Communiqué de Paroles de Catholiques :
"Le projet de loi, relatif à la
légalisation du mariage entre personnes de même
sexe, qui sera adopté ce mercredi par le Conseil des
Ministres pose de graves problèmes que ce texte ne
peut pas résoudre. Occulter le débat à
l’extrême dans l’opinion en brandissant
juste les mots
« d’égalité » et
de « lutte contre l’homophobie »
est une tactique destinée à brouiller les
esprits et dissimuler les vrais problèmes que cette
loi posera et qui concernent tous les citoyens.Certains éléments devraient inciter
à une grande prudence :
L’argument d’une injustice
à réparer est souvent utilisé pour
expliquer qu’on ne saurait plus se contenter du PACS.
Mais retirer le qualificatif d’époux et
d’épouse, de père ou de mère
à tous ceux qui se marient, pour les faire muter
en conjoint 1 ou 2, en parent 1 ou parent 2, est
une grave injustice, qui est véritable,
elle, pour les époux, pour les enfants et pour
leurs parents. Le lien de complémentarité des
époux, du fait de la différence de leur sexe,
et le lien biologique des parents et de leurs enfants
n’est pas une illusion, il est réel.
C’est à la réalité que l’on
se doit de rendre justice.Une union entre deux personnes de
même sexe ne peut pas, par nature, posséder la
dimension de la reproduction humaine avec
l’organisation sociale qui en découle et qui
est au cœur du mariage. Marier deux hommes ou marier
deux femmes, ne fera jamais de ces personnes les
co-géniteurs d’enfants. Est-ce le rôle
de la République d’instituer une telle
mystification ?On se base sur une conception étrange
de l’égalité pour justifier de marier
deux personnes de même sexe. Alors que,
l’égalité, en droit, exige de traiter de
la même manière les personnes qui sont dans des
situations équivalentes. Ici une différence
existe : c’est la procréation, impossible
à deux personnes de même sexe. Si on
continue de raisonner avec cette étrange conception –
non juridique- de l’égalité, on va se
retrouver devant de multiples revendications qui, poseront
des problèmes insolubles et déstabilisants
pour toute la communauté. La différence
entre couples d’hommes et couples de femmes pour
accéder à la Procréation
Médicalement Assistée (PMA), (le don de sperme
d’un côté, neuf longs mois de gestation
de l’autre) sera impossible à corriger.Les conflits de réclamation
d’autorité parentale n’ont pas fini
d’occuper les tribunaux, entre ceux qui sont
parents biologiques et ceux qui ne le sont pas, comme par
exemple aux Pays-Bas ou en Californie où on veut
reconnaitre légalement comme parents tous les adultes
qui se considèrent comme tels
et s'investissent auprès d'un enfant.L’enfant, qui doit être au
centre de toute cette question, car c’est en vue de
son accueil que le mariage a été
institué, sera la première victime :
ses premiers rapports sociaux seront brouillés, ses
propres droits et besoins passés au second plan,
au profit d’un « droit à
l’enfant » pour la satisfaction des
adultes.La famille Père + Mère + Enfants est
une petite société, où l’on
apprend à vivre dans la grande Société.
C’est là que se vit l’acceptation et
l’intégration de la différence comme
constitutif de notre humanité, nécessaires
pour pacifier la vie en commun. Cette sagesse a fait ses
preuves durant des millénaires.
L’irresponsabilité de la représentation
nationale sera lourde à porter si elle
s’obstine à vouloir légiférer
dans cette voie."