Le préfet du nouveau Secrétariat à l'économie semble déranger :
"En février dernier, on avait lancé le scandale de ses dépenses somptuaires en tant que préfet du secrétariat pour l’économie : une insulte à l’Eglise des pauvres et à son pape… « Tant de luxe pour le moralisateur du Vatican : un demi-million de dépenses en quelques mois de la part du cardinal australien en charge de l’examen des dépenses.. »
Mais l’affaire avait très vite fait pschitt : non seulement les dépenses étaient justifiées, mais elles étaient inférieures au budget prévisionnel du nouveau secrétariat.
Alors il a fallu trouver autre chose. D’autant que, le 10 mai dernier, il a gravement récidivé en affirmant que le prochain synode « soutiendra massivement la tradition ».
Quoi de mieux pour détruire une réputation que les affaires d’abus sexuels sur mineurs ? Et hop. Un certain Peter Saunders, ancienne victime d’abus sexuels de la part de prêtres, bombardé par François membre de la commission pontificale pour la protection des mineurs, a longuement accusé, à la télévision australienne, le cardinal Pell d’avoir agi avec froideur et indifférence, voire « comme un sociopathe », envers les victimes d'agressions sexuelles, d’avoir fait passer d’une paroisse à une autre un prêtre coupable et d’avoir tenté de soudoyer une de ses victimes pour qu’elles ne parle pas… Son autorité est immense au Vatican, a ajouté Peter Saunders, et ce serait une grosse épine dans le pied du pape François s'il devait être autorisé à rester en fonction. Le Souverain Pontife devrait le renvoyer en Australie et prendre les mesures les plus sévères à son encontre…
Mais il est peu probable que l’attaque de Saunders ait un autre effet… que sa condamnation en justice pour ses calomnies.
Le Saint-Siège, par la voix du P. Lombardi, s’est aussitôt désolidarisé de l’accusateur, soulignant que celui-ci parlait à titre strictement personnel, et que le cardinal Pell s’était déjà expliqué sur ces affaires de façon indiscutable.
Le secrétariat du cardinal Pell rappelle pour sa part qu'à aucun moment l’archevêque de Sydney n'a fermé les yeux ni cherché à protéger les agresseurs, et qu’au contraire il avait mis en place des procédures permettant d'instruire des plaintes et de mener des enquêtes indépendantes.
Quant au cardinal lui-même il a déjà répondu, dans une déclaration publique, le 21 mai, aux calomnies qui ont été de nouveau colportées contre lui lors des audiences de la commission ad hoc à Ballarat. A propos de Gerald Ridsdale, prêtre condamné pour avoir agressé une cinquantaine de garçons (dont son propre neveu David), il rappelle qu’il n’avait pas pu le faire changer d’affectation pour la bonne raison qu’il n’avait alors aucune autorité pour le faire. Et en ce qui concerne le neveu, il affirme une nouvelle fois qu’il n’a pas pu chercher à le soudoyer, car au moment où ils ont été en contact la police enquêtait déjà sur les agissements du prêtre, et que lui, George Pell, soutenait ces enquêtes. Et il se dit de nouveau à la pleine et entière disposition de la commission."