Dans un communiqué :
"Le communiqué de presse de la gauche régionale sur le HellFest m’apparait si grave qu’il justifie que je revienne un peu longuement sur cette affaire.
Vendredi en effet, j’ai appris la venue à Clisson de Phil Anselmo, un artiste ayant effectué un salut nazi et tenu des propos racistes, et ce à plusieurs reprises ; un artiste qui a suscité l’indignation légitime de la communauté Métal sur les réseaux sociaux et qu’un festival hollandais a choisi de déprogrammer.
Logiquement, je me suis publiquement ému de cette venue. C’est mon rôle de responsable public, surtout à une époque où les passions les plus extrêmes se déchaînent partout en France et en Europe. Si je ne l’avais pas fait, les mêmes qui me critiquent aujourd’hui m’auraient reproché un silence qui serait évidemment passé pour de la connivence. Que font d’ailleurs les élus qui régulièrement pétitionnent et défilent contre les extrêmes, sinon se réclamer d’un rôle de vigiles contre les adversaires de la démocratie ? L’antiracisme ne peut pas être une posture ou être à géométrie variable.
Quant à ne pas avoir contacté immédiatement Ben Barbaud, je rappelle que Laurence Garnier, présidente de la commission culture, avait accepté un rendez-vous avec lui quelques jours après. Je retourne d’ailleurs la critique à Ben Barbaud : pourquoi ne pas avoir averti ses partenaires qu’une polémique menaçait d’entacher la réputation du festival, des territoires qui l’accueillent et des collectivités qui le soutiennent ?
Enfin, je précise que le Conseil régional n’a pas retiré son soutien au festival et qu’il n’en a même pas agité la menace. C’est Ben Barbaud qui a rejeté lui-même la subvention du Conseil régional après avoir refusé de déprogrammer Phil Anselmo, ce dont nous avons pris acte avec Laurence Garnier.
Je suis donc absolument scandalisé par l’attitude de la gauche, qui agite une polémique minable sur fond de revanche électorale.
Car la vérité, c’est que la gauche se précipite sur cette affaire pour essayer de réussir là où elle a déjà échoué. Durant la campagne, la gauche avait fait du Hell Fest une véritable obsession, cherchant à prouver que je supprimerais la subvention au festival si j’étais élu. Une manière sans doute de faire avaler aux électeurs la fable d’une droite sectaire et moralisatrice. Une fable relayée d’ailleurs par plusieurs artistes dans une pétition très politique, à quelques jours de l’élection.
Cette tactique n’avait cependant pas fonctionné, puisque j’ai toujours dit que mon intention n’était pas de retirer ses subventions au Hell Fest, ni à n’importe quel autre festival d’ailleurs, sauf à constater des débordements inadmissibles, ce qui est le minimum quand il s’agit d’argent public.
Dans sa fuite en avant politicienne, la gauche vient donc de franchir l’infranchissable en justifiant l’injustifiable. Je lui demande de corriger ce grave dérapage, en exigeant à son tour la déprogrammation de Phil Anselmo, comme devraient le faire tous les élus attachés aux valeurs républicaines, et tout simplement humaines."
Laurence Garnier, présidente de la commission culture, ajoute :
"Je veux dire à Ben Barbaud que je suis profondément choquée qu’il refuse de déprogrammer Phil Anselmo, mais surtout qu’il considère que c’est « quelqu’un de bien ». Visiblement, nous n’avons pas les mêmes valeurs ni la même définition de « quelqu’un de bien ». Je rappelle que Phil Anselmo est coutumier des propos racistes et qu’il avait lors d’un précédent concert insulté une spectatrice de couleur noire.
Je veux dire aussi à Ben Barbaud que le succès ne justifie pas tout. Je ne sais pas quels étaient les usages auparavant mais désormais, il est hors de question que le Conseil régional accepte sans broncher que des incitations à la haine raciale ou religieuse s’affichent sur les scènes qu’il finance.
Enfin, je veux dire à Ben Barbaud que ses attaques contre le Conseil régional sont totalement infondées. Jamais Bruno Retailleau n’a menacé de supprimer la subvention au Hell Fest, ni durant la campagne ni au cours de cette affaire. J’avais moi-même accepté bien volontiers de recevoir Ben Barbaud, contrairement à ce qu’il prétend. Il avait accepté un rendez-vous avec moi le 29 février prochain à 9h45. Ce rendez-vous est d’ailleurs maintenu s’il le souhaite.
Je prends donc acte du refus de Ben Barbaud de recevoir la subvention du Conseil régional, qui n’est effectivement pas vitale pour le festival car elle pèse très peu dans son budget : 20 000 euros sur un total de 16 millions d’euros. Cette économie permettra d’aider d’autres événements culturels qui n’ont ni les moyens ni la complaisance du Hell Fest envers des artistes aussi infréquentables que Phil Anselmo."