La crise politique au Liban ne montre aucun signe d’apaisement et l’opposition pro-syrienne semble déterminée à poursuivre son mouvement de protestation pour faire chuter le gouvernement du Premier ministre Fouad Siniora. Des milliers de partisans du Hezbollah et de ses alliés ont passé une seconde nuit sous des tentes, installées sur des places, des parkings et dans les rues menant au siège du gouvernement où sont retranchés Siniora et plusieurs de ses ministres. Pour comprendre l’actualité libanaise, Alain Chevalérias a dressé un bref état des lieux. Voici ce qu’il écrit sur le général chrétien Michel Aoun, chef du CPL et allié au Hezbollah :
"A la fin de la guerre civile, il s’était illustré par des hostilités frontales et suicidaires contre l’armée syrienne. A partir d’octobre 1990, en exil en France, il se rapprochait des États-Unis et pactisait même avec des émissaires d’Israël.
De retour au Liban au printemps 2005, on le croyait, ennemi de la Syrie, prêt à rallier le camp du 14 mars. Mais là, surprise, au bout de quelques mois il fit une alliance avec le Hezbollah. Il croit ainsi obtenir le prochain mandat de la Présidence de la République [la constitution libanaise réserve le poste de Président à un chrétien tandis que celui de Premier ministre est dévolu à un musulman, NDMJ]. Son ambition l’a emporté sur les intérêts du pays. Aussi, prix de ce pacte contre nature, après le désastre de cet été, on voit les partisans de Aoun se détacher progressivement de lui au profit de Samir Geagea."