Extraits de propos du P. Paulo Ricardo Azevedo Jr, de l’archidiocèse de Cuiabá au Brésil, célèbre pour ses prédications, à propos de la légalisation de l’avortement prévue dans le projet de réforme du
Code pénal du Brésil :
"Le catholique est malheureusement tenu à l’écart de la vie politique.
Parmi les catholiques il s’est créé une mentalité selon laquelle, sous
prétexte que l’Etat est laïc, les personnes ne peuvent exprimer, en
politique, leurs valeurs éthiques et religieuses. Cette mentalité est
complètement absurde, car nous savons bien que chaque loi est la
manifestation d’un ethos, d’une vision du monde et d’un tableau de valeurs.
L’Etat a beau être laïc, les Brésiliens sont des personnes
religieuses. Ils ont non seulement le droit mais le devoir aussi
d’apporter leur ethos à la rédaction des lois. Maintenant, à
cause de cette idéologie laïciste, le catholique se perçoit comme une
sorte de minorité. Il est religieux, a ses convictions, mais c’est comme
s’il était un citoyen de seconde classe. Il n’a que le droit de
manifester ce qui est athée, matérialiste militant … le catholique est
mis de côté. […)[L]’Eglise […] oriente les fidèles à choisir les candidats qui oeuvrent au bien
commun : des hommes et des femmes qui ont une histoire et des
compétences pour travailler pour le bien commun. Cette réalité a une
forte incidence quand nous regardons le curriculum d’un candidat et
qu’ils sont proches des valeurs que le pape Benoît XVI considère comme
non négociables.On compte, dans l’ensemble, trois types de valeurs non négociables.
Le pape les a cités dans un discours au Parti populaire européen en
2006. D’abord : le respect de la vie humaine, dès sa conception jusqu’à
sa mort naturelle. Là entre toute la question de l’avortement, de
l’euthanasie etc. Deuxièmement: la famille, fruit d’un mariage
monogamique, unique, indissoluble, entre un homme et une femme. Cette
valeur-là, l’Eglise la considère non négociable. C’est-à-dire que là,
l’art de la politique ou de la négociation n’à rien à voir. Et
troisièmement : l’éducation des enfants, soit la liberté des parents
d’éduquer leurs enfants sans interférences de l’Etat sur la nature des
valeurs à leur transmettre.Ces trois colonnes portantes sont déjà attaquées de plein fouet par
l’avortement, par l’homosexualité, par le féminisme, et par un Etat de
plus en plus conditionné par les militants de gauche qui veulent
justement saper ces colonnes portantes de la moralité présente dans la
civilisation occidentale, qui n’est pas seulement quelque chose qui est
propre au catholique ou au chrétien, mais qui sont des valeurs sur
lesquelles s’est construite la civilisation occidentale. […)"