soldats, 2.700 policiers municipaux, 7.000 cheminots, 4 spécialistes en catastrophes, 3.500 agents écologistes, 1.500 conducteurs de bus.
On a compté 1.000 trains spéciaux (total de 800.000 passagers) à compter du 2 avril pour 8.000 passagers en transit par Rome, dont 6 polonais transportant 5.000 personnes, 5.200 bus de tourisme et 1.800 bus urbains par jour, 25 écrans géants, 3 millions de bouteilles d’eau distribuées et 3.600 WC chimiques, environ 4.000 secours sanitaires, 21 postes de secours, 100 ambulances, 1.150 tentes (8.000 places) à Tor Vergata, 8 cantines mobiles, 400 points d’eau, 6.000 lits, 20.000 appels ont été géré par des agents communaux et des volontaires chargés l’accueil dans les différentes langues, dont le chinois et l’arabe.
La municipalité de Rome a placardé 3.500 affiches le 3 avril pour saluer le Pape défunt, dont deux placard géants sur le Lungotevere (6 x 9 m): "Merci. Rome pleure et salue son Pape". (Source : VIS)
Tout ceci pour UN seul homme. Voilà ce qui est extraordinaire.
13 avril au Liban
Le 13 avril 1975, des affrontements entre milices chrétiennes et palestiniennes déclenchent une guerre interne, habilement exploitée par la Syrie, plaçant le Liban sous la coupe du régime syrien. Trente ans plus tard, l’assassinat de Rafic Hariri déclenche un soulèvement populaire pour l’indépendance, soutenu par l’Occident, avec notamment la résolution 1559 adoptée à l’initiative des États-Unis et de la France, ce qui provoque le départ précipité de l’armée syrienne du Liban.
30 ans après le début de la guerre, les Libanais croient de nouveau en leur pays, animés par l’espérance de l’indépendance et de la liberté. L’anniversaire du début de la guerre est devenue la "fête de l’unité".
Arménie (suite)
Tandis que la commémoration du génocide arménien approche, une stèle à la mémoire des victimes de ce massacre a été profanée à Marseille lundi soir. La communauté arménienne de la région marseillaise est la seconde de France, après Paris, avec environ 80.000 personnes.
Ce khatchkar ("croix de pierre" en arménien), stèle finement sculptée, est fleurie chaque année en avril. "A quelques jours de la commémoration du 90e anniversaire du génocide, cet acte est très symbolique", souligne Vartan Arzoumanian, président du Comité de défense de la cause arménienne Marseille Provence.
Le CDCA rappelle qu’un membre de la communauté arménienne de Marseille avait été sauvagement agressé par un déséquilibré d’origine turque lors d’une manifestation devant le consulat de Turquie le 24 avril 2003. Le CDCA demande aux autorités compétentes de réagir rapidement afin que les auteurs de ces actes soient retrouvés, interpellés et condamnés avec la plus grande fermeté.
Réaction des "autorités" ?
La loi sur la fin de vie adoptée
La loi sur la "fin de vie" a été approuvée hier au Sénat (ici, le compte-rendu sommaire des débats.), rendant l’adoption du texte définitive. Lors de son passage à l’Assemblée, on était partagés entre l’inquiétude et la caution qu’apportait au texte Christine Boutin.
On n’est guère plus rassurés aujourd’hui (voir la "NDLR" de genethique.org.) Un amendement anti-euthanasie de Mme Payet (UDF) visant à lever une ambiguïté (compte-rendu sommaire) a été adopté contre l’avis du gouvernement. Mais ce dernier a fait annuler l’amendement (compte-rendu sommaire), bien que le Ministre ait réaffirmé : "Tant que je serai ministre de la Santé, je refuserai l’euthanasie." La gauche réclamait une "aide active à mourir" et a quitté l’hémicycle.
Arménie : le 24 avril in memoriam
Le 24 avril 1915 est le début des massacres et des déportations qui décimeront près des deux tiers des Arméniens de Turquie. Le 24 avril prochain est donc un jour de commémoration, à un mois d’un référendum sur une Constitution qui ne définit pas l’Europe, ouvrant ainsi la porte à la Turquie. Cette dernière n’a d’ailleurs toujours pas reconnu ce génocide. Elle le nie.
Ce soir sur Arte, un documentaire revient sur cette tragédie. Pour mieux saisir la réalité de la période 1915-1916, celui-ci se plonge dans les archives diplomatiques. Les diplomates allemands et américains en poste à l’époque témoignent de l’ampleur de la tragédie : «Il s’agit de rien moins que la déportation de toute la population arménienne. Il y aurait environ 60 000 Arméniens dans cette province et environ un million dans l’ensemble des six autres. Tous doivent être expulsés, entreprise probablement sans précédent dans l’histoire», écrivait Leslie Davis, consul américain à Kharpout.
Le mérite de ce documentaire n’est pas seulement de nous montrer les visages et les corps de ces martyrs du premier génocide du siècle. Il est aussi de rappeler que les diplomates étrangers sur place n’ont cessé de demander en vain à leur gouvernement d’intervenir.
«L’agonie de l’Arménie n’a pas manqué de témoins. Même si les statistiques étaient encore plus nombreuses et encore plus éloquentes, elles ne parviendraient pas à nous faire saisir la réalité de ce qui vient d’avoir lieu : une nation vient d’être exterminée», écrivait l’historien britannique Arnold Toynbee en 1916. Le génocide arménien fit entre 1 million et 1,5 million de victimes.