Premier financeur privé du cinéma français (quelque 220 millions d’euros investis par an), le groupe de Vincent Bolloré a annoncé lundi 1er septembre le début d’un processus devant conduire en 2028 à une prise de prise de contrôle totale d’UGC, ses 48 cinémas en France mais aussi sa société de production et de distribution. Canal+ et sa société StudioCanal seraient présents à toutes les étapes de la vie d’un film, de son préfinancement à son exploitation en salles, jusqu’à sa diffusion à la télévision.
“Ce sera la première fois qu’un groupe aura autant de puissance à chaque étape. StudioCanal sera en position d’écraser tout le monde”, redoute une productrice sous couvert de l’anonymat. Canal+ mettrait aussi la main sur l’UGC Ciné Cité les Halles à Paris, plus grande salle d’Europe et baromètre de la fréquentation en France. L’association de cinéastes indépendants Acid, qui organise chaque année une section parallèle au festival à Cannes, dit craindre “un déclin de la diversité du cinéma”. Perdra-t-on les navets qui font un bide systématique ?
La Société des réalisateurs de films (SRF), qui regroupe quelque 500 cinéastes, redoute un rétrécissement d’une filière, par ailleurs fragilisée par la baisse de la fréquentation des salles (-15% depuis janvier).